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Durée légale du travail

Questions d’actualité cet après-midi à l’Assemblée. Nous n’avons pu obtenir de réponse à la question « voulez-vous remettre en cause la durée légale du travail ? ». Ni le Premier Ministre, ni Xavier Bertrand n’ont répondu. Ils ont tourné autour des 35 heures, mais de vraie réponse, point.

Et c’est pourtant la vraie question. Quand on « assouplit », qu’on sussure que « la négociation doit avoir lieu entreprise par entreprise », on postule en effet qu’il n’y a plus de durée légale et que tout est affaire d’arrangement et de détricotage de la loi.

Dans cette période pré-électorale, encore moins que dans les autres, aucun risque d’entendre Sarkozy ni aucun de ses ministres dire simplement « Eh bien, oui, nous voulons revenir aux 39 heures ». La réaction de l’opinion serait sans appel et pourtant le détricotage actuel, les entorses ici, les exceptions là, sont plus dangereux encore.

Pourquoi : parce qu’ils suppriment la notion de durée légale. Or cette durée légale détermine la mise en oeuvre des heures supplémentaires, payées désormais 25% de plus que le tarif horaire normal et défiscalisées. Sans durée légale du travail, les gogos de la politique sarkozienne pourront définitivement « travailler plus pour gagner moins ».

La suppression de la durée légale autorise tous les abus et accentuera les inégalités entre les travailleurs, et plus encore entre travailleurs et privés d’emploi. C’est aujourd’hui, à l’occasion de la conférence de presse, qu’Henri Guaino, le plumitif des discours sarkoziens, aurait dû inscrire un hommage à Léