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La tempête du 24 janvier a frappé plus durement l’Aquitaine que la tempête « historique » de 1999.

Trois cent mille hectares de bois à terre, dont 50 000 hectares en Gironde, touchant indistinctement des plantations jeunes ou des bois de plusieurs décennies prêts à être commercialisés. Dans notre seul département, 880 exploitations forestières sont touchées et souvent mises à mal.

C’est sur ce seul aspect forestier que je focalise ce billet, tout en sachant que dans le canton Grand Parc-Jardin Public comme dans la deuxième circonscription de Bordeaux dont je suis l’élue, les sylviculteurs sont sans doute peu représentés. Pour autant, je suis sûre que les amoureux des arbres sont nombreux (je m’en suis rendue compte à la quantité de réactions que j’ai reçues après ma proposition au Maire de Bordeaux « Faire parler les arbres »), et que ceux-là savent qu’un arbre arraché, c’est beaucoup plus qu’un certain nombre de mètres cube de bois tombés à terre.

C’est plus dramatique encore quand il s’agit de toute une forêt. Dans les landes, en Gironde comme dans le département homonyme, c’est toute une histoire, un patrimoine naturel qui, en plus de l’économie, sont en péril. Au point qu’hier, lors de la session d’urgence du Conseil Général, nous en sommes arrivés à poser la question « Brémontier, est-ce la fin ? »

Très lourde question. L’ère du pin maritime a non seulement marqué une victoire humaine sur une nature jusque-là pauvre et sauvage, mais elle a donné à notre territoire un visage, un tempérament qui fait partie désormais de notre patrimoine naturel et culturel. Aujourd’hui, après les deux coups de semonce survenus en moins de dix ans, les sylviculteurs en viennent à s’interroger sur l’opportunité de replanter. Il faut 40 ans pour amener un pin à l’âge de la commercialisation. Dix ans de récolte viennent de tomber à terre, tout cela a-t-il encore un sens ?

Les landes deviendront-elles bientôt une Beauce à maïs monotone ou un vaste champ de panneaux photovoltaïques ? La question est terrible mais elle se pose réellement, dans ces terres acides qui n’acceptent que peu de cultures.

Dès aujourd’hui, c’est un bouleversement complet du biotope qui s’annonce. Chevreuils, sangliers qui déboulent, qui ne sont que la partie la plus visible d’une économie animale complexe, vont-ils disparaître pour jamais ?

Le domaine de Marquèze et son airial ne sont plus aujourd’hui un musée des Landes d’autrefois, mais le triste spectacle des landes d’aujourd’hui, où les pins abattus cotoyent les pins déchiquetés comme des crayons taillés d’une main brutale.

Dans les forêts départementales dont nous sommes si fiers au Conseil Général, le bilan est accablant : 7000 M3 de pins maritimes tombés à Hostens… La liste est longue . Au total : 18 070 M3 de pins et 610 m3 de feuillus, en premier lieu des chênes.

Bien sûr, notre réunion d’hier ne s’est pas arrêtée à ce constat. D’abord elle a concerné tous les domaines victimes de « Klaus » : agriculture, ostréiculture, routes, bâtiments… Elle a fait état ensuite de la formidable mobilisation du personnel du département et de la solidarité qui s’est manifestée à cette occasion dans la population. Nous avons décidé de mesures d’aide d’urgence et d’aides durables.

Que démontre cette réunion ? L’importance de conserver des structures de proximité, des acteurs locaux, connaissant le territoire. Et en premier lieu, cette structure à taille humaine, parfaitement faite pour la proximité : le département.

Je tiens à disposition le rapport complet que nous avons examiné et voté hier. Merci de me joindre en tapant sur la rubrique « contact ».

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