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Non, je ne suis pas au centre du Haillan, en train de suivre à la petite foulée l’entraînement de nos valeureux footballeurs. Cela me ferait le plus grand bien, mais disons le tout carrément, il n’en est rien.

Il y a un an, toute nouvelle députée reniflant les couloirs de l’Assemblée, je me suis aperçue qu’une seule chose touchait mon coeur : penser que j’étais, avec mes commères et compères députés de gauche, l’héritière des « Girondins ». « La Gironde », c’était nous, même si nous ne savions pas formellement définir qui était « la Montagne » d’aujourd’hui.

De ci, de là, cela a agrémenté nos conversations. Tout à fait honnêtement pour nous apercevoir que nous n’en savions pas assez sur cette poignée de jeunes gens qui, tels Mendès-France, n’avaient fait qu’un bref passage sous les projecteurs de l’histoire et du pouvoir mais dont le souvenir n’était en aucun cas insignifiant.

Modérés au plus fort de la Révolution, non centralisateurs à l’acmé du pouvoir jacobin, épris de République quand elle n’existait pas encore, ces Girondins depuis lors m’ont accompagnée et je me suis promise de faire avec eux plus solide connaissance.

Je les imaginais (et je les ai décrit à mes collègues députés) comme plus jeunes qu’ils n’étaient. Je les voyais comme une poignée de chevelus (on l’était à l’époque) entre 25 et 30 ans, ils avaient en moyenne 35 ans, plus avancés en âge que leurs comparses montagnards, plus jeunes que celui qui m’est le plus cher : Condorcet.

J’ai à vrai dire bien d’autres raisons de vouloir compagnonner de plus près avec eux. Dans les plus superficielles, le fait qu’il y ait dans mon canton deux quartiers singuliers : les rues de l’un portent les couleurs du Médoc, sans qu’on puisse expliquer vraiment pourquoi, les rues de l’autre portent le nom de quelques-uns des Girondins. Je l’appelle le quartier des Girondins, sans que personne ne voit à vrai dire quel quartier je désigne.Vergniaud a hérité d’une rue non chalande comme il était lui-même. Mais qui le sait ? Et pourquoi les autres, morts avec lui, ont-ils été oubliés ?

Parce que c’est un fait, étrange : la Gironde et Bordeaux ne font guère cas de leurs Girondins. Qui parmi nous se réclame de « girondisme », comme on parle de jacobinisme ? Le mot n’existe tout simplement pas.

Le Conseil Général de la Gironde a eu l’initiative au moment du bicentenaire de la Révolution d’un colloque dont je lis les actes réunis dans un gros et passionnant ouvrage. Mais quatre ans après, y a-t-il eu un seul mot pour évoquer la décapitation de plusieurs d’entre eux place Gambetta ? (On se doute un peu qu’elle s’appelait alors tout autrement !)

En 2013, il y aura 220 ans depuis la mort de mes Girondins.

Vous me voyez venir…

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