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Sud Ouest, le 3 mars 2009

SANTÉ. La députée Michèle Delaunay fustige la loi Bachelot

Médecin des hôpitaux avant d’être députée, Michèle Delaunay tient toujours à travailler deux demi-journées à l’hôpital malgré son emploi du temps chargé, « pour garder un pied dedans », dit-elle. Si elle juge nécessaire une réforme du système de santé, notamment du milieu hospitalier, elle est virulente dans ses critiques contre la loi Hôpital, patients, santé et territoires de Roselyne Bachelot.

Elle dénonce le « démantèlement du service public et de l’un de ses piliers : l’hôpital », plus particulièrement la mise en place des Agences régionales de santé (ARS) dont le directeur, qui ne devra pas forcément être issu du milieu hospitalier, sera un « gestionnaire capable de transférer au privé des missions de service public sans avoir de comptes à rendre à personne ».

Conflit d’intérêt

« Le gouvernement se prépare à transférer certaines compétences de l’hôpital vers le privé », annonce Michèle Delaunay, qui voit dans la loi Bachelot une perméabilisation entre les domaines public et privé.
Ce qui pose aussi problème, selon elle, c’est que celui qui sera chargé de constater les carences de tel ou tel service hospitalier sera également celui qui devra en déterminer le budget. « Un conflit d’intérêt qui n’est pas sans rappeler le problème de François Pérol », souligne la députée. En référence à la nomination à la tête de l’alliance Caisse d’Epargne-Banque Populaire de celui qui était responsable de cette fusion à l’Elysée.

La filière viticole trinque

À propos de la désertification médicale, le manque croissant de médecins dans les campagnes demande « des mesures concrètes, au contraire d‘une loi qui ne fait que théoriser le problème ». En la matière, le PS propose de plafonner la possibilité aux médecins de s’installer dans les zones surmédicalisées, quitte à pénaliser les jeunes générations pendant un temps au nom de l’égalité géographique.
Enfin, dans le domaine de la santé publique, Michèle Delaunay regrette que la lutte contre les addictions ait été résumée à une croisade contre l’alcoolisme chez les jeunes, aux dépens de la lutte contre la malnutrition, qui a péri dans les feux du lobbyisme agroalimentaire. Résultat : alors qu’elle n’est responsable que de 5% de la consommation chez les jeunes, la filière viticole risque de trinquet.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel