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Ce matin, au marché des Chartrons (ex Colbert). Du temps de la présence du navire, nous nous partagions avec Philippe Dorthe, sa poupe (pour lui) et sa proue (pour moi). Le navire est parti, mais le marché reste distribué de part et d’autre du cours de la Martinique (quel beau nom, si bien en phase avec le passé et l’avenir de Bordeaux), c’est à dire partagé entre le canton de Philippe et le mien.

Pour tout dire, ce marché n’est pas pour autant une terre de gauche. Fondamentalement, si, parce qu’il regarde le fleuve, l’air du large et l’avenir. Sociologiquement, c’est plus discutable : les Mercèdès y sont nombreuses, le Maire de Bordeaux y a ses habitudes et ses habitués, les marchands y sont « cherrants », mais pour autant c’est un beau marché.

Donc, ce matin, à une heure raisonnable (c’est à dire tardive dans la matinée), nous étions 4 militants, portant un message « Travail du dimanche : c’est non » . Quatre militants qui sont devenus 6, puis 7, puis 8. Rien n’est plus agréable que d’agglomérer les amis de manière impromptue.

Politiquement, ce marché n’est pas mon favori. J’ai laissé entendre pourquoi. Et en même temps, jamais ailleurs, les remarques, les mimiques, les paroles échangées ne sont aussi instructives.

Beaucoup ont été attirés par le sujet du tract. « Alors ça, je suis d’accord ! » ». D’autres n’osaient pas nous rejoindre: « vous savez, moi, je travaille le dimanche ! »; et je leur demandais : « vous travaillez le dimanche, mais le souhaitez vous ? »

Je passe sur les copains médecins ou soignants, qui sont hors du débat, tant certains métiers doivent -et heureusement- travailler le dimanche. Mais nombreux ont été ceux qui m’ont dit « ça sert à quoi de travailler le dimanche ? »

Longue conversation avec une jeune femme, employée coiffeuse dans un centre commercial. Elle allait rejoindre son salon. « Quatre dimanches avant noël, donnés par le Maire, et nous qu’est-ce qu’on aura? « . Je prolonge la conversation, que je transcris dans son absolue vérité: « pourquoi les gens vont se faire coiffer le dimanche ? »

Pourquoi, en effet ? Une grande partie de la réponse est entre les mains des consommateurs.

Quelques-uns qui m’avaient dit au premier coup d’oeil être d’accord avec le repos du dimanche, ont poliment décliné le tract en en découvrant l’inacceptable provenance de gauche.

En réalité, et nous le savons tous, c’est vraiment d’un modèle de société qu’il s’agit. Sachons choisir. Là, plus encore qu’ailleurs, soyons libres.

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