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La Gestation Pour Autrui relève d’abord de la bioéthique. Et celle-ci répond : NON. Le corps d’autrui appartient à autrui et il ne peut être l’objet ni de commercialisation, ni de location. Savamment dit, il ne peut être « réifié », c’est à dire considéré et traité comme une chose.

Pour cette même raison, le don du sang, de moëlle ou d’organes est gratuit. Non qu’il ne soit pas coûteux, mais ce coût ne peut être assumé que par une communauté au service de tous, c’est à dire publique.

Nul ne peut ouvrir la porte à cette location d’utérus pour neuf mois ; la pratique montre qu’elle est constamment le fruit d’un contrat financier, quelquefois assez morbide et condamnable dans ses conditions. Si même il était concevable qu’elle fût gratuite et objet d’un « don de soi », alors ce don serait mieux orienté vers le don de moëlle ou le don d’organes conditionnant la vie entre personnes vivantes.

Le législateur, soucieux des principes républicains, dit également NON. Et il le fait au nom du principe d’égalité. Lequel des 2 sexes serait obligatoirement mis à contribution et j’ose le mot « exploité » : les femmes. Pour la même raison, le féminisme le plus rudimentaire ne peut l’accepter.

Le médecin n’est pas plus conciliant : NON aussi.  La grossesse n’est pas un acte banal, un simple moment à passer. Elle transforme profondément le corps et, de manière différente, le psychisme. A l’occasion de la grossesse, des troubles peuvent se révéler, bien souvent réversibles (prise excessive de poids, hypertension, diabète..) mais pas toujours. Des maladies peuvent se révéler et s’installer et en particulier des maladies immunitaires. Les troubles réversibles peuvent par ailleurs avoir causé des dégâts qui eux, ne le sont pas.

Les deux ou trois qualités qui font ou devraient faire notre condition d’Homme (d’être humain) sont elles aussi mises à rude épreuve, et là aussi la pratique ne vient pas rassurer. Imagine-t-on la séparation radicale de la mère « porteuse » et de l’enfant ? Comprend-on que l’accouchement non plus n’est pas un acte banal ne laissant ni traces, ni empreinte psychique ? Sait-on qu’il arrive qu’un enfant, qui ne correspond pas aux critères de qualité de la famille d’accueil soit abandonné à celle qui l’a mis au monde (ce fut récemment le cas d’un enfant trisomique)?

Un autre point ne trouve guère de questionnement, et non plus de réponse. On sait que dans la GPA, les deux gamètes sont issus de personnes tierces. Dans le cas de couples accueillants homosexuels, on peut concevoir que le gamète masculin de l’un soit utilisé dans un couple homosexuel masculin.

Quel sera alors le statut relatif des 2 parents homosexuels ? Si l’enfant devient le « portrait » de son père naturel, cela ne sera-t-il pas cause de difficultés même dans la famille la plus aimante ? Si ce couple homosexuel se sépare, le caractère naturel ou pas du parent interviendra-t-il ? Nulle réponse nulle part..

Pour moi, c’est donc NON, quatre fois non. Calmement, posément, sans dogmatisme et en étant parfaitement ouverte au débat et aux arguments contraires.

Ce qui n’implique évidemment pas que l’enfant né selon ce procédé illicite (qui a d’ailleurs en droit le statut d’adoption illégale) n’ait pas lui-même les droits de tous les enfants.  Et c’est pour cette dernière raison, qu’une action internationale s’impose aujourd’hui.

 

 

Comments 34 commentaires

  1. 04/10/2014 at 13:07 Leo

    En gros, la réponse à la manif pour tous, c’est GPA pour personne

  2. 04/10/2014 at 13:29 Michèle Delaunay

    Les couples homosexuels masculins qui réclament le droit à la GPA ne peuvent le faire au nom de l’égalité, fût ce l’égalité avec les couples homosexuels féminins. Très engagée dans la cause de l’égalité, je ne peux porter la revendication de la GPA.

  3. 04/10/2014 at 13:31 Klaus Fuchs

    Il y a une trentaine d’années, j’étais secrétaire d’une Conférence ministérielle du Conseil de l’Europe consacrée aux formes modernes de procréation médicalement assistée. Entre autres, la résolution finale de la Conférence, adoptée à l’unanimité par tous les représentants des Etats-membres condamnait le recours aux mères porteuses. Trente ans après les Etats ne s’en souviennent plus; certains ont changé de position et autorisent la GPA. Ainsi va le monde politique…

  4. 04/10/2014 at 15:37 Michèle Delaunay

    Il y a une volonté évidente de mettre en avant la GPA pour mobiliser les troupes de la droite de la droite et les faire descendre dans la rue. Ni la mémoire, ni la répétition, de la position du gouvernement n’y fait rien. Il s’agit d’une mauvaise raison dans une mauvaise intention.

  5. 04/10/2014 at 16:49 Fredde

    Il serait intéressant de faire un micro trottoir lors de la manif pour tous en demandant aux manifestants ce qu’ils entendent exactement par PMA ou par GPA
    pour la PMA en particulier, c’est une notion qui enveloppe des réalités très diverses et peu s’y retrouvent vraiment sauf les professionnels
    mais faut il de nos jours savoir ce qu’est quelque chose pour manifester contre ? J’en doute.

  6. 05/10/2014 at 10:09 michele

    C’est pourquoi, Fredde, il m’a paru souhaitable d’aborder calmement et posément ce qu’est la GPA et les raisons, qui ne sont ni d’ordre dogmatique, ni politique, qui m’ont amenée à dire non. Je l’ai fait d’ailleurs dès la mise en place de la commission de bioéthique à laquelle je participais dans la législature précédente.

  7. 05/10/2014 at 11:59 Colibri

    Ce n’est pas l’altérité du corps humain qui le met hors du commerce c’est sa nature propre. Quant au droit à l’enfant, bien sûr, il est a bannir du langage et des esprits. L’enfant comme tout être humain est sujet de droit et non objet de droit. Tous ceux qui seront dans les rues aujourd’hui à manifester sont des zinzins ou des manipulateurs, ou les deux.
    En même temps, çà va les promener et leur faire prendre l’air. Vu qu’il fait bon, çà peut pas leur faire de mal.

  8. 05/10/2014 at 12:00 pierre

    La vérité c’est que bien que la GPA soit interdite dans le droit français , la circulaire Taubira permet de contourner la loi en donnant automatiquement des papiers à des enfants issus de tourisme procréatif à l’étranger , fraude à la loi qui a été entérinée par la Cour de Cassation et la CEDH de manière scandaleuse .
    Aucune mesure n’est prise pour sanctionner pénalement les parents , le groupe PS s’y est opposé pas de prison pour les parents qui ont fait de la GPA à l’étranger . De fait l’interdiction de la GPA n’a aucune valeur puisque la fraude à la loi est permise …
    Beaucoup de valeurs humanistes se perdent totalement chez certains esprits .. Si le progrès aujourd ‘hui c’est ca ca fait très peur sur la nature humaine
    Un ventre ne peut pas se louer ou se preter , un enfant un etre humain ne peut pas avoir de prix on ne peut pas recourir à un contrat pour avoir un enfant c’est une aliénation totale de l’homme par l’homme !
    Et la GPA meme en dehors de toute considération financière c’est considérér les femmes comme des « utérus sur pattes  » c’est une aliénation et c’est un scandale total qu’au 21ème siècle on puisse encore avoir dans nos sociétés modernes et avancés une vision instrumentale de la femme et de sa maternité .
    Je fais partie des Français qui sont favorable au mariage par des couples homos mais je suis scandlaisé que cela débouche sur de telles dérives . Cela pesera lourd dans la défaite du PS en 2017

  9. 05/10/2014 at 12:01 Marco Loraison

    A lire dans Le monde du 5-6 octobre « GPA la position du gouvernement est incompréhensible ». L’idée du « chiffon rouge » utilisé par la manif pour tous y est clairement dénoncé et les raisons expliquées. Toute la presse se pose des questions et la position raisonnée donnée ici me parait opportune. Il y a un moment où l’égalité s’interrompt car elle ne veut pas dire identité et par exemple la question de la PMA pour les couples d’homosexuelles n’est pas la même que celle de la GPA pour les homosexuels masculins.

  10. 05/10/2014 at 12:03 JMA

    Je ne partage pas votre point de vue.La GPA a toujours été présente dans l’histoire, la religion ou dans le secret de nos campagne.Et très souvent , il y avait un intérêt matériel.Que l’on songe à Abraham dont l’épouse sans descendance donne sa servante pour enfanter un héritier, combien de frères ou de soeurs, de « domestiques » ont oeuvré dans le secret pour des intérêts de transmission de patrimoine, de titres etc.Combien d’enfants sont nés pour sauver un..couple, un cadre familial et ..économique ?
    Aujourd’hui, la demande de GPA est reformulée.Je pense qu’il faut rester prudent, en limiter les abus si possible.Et si on faisait ..confiance…

    • 15/10/2014 at 21:00 nicolas

      Que des pratiques existent de tout temps, nul ne le nie. Depuis Abel et Caïn, le meurtre existe aussi, n’est-ce pas ? La question est ici législative. La société peut-elle accepter, légaliser, rendre acceptable, ce que la morale commune (respect de la femme, respect de l’enfant etc…)
      J’ai assisté à la naissance de mes enfants, je les ai vu chercher le sein de leur mère, tremblants. Dans le cadre d’une GPA fera-t-on un contrat pour savoir si on laisse le nourrisson têter sa mère une heure ou deux, on l’enlève tout de suite etc… Et la vie intra-utérine dont toutes les études semblent montrer la richesse (auditive, gustative etc) aux oubliettes. Laissons Abraham et Sarah dans les livres et les bébés avec leurs mamans

    • 22/10/2014 at 17:35 Sabine B

      C’est intéressant de citer le droit de cuissage de l’ancien testament (ou ancien régime) pour justifier la GPA!!

      Qui se soucie des sentiments de la servante d’Abraham?

  11. 05/10/2014 at 12:07 Klaus Fuchs

    La question centrale est pour moi l’intérêt de l’ENFANT. Les Manif pour tous veulent empêcher l’octroi d’un état civil/statut aux enfants comme sanction contre les parents. C’est cruel, impitoyable et certainement pas chrétien, ne déplaise à la pseudo-chrétienne Christine Boutin et tous ceux sur sa longueur d’onde qui n’ont jamais compris le principe central du message de Jésus: l’amour du prochain.

    • 06/10/2014 at 19:00 sylvie

      Ch Boutin est contre l’homosexualité mais pas la consanguinité (kein Scherz)

    • 07/10/2014 at 22:33 Louis

      L’amour du prochain, ou l’amour tout court, peut servir à justifier les pires dérives. Ce qui était autrefois présenté comme injustifiable, deux hommes ou deux femmes « en couple », est aujourd’hui justifié par l’amour qui les anime. Si donc un jour prochain, ma soeur et moi nous mettons en ménage, tout le monde trouvera ça très bien en considération du fait que nous nous aimons. Et en plus, nous n’aurons pas à recourir à la PMA ni à la GPA ! Bien sûr les grincheux de LMPT diront que l’inceste et interdit par la loi (civile et divine). Mais que pèse la loi devant l’amour ?

  12. 05/10/2014 at 12:16 Joël

    Bjr. Merci pour la qualité avec laquelle vous posez le débat. Comme toujours. Je suis d’accord avec votre position globale et avec vous 3 premiers NON. En revanche ne trouvez-vous pas que votre 4 ème argument pourrait être opposé aussi aux couples qui font appel à la FIV et dont l’un des 2 est stérile? Bien à vous.

  13. 05/10/2014 at 12:20 Michele

    je préfère débattre sur le blog que dans l’instantanéité des médias sociaux où je trouve par exemple ce commentaire de Clara :
    « Dans quelques années, tous ces propos et ces arguties contre la GPA sembleront RIDICULES ! Que celui/celle qui a désiré un enfant de toutes ses forces, et pour qui son manque est insoutenable, jette la première pierre à ceux/celles qui ont eu recours à la GPA… »

    Un point me parait essentiel : tout le monde peut comprendre le désir d’enfant. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai une position beaucoup plus nuancée sur la PMA pr les couples d’homosexuelles.

