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Noël approche de sa fin et j’ai à son égard un reproche : que les fabricants de crèches n’aient pas résolument changé de modèle.

En 20 siècles, le petit Jésus est devenu grand. Il n’est plus cet enfant dans un lange impeccable qu’une famille unie bien qu’inhabituelle regarde d’un oeil émerveillé. Même l’ange et le boeuf sont devenus plus citadins. Les rois mages n’apportent plus d’encens, ni de myrrhe, mais du pétrole.

Cela n’est pas le fond de mon propos. Jésus, le Jésus de l’histoire n’a pas toujours été ce qu’on le représente. Il est aussi ce jeune homme révolté devant l’iniquité, l’usure, la finance (Eh, oui, déjà !) qui bouscule le monde autour de lui. Le Jésus de 30 ans est plus en phase avec le XXIème siècle que le bébé rose, qui ne correspond d’ailleurs à aucune réalité. Comment cet enfant de fuyards ne serait-il pas entouré de haillons, comme ceux qui l’entourent ? L’Eglise des siècles derniers n’a pas toujours su s’approprier la misère et sa représentation.

Retour à la crèche modèle 2008, telle que je l’imagine. C’est celle du jeune homme débarrassant le temple de ses usuriers, des commerçants véreux, des blanchisseurs d’argent, des vendeurs de crédits sans scrupules, des casinotiers … D’accord, ça ne s’appelle pas comme ça dans les textes mais rien n’empêche de traduire en langage du jour.

« Il renversa les tables des changeurs de monnaie …  » Matthieu, XXI, 12 à 13

« Vous avez fait de mon temple une caverne de voleurs » Marc XI, 15 à 17, Luc et Matthieu

« Jésus monta à Jérusalem .. Alors il trouva les vendeurs de boeufs, de brebis et de pigeons ainsi que les changeurs de monnaie installés dans le temple. Alors il fit un fouet avec des cordes et les chassa tous du temple.. Il dispersa la monnaie des changeurs et renversa leur table et il dit « enlevez cela d’ici, ne faites pas de la maison de mon père une maison de commerce » » (Jean, II, 13 à 16)

Les quatre évangélistes rapportent l’histoire, presque en même termes, alors que deux seulement évoquent la naissance, et elle parait un des faits historiques les plus sûrs.

Je partage avec Henri Emmanuelli le goût des citations bibliques (oui, j’ai bien dit, Henri, pas Ségolène). Pourquoi, en ce noël 2008, préférer cette représentation tellement signifiante pour notre temps ?

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