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Quand on y prend garde, prêtant l’oreille pour les discerner entre les annonces, les roulements de valises et le brouhaha général si propre aux halls de gare, on entend à Montparnasse un babil continu de moineaux. Petits pépiements qui viennent de partout, du dessus des bouches d’aération, des hauts parleurs, du sol, qui quelquefois vous frôlent d’assez près. Dès qu’une miette tombe d’un banc, où un voyageur patient attend son train en mangeant un sandwich ou un pain aux raisins, les moineaux atterrissent et se mettent en cercle, indifférents aux pieds pressés qui les entourent.

Petits signes de vie et de liberté, dans un décor très technique où la première idée n’est pas d’identifier les oiseaux. Ils doivent sans doute à l’indifférence habituelle des voyageurs leur très grand familiarité. Un peu plus, ils se laisseraient presque écraser par un trolley qui déboule, tellement ils sont habitués à cette cohue et à cette presse.

Il ne faut plus jamais dire « les moineaux communs », le vrai nom de cette espèce des villes à petit corps brun et bavette noire : les moineaux ont de plus en plus de mal à vivre en compagnie des grands prédateurs humain et ils se raréfient.

Et pourtant, comme ils manqueraient au décor, si on ne les voyait pas sautiller de miette en miette, entre les souliers poussiéreux et les baskets avachis !

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