    En ce qui concerne la GPA avec gamètes tierces (cad dont aucune ne vient d’un des parents d’accueil de l’enfant), la réponse au désir d’enfant n’est elle pas comblée de la même manière avec un enfant que l’on adopte ? Sera-t-il moins aimé qu’un enfant de parents que l’on ne connait pas mais qui a imposé à une femme l’épreuve d’une grossesse suivie d’une séparation ?
    Clara doit à mon avis se mettre dans la peau de la femme à laquelle on va imposer pour une somme d’argent de porter l’enfant avec la même compréhension que dans celle des parents qui désirent un enfant.

    Différemment posé : Clara accepterait elle de porter un enfant dont elle devrait se séparer ? Ou bien que sa fille le fasse ?

  14. 05/10/2014 at 12:43 Michele

    A Joel. Comme vous le dites, dans les cas de Fécondation in Vitro, un des futurs parents est stérile. Mais le raisonnement est différent puisque l’implantation ne se fait pas dans un utérus extérieur au couple. La FIV n’est pas un processus aisé, il demande une grande réflexion de la part des parents, mais je n’y vois pas d’opposition du même ordre.

  15. 05/10/2014 at 13:14 Colibri

    Pour sourire un peu en ce joli et facétieux dimanche, je vois bien, si un jour GPA il y a, un avocat (piètre) arguer de l’Art. 1641 du C. Civ. qui énonce si concisément que  » Le vendeur est tenu de la garantie à raison des défauts cachés de la chose vendue qui la rendent impropre à l’usage auquel on la destine, ou qui diminuent tellement cet usage que l’acheteur ne l’aurait pas acquise, ou n’en aurait donné qu’un moindre prix, s’il les avait connus.  »
    La question se posera alors de savoir s’il y a eu achat ou simplement location d’emplacement pour gestation. La propriétaire, bailleuse, ayant décliné au préalable par acte sous-seing privé (même ici il faut un « g ») n’être en aucun cas responsable de ce qui se passe dans les locaux loués ; surtout si l’ovule n’est pas le sien.
    Dans le cas où l’ovule viendrait de la loueuse et commerçante personne, elle devra sans doute être tenue pour responsable à au moins 50 %.
    Dans le cas contraire, se posera la question de la preuve et de la charge de celle-ci : Les lieux loués étaient-ils convenablement entretenus ou il y a t-il défaillance et défaut d’entretien ou de préservation ? Qui devra prouver la faute ? Les preneurs à bail ? Y aura t-il présomption de faute ou d’un manquement quelconque ? Cette présomption sera t-elle simple ou irréfragable ?
    Viendra ensuite la question de la qualité manquante ou du défaut caché :  » Ce gamin a trois oreilles »,  » Il fait pipi partout », « Il fait pas ses nuits et nous empêche de dormir »…
    Reprenez-le et remboursez-nous ! Nous on en veut plus, on fait marcher la garantie !

  16. 05/10/2014 at 19:39 Louis

    La PMA est un business hautement rentable. Pour une PMA aux USA, il faut compter environ 100.000 Euros ! C’est une pratique qui ne s’adresse donc qu’à une minorité privilégiée. Si le gouvernement était réellement sincère dans sa volonté d’interdire la PMA, il ferait voter une loi réprimant sévèrement les citoyens français recourant à la PMA à l’étranger. Michèle Delaunay ayant certainement gardé des relations au gouvernement, elle pourrait en parler à qui de droit …

    • 05/10/2014 at 22:22 Louis

      Pardon, je voulais parler de GPA. Mais je pense que vous aviez rectifié.
      Pour la PMA, je pense qu’il faut continuer à la réserver aux couples hétérosexuels dont le mari est stérile. Faute de quoi, le nombre de donneurs (déjà insuffisant) pourrait dramatiquement chuter.

  17. 06/10/2014 at 14:40 le-gout-des-autres

    Il semblerait que le premier argument soit assez peu convaincant.
    Le don de sang, de moelle ou d’organe est un acte largement hors du champ de la solidarité hors de France, comme la GPA.
    Pourquoi voudriez vous que la GPA soit plus l’objet d’un commerce que ces autres dons qui le sont déjà ?

    Quant à l’objection du « don de soi », pourquoi un proche ou une amie ne pourrait pas porter l’enfant que vous souhaitez avoir ?
    Pourquoi choisir ce que qu’il est préférable de donner à la place de ceux qui veulent donner ?
    Quand vous donnez une pièce à un SDF, vous lui recommandez « et surtout ne la buvez pas » ?
    La restriction appliquée à la GPA au prétexte d’homosexualité du couple qui la souhaite devrait alors s’appliquer aussi à la PMA.
    Pourquoi s’entêter à faire un enfant qui vous est refusé par la nature, soit que l’un ou l’autre est stérile, soit que par principe, l’homosexualité ne favorise pas franchement la procréation ?
    N’y a-t-il pas assez d’enfants qui auraient besoin d’un entourage aimant, soit parce qu’ils sont orphelins, maltraités ou rejetés ?
    De plus, la prise de position de Manuel Valls a pour moi quelque chose de choquant.
    Si vous êtes assez fortuné, vous allez à l’étranger, et vous revenez un an plus tard avec votre bébé.
    Compte tenu du fait que l’enfant sera tout de même accepté dans la République Française, cette position revient à dire « pas de GPA pour les pauvres. »
    Bon, économiquement et compte tenu de l’état du pays, permettre aux pauvres d’en fabriquer d’autres n’est pas un bon plan.
    Mais quand même… Un peu de tact…
    (ceci pour faire remarquer que moi qui vote à gauche depuis que j’ai 21 ans (oui, je suis vieux, en plus…) j’ai été un peu effaré d’entendre un premier ministre qu’on pouvait s’en sortir avec 922 € mensuels et un ministre de la Santé annoncer que les retraites ne seront pas revalorisées pour cause d’inflation faible. La chose aurait plus de chances d’être comprise et acceptée si le premier ne percevait pas chaque mois ce que reçoit un smicard en près d’un an et demi et si la seconde n’était pas soumise à l’ISF.)

    • 07/10/2014 at 12:37 Louis

      Je ne donne jamais la pièce à un SDF : la plupart du temps, le don sera réinvesti en boisson alcoolisée, ou pire. Je préfère offrir un sandwich.

      • 11/10/2014 at 21:27 le-gout-des-autres

        Voilà pourquoi le RSA est préférable.
        Ça évite à des bien-pensants moralisateurs de décider ce que devront faire les SDF de la maigre obole qui leur sera donnée avec force conseils.
        Ne buvez pas, ne fumez pas, tenez bien votre béret en disant « oui, not’ bon maître »…

  18. 06/10/2014 at 19:06 sylvie

    Réf. le tweet  » J’entends à distance les vociférations de la manif pr tous, comment tolérer de la voir représentée au Conseil Municipal de Bx ? « bah, difficile de répondre à l’intolérance par… l’intolérance, non ?

  19. 07/10/2014 at 18:07 alphonse

    Affaire purement bassement politique. Dans les faits, simples phénomènes humains (« trop humains », souvent comme l’est généralement la politique)

    C’est comme le vénérable synode spécial des cadres sup catholiques en ce moment: récupérer un maximum de statistiques d’hosties consommées en élargissant les « causes de nullité » du sacro-saint mariage…..jusqu’à prouver jusqu’à titre posthume que les époux n’avaient pas « bien été préparés » à la chose, ni bien informés du caractère sacro-saint…..ni…….

    Ridicule. mais tellement efficace pour faire passer le temps. Le temps de l’austérité.
    Et achever de convaincre la droite déboussolée que Valls, décidément….si jeune, si beau, si…City….!!!

  20. 09/10/2014 at 14:38 francis

    à le gout des autres :
    vous dites :  » j’ai été un peu effaré d’entendre un premier ministre qu’on pouvait s’en sortir avec 922 € mensuels ».

    Pour une personne seule, en province, j’attends qu’on me démontre qu’on ne vit pas décemment avec 922€ mensuels.

    s’il faut gagner le SMIC pour pouvoir en parler, je suis disqualifié, mais la plupart ici aussi, et tous les parlementaires, etc… une autre forme de suffrage censitaire ?

