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J’ai failli quitter l’immense salle plénière du congrès de la Mutualité en écoutant Sarkozy dire « l’hôpital courait à sa perte si nous ne l’avions pas réformé ».

Je ne l’ai pas fait. Je ne peux pas réclamer le respect des règles républicaines et ne pas les respecter strictement moi même. Le Président de la République n’est pas un homme mais une fonction. Mais quand même ! Entendre que la loi Bachelot sauvait l’hôpital de sa perte, alors qu’elle constitue un premier pas pour l’y précipiter, c’est une couleuvre un peu grosse à avaler. Le silence d’ailleurs a suivi cette sentence : silence de Sarkozy qui attendait des applaudissements, silence de la salle, qui dans cette occasion comme dans d’autres, n’était pas prête à lui apporter son soutien.

Après le discours du Président Davant, plein de mesure mais sachant dire avec justesse à la fois ce qu’il faisait et ce qu’il croyait, quelle imposture !

Imposture encore quand le Président a déguisé la seule mesure du texte de la loi Bachelot luttant (mollement) contre la désertification médicale.

La mesure est celle-ci : les étudiants en médecine ne pouvant assurer le coût de leurs études bénéficieront d’une aide en contrepartie d’un engagement à s’installer dans les zones désertifiées.

Traduction sarkozienne : « j’ai décidé de soutenir et d’aider les étudiant en médecine désirant s’installer dans les zones manquant de médecins. Pour ceux-là , j’ai proposé une aide et de leur apporter un soutien financier pendant leurs études. Moment de silence : « En effet, nous devons aider ces médecins qui choisissent de s’installer dans les zones de pénurie médicale.

Il est encore plus coupable de retourner la vérité que de retourner sa veste. Le texte de la loi est presque au contraire de ce qui a été dit.

Plusieurs fois, Sarkozy s’est interrompu, regardant la salle, attendant des acclamations. Mais non, décidément, ça ne passait pas. La salle des représentants mutualistes a été polie, très polie, très républicaine, mais de couleuvre elle n’a point voulu pour son apéritif.

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