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Première flaque rouge dans le mur couvert de vigne vecchii. Je mène, concurrement à ce blog, un « cahier de jardin » où je note les bonheurs et les deuils que la nature, le cycle des jours et des saisons, apporte à ce petit univers. Privilège entre les privilèges d’avoir un jardin, tout petit il y quelques mois, plus grand aujourd’hui ; privilège aussi de savoir lire les signes que font trois brins d’herbe qui poussent à force d’énergie entre les pavés, ou encore l’appel au large d’un branche fleurie qui s’élève malgré tout entre deux murs. C’est une de mes forces à moi de regarder et de savoir lire chacun de ces signes, de m’en réjouir mais aussi d’en porter le deuil quand les jours s’amenuisent, quand les hostas disparaissent et se confondent à la terre sombre, quand mon marronier, personnage éminent de ce blog, souffre et exige que je parle de lui.

Reste que le cahier de jardin n’en mène pas large, jamais victorieux d’aucune concurrence, dont celle de ces billets quotidiens. Petite revanche pour lui quand il déborde sur eux, que la politique, Juppé et des tas d’autres se font tout petits sous les grandes ramures ou les feuilles fragiles de mon univers intime.

J’ai appelé ce billet « prise de terre », parce qu’en allumant l’ordi, c’est l’idée qui m’est venue: si tous les appareils informatiques ou ménagers survivent aux tensions, aux changements de courant, aux caprices de l’EDF et d’autres sociétés siglées, c’est à cause de ces prises de terre, très laides d’ailleurs, mais qui font le même office que mon jardin et les feuilles rouges de mes vignes vecchii : me relier en prise directe à la terre profonde et à l’univers immense.

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