    • 09/10/2014 at 21:46 le-gout-des-autres

      « s’il faut gagner le SMIC pour pouvoir en parler, »
      Ce n’était pas du tout mon propos. Ne me faites pas l’insulte, s’il vous plaît, de penser que je puisse penser qu’il faut être pauvre pour être socialiste. Je le sais, j’étais cadre supérieur chez Alcatel, alors le coup du suffrage censitaire a peu de chance de marcher avec moi. Mon propos faisait plutôt référence à quelque chose de plus en plus évanescent : La pudeur.
      Ce sentiment en voie de disparition qui fait qu’on évite de dire à des gens qui vivent (si l’on peut dire) au niveau du seuil de pauvreté « qu’on s’en sort avec 922 mensuels » quand on ne paie rien de ce qu’on consomme et que ce qui est versé par le contribuable à titre d’indemnité ne sert à rien d’autre qu’acquérir un patrimoine.
      (regardez les fiches de la HATVP et les biographies de ceux qui y figurent, vous verrez de quoi je parle…)
      Un autre sentiment se fait jour aussi : J’ai depuis longtemps remarqué cette propension chez ceux qui ne manquent de rien à trouver que ceux qui n’ont presque rien ont trop. Je suis surpris de constater que les gens pour qui j’ai voté, censément de gauche, ont si rapidement adopté ce mode de pensée.

      « Pour une personne seule, en province, j’attends qu’on me démontre qu’on ne vit pas décemment avec 922€ mensuels. »
      C’est vachement facile : Vous prenez 922€ sur vos revenus et vous venez rejoindre les 12 millions d’habitants d’île de France, vous vous logez un mois avec une épouse sans revenu et vous vous nourrissez. Si la fin du mois, avec un passe Navigo pour aller travailler, arrive après le 20 sans se nourrir exclusivement de boîtes de conserves, quatre solutions :
      – Vous vous êtes fait aider en douce.
      – Vous avez contracté un crédit renouvelable.
      – Vous avez tapé vos parents.
      – Vous avez volé dans les supermarchés.

      Je ne parlerai pas de ceux qui nous recommandent « la modération salariale », rognent efficacement ma retraite au prétexte que l’actif mal payé par un patronat qu’on encense et couvre de l’argent de la protection sociale gagne moins que moi, que l’on met toute son énergie à traquer le pauvre gars qui repeint la cuisine du voisin pendant un macadam de huit jours, que l’on envoie libéralement un ATD au pauvre couillon qui n’a pas assez de sous pour payer ses impôts.
      J’aurais aimé qu’on mît autant d’énergie à traquer celui qui emploie un immigré au black (25 Mds€/an) et celui qui élude l’impôt grâce à la technique d’optimisation ou l’évasion (60 à 80 Mds€) ou les entreprises qui évitent l’impôt grâce aux prix de transfert (un autre paquet…), oui j’aurais aimé qu’in les traquât avec autant d’opiniâtreté que le mec qui a changé la moquette de son voisin pendant un arrêt maladie.
      Alors, Francis, laissez tomber votre morgue et essayee un instant de savoir ce que vit le smicard (je sais de quoi je parle, j’en ai « géré de nombreuses années)
      Ça vous évitera peut-être de penser « suffrage censitaire » quand vous entendrez « tect » ou « pudeur »…

  21. 09/10/2014 at 22:42 Colibri

    Décence… Vous avez dit décence ?

  22. 10/10/2014 at 22:08 francis

    aucune morgue dans mon propos, M le gout des autres.
    vous me parlez d’un couple en région parisienne,
    j’avais très clairement écrit : un célib en province.
    démonstration :
    – loyers et charges du studio : 400 € par mois (je sais, on peut trouver à moins)
    – nourriture 300 € par mois, 10 € par jour, dépensez vous plus ?
    – transport : 100 € , essence du deux roues et carte d’abonnement,
    – achats, vêtements, 50 € par mois,
    – impondérables, loisirs, 70 €
    je connais des étudiants qui vivent en province avec un plus large budget loisirs.
    pour info, le seuil de pauvreté d’un célibataire en 2011 est à 977 euros.

    • 11/10/2014 at 15:36 le-gout-des-autres

      A Francis.
      Je ne suis pas d’accord (évidemment, sinon on s’ennuierait…)
      Je me demandais seulement si vous aviez tenté l’expérience.
      On peut effectivement « vivre » avec 977€.
      A condition de vivre dans un lieu dit à 5 km d’Alès et de ne pas trop regarder à la qualité (donc aux effets sur la santé) de l’alimentation.
      On peut même économiser sur les loisirs vu leur rareté dès qu’on s’éloigne des villes.
      Bon, il reste la TV…
      Et je ne parle pas du pépin de santé, car, avec 977€ mensuels, vous ne pouvez pas avoir de mutuelle, sauf à sacrifier l’habillement, les loisirs ou les transports.
      Inutile de vous dire ce qui arrive si un pépin vous envoie à l’hôpital. 18€/jour de forfait hospitalier, pour un truc un peu sérieux vous conduit à l’ATD après quelques relances du Trésor Public…
      En fait, je me demande dans quel monde vous vivez (ce n’est qu’une question, pas une invective).
      J’aimerais bien savoir de quels revenus vous disposez pour ne voir dans 977€ que quelques lignes comptables dans la vie de quelqu’un.
      Je vous assure qu’il vous manque l’expérience de la chose.
      Je l’ai faite, les pépins sérieux n’arrivent pas qu’aux autres.
      Je veux bien avouer que, n’ayant pas l’expérience de la chose, je ne gérais pas comme un vieux briscard de la dèche mais je vous assure que vous devriez tenter le coup et nous raconter cette expérience.
      Je suis sûr (je sais, j’ai fait pareil) que ça modifierait votre vision de « l’aisance à 977€ ».
      Et puis vous pouvez lire un peu. Il n’y a pas que Zola, depuis il y a eu les congés payés et la sécurité sociale.
      Même des bouquins comme « Quai de Ouistreham » vous renseigneraient.
      Vous pouvez toujours vous réfugier dans la tranquillité en disant « c’est misérabiliste ».
      Il n’empêche que ce sont des expériences qui ne sont pas agréables à vivre et qu’elles pendent au nez du premier smicard venu de 50 ans qui travaille dans une usine qui ferme en province…
      On peut toujours se dire « z’avaient qu’à passer le bac et bosser ».
      Il n’en reste pas moins qu’il est fort heureux qu’il y ait eu des gens pour penser, il y a deux ou trois générations, que l’on ne devait pas avoir de la vie qu’une approche comptable.
      On ne peut que regretter que la génération HEC ait remplacé la génération CNR…

    • 11/10/2014 at 16:30 Louis

      Certes, mais c’est un budget avec quelques impasses. Notamment vous n’envisagez pas de complémentaire santé, ni de constitution d’une petite épargne. Il ne voyage pas et il ne part jamais en vacances. Et en espérant que ce célibataire n’aura pas besoin de lunettes, ni de prothèses dentaires.

  23. 13/10/2014 at 11:32 francis

    Je n’ai évidemment pas parlé d’aisance, mais de vie décente.

    j’en connais des exemples très concrets,
    point n’est besoin de vivre à 5 km de tout, pour ce budget on peut vivre à Laval,
    agréable ville de Mayenne.
    comme vous l’avez sans doute noté, mon total s’arrêtait à 920 €.
    avec 977 euros, le poste loisirs, impondérables peut passer à 127 euros par mois,
    ce qui permet une mutuelle, ou un peu plus de loisirs.
    Bien sûr ce n’est pas un budget pour épargner, mais simplement pour vivre.
    mon propos n’est pas de donner ce montant comme un objectif,
    il est d’éviter de mélanger vie avec des fins de mois difficiles, pauvreté, et misère.
    Chacun peut vouloir plus, mieux, et heureusement,
    pour vivre pleinement, il faut plus d’argent,
    mais 977 e permet de survivre décemment.

    quant aux dix euros par jour en nourriture, en région parisienne,
    je mange correctement, avec un peu d’attention, pour ce montant.

  24. 15/10/2014 at 21:04 nicolas

    Merci Madame pour cet avis clair et net. Electeur PS depuis toujours ce sujet est devenu pour moi une ligne de fracture. Je suis jeune, travaille dans le spectacle vivant et ces sujets sont pour moi tabous tant la pression est forte. Si j’émets de doute, non sur le mariage pour tous en tant qu’union pour des couples homosexuels mais dans les potentiels questions « annexes » (PMA, GPA) on me traite de réac, on fait des mines surprises etc… C’est peut-être mes récentes paternités mais c’est une ligne rouge et j’avoue être très déçu que le PS ne sache pas poser avec force le respect des individus et le refus absolu de la marchandisation

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