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C’est qui le père Noël ?

Une mignonne petite fille de mon entourage, déjà très imbibée de politique et écoutant attentivement débats et discours télévisés, m’a posé aujourd’hui une question plus profonde qu’il n’y parait.

-« Nicolas Sarkozy, il a dit qu’il n’était pas le père Noël, mais alors, c’est qui le père Noël ? »

Je suis restée sans réponse. Si l’Etat ne peut rien, qui peut quelque chose ? Mais je n’allais pas me lancer dans un débat sur les forces relatives du capitalisme sarkozien et de la volonté rédistributrice d’une gauche éclairée !

Ma petite fille est à l’âge où on voudrait bien croire encore, mais où l’on devine qu’il y a une tricherie quelque part dans cette histoire de père Noël, ne serait-ce que parce qu’il y en a à tous les coins de rue et dans tous les postes de télé (merci de comprendre le deuxième degré avancé de ces derniers mots).

Donc, c’est qui le père Noël ? A mon âge, je m’interroge encore. Je crois finallement que c’est chacun de nous, mais que certains ont plus de responsabilité dans le job
– parce qu’ils l’ont promis – parce qu’ils ont un plus de pouvoir et surtout celui de choisir les cheminées qui en ont le plus besoin.

N’empêche que la question de ma petite fille est politiquement forte.

Les diplômes prémunissent de l’obésité.

Les diplômes ne garantissent plus la réussite, ni même ne donnent la certitude d’un emploi, mais au moins préviennent-ils de l’obésité. On le savait déjà, de nouvelles études épidémiologiques le confirment.

En 2003 déjà, 15% de nos concitoyens étaient en fort surpoids, mais seulement 5% de titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur. Voilà de quoi vous réconcilier avec les études !

En vingt ans, cet écart a été multiplié par deux, et le pourcentage d’obèses augmente de 5,7% chaque année. Dommage vraiment, que le taux de croissance ne suive pas cette évolution favorable et continue.

Aujourd’hui, 1,5 millions de jeunes sont obèses. Les diplômes à leur âge n’interviennent pas directement : ce sont plutôt ceux de leurs parents, leur milieu social, leur lieu d’habitation.

Une nouvelle preuve de cette fracture sanitaire qui s’installe dans notre pays, après l’avoir fait dans des pays que l’on dit « plus avancés », comme les Etats-Unis. Nous revenons curieusement à une situation du XIXème siècle : c’était autrefois la tuberculose, le rachitisme, le scorbut, la malnutrition.. qui séparaient en pourcentage d’atteinte les enfants pauvres de ceux qui ne l’étaient pas. C’est aujourd’hui l’obésité, les caries dentaires… On n’arrête pas le progrès.

Et pourtant les moyens de l’arrêter sont là : une vraie politique de santé publique, à l’échelon national comme à l’échelon des politiques locales.

Les oubliés du pouvoir d’achat (3)

Où qu’on le regarde, le jeu de propositions de Nicolas Sarkozy en faveur du pouvoir d’achat laisse sur le côté une part majoritaire de ceux qui sont malheureusement touchés par la baisse éffective de leurs revenus au regard de l’enchérissement du coût de la vie – les retraités – les employés à temps partiel – les employés des services publics – les chômeurs – les employés des petites entreprises

Parmi ceux-là, beaucoup de femmes, qui sont une fois encore en première ligne pour les difficultés sociales et les difficultés de la vie tout court.

Hier dans l’hémicycle, François Fillon a ajouté au pannel de mesures annoncées une autre de celles que nous avions proposé : la conditionnalité des allègements de charge des entreprises à une politique salariale. Quand, comment, on ne sait pas, mais c’est un petit pas.

La discussion a été vive hier entre notre groupe et le gouvernement : Nicolas Sarkozy a proposé le rachat (il dit « la monétisation ») des jours de RTT. A quel prix ? Le respect de la loi fixant le temps légal à 35 heures impose de faire ce rachat au tarif des heures supplémentaires, sinon il s’agit bien d’un pas de plus dans le démantèlement des 35 h. La justification principale de la fixation d’un horaire légal de travail, est de déclencher le tarif des heures supplémentaires dès la 36ème heure. Pas de réponse à cette interrogation majeure faite par Alain Vidalies, toujours très percutant dans le domaine du droit du travail.

En privé, des députés de la majorité m’ont dit leur opposition au travail du dimanche. Mais, cohésion oblige, ils avalent…

Modem ou nouveau centre ?

On peut se poser la question à Bordeaux : où est donc la feuille de papier à cigarettes qui sépare le « modem » du « nouveau centre » ? Plus exactement, l’appareil politique du modem.

Pour ceux qui auraient manqué quelques épisodes de l’histoire, la vie et les moeurs du « centre » après les élections présidentielles, le « nouveau centre », dont le leader et la figure charismatique est François Sauvadet (…), est un nouveau parti, constitué par les élus de l’UDF qui ont rallié l’UMP au moment des législatives pour avoir des chances d’être élus.

Quinze ont survécu et son présents avec nous à l’Assemblée. L’UMP a bien cherché, par un tour de passe passe, a les faire bénéficier d’un financement national, mais la ficelle était tellement grosse que l’affaire a été prudemment enterrée en attendant des auspices plus favorables..

Je m’égare un peu, je l’avoue. Le nouveau centre à l’Assemblée émet quelquefois de timides critiques sur la politique de Nicolas Sarkozy mais vote toujours comme un seul homme même les lois les plus iniques. Charles Amédée de Courson, député fort estimable dans ses analyses, a ainsi montré que le bouclier fiscal n’était pas, pour les plus riches, à 50% mais à 30… Il n’en a pas moins voté avec son groupe pour le remboursement, à ce titre, d’un supposé trop payé, aux plus gros patrimoines du pays.

Je continue de m’égarer, je voulais seulement situer le nouveau centre et le mettre « en situation », comme disaient les philosophes dans les années 50.

Retour aux événements locaux. L’appareil du modem bordelais a manifesté en salves ces derniers jours son ralliement à Alain Juppé. Démarche précipitée dont on peut s’interroger si la base des militants (le mot « base » est peut être généraux par ce qu’il suppose de largeur) la partage. Véronique Fayet a eu un mot malheureux, évoquant la tentative de « débauchage » qu’aurait eu à son endroit Alain Rousset. A ma connaissance, ne peut être débauché que quelqu’un qui a été préalablement « embauché ». C’est en effet sans doute le cas..

Ralliement « de conviction » qui ressemble fort à un accord d’appareil, et presque à une marchandage de places. « Nous voulons 15 places en positions éligible… « . L’opposé de la démarche de Rousset : travaillons ensemble, voyons ce que nous pouvons faire, et ensuite nous verrons qui peut incarner ces actions ». Aucune négociation de place. Un projet que l’on construit.

Pourquoi ? Parce qu’à Bordeaux comme à Pau, l’enjeu municipal est d’importance pour deux des protagonistes principaux. A Pau, Bayrou a besoin de la mairie pour faire contrepoids au délitement du modem. A Bordeaux, Alain Juppé « fait de nécessité vertu » et joue gros sur son mandat unique. « Bordeaux et Pau valent bien une messe », dirait le bon roi Henri dont Bayrou est le biographe et dont il a retenu les enseignements.

Les adhérents, les proches du modem, se sentiront-ils à l’aise dans cette démarche de stratégie politique qui va à l’encontre de l’esprit de liberté exprimé par Bayrou pendant la campagne présidentielle ?

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel