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Comme sans doute beaucoup de lecteurs de ce blog, j’ai laissé passer beaucoup de 10 aout, sans mesurer que ce jour était l’anniversaire de la République, née il y a quelques 216 ans.

Les Girondins furent les plus fervents artisans de cette naissance, manifestée par la « suspension » du roi. Ce n’était pas une mince affaire que de rendre l’idée même de la République populaire : personne ne savait très bien ce que c’était, et ceux qui en avaient une vague idée se souvenaient de la République d’Athènes et de sa démocratie directe.

Les esprits n’étaient pas prêts pour cela. A vrai dire, ils ne le sont toujours pas, et même le mot timide de « démocratie participative » lève des commentaires pas toujours amènes jusque dans les rangs socialistes.

En 1792, il fallait donc un sacré pouvoir de conviction pour populariser l’idée de République et de constitution. C’est une des plus belles parts des Girondins à la Révolution. Ils s’en sont fait les propagandistes acharnés et leur extraordinaire éloquence a fait merveille. « On l’écoutait avant même qu’il se soit mis à parler », disait-on de Vergniaud. Et cela avec mesure, comme ils le prouvèrent ensuite lors du procès de Louis XVI.

Pour dire la vérité, l’actualité de 1792 n’était pas tout à fait rose, et ça c’est encore gâté en 93. Et pourtant, la commenter aujourd’hui me repose salutairement du record de déficit du commerce extérieur, des hausses du gaz et de l’électricité que les médias font passer pour modestes, alors qu’elles sont seulement étagées tous les deux mois…

Personne n’a jamais fait le rapprochement entre « le 93 », le département des violences urbaines, et 93, l’année où la révolution s’est embrasée. Espérons que cela ne soit jamais nécessaire.

L’esprit de la révolution pourtant est quelquefois bien tentant.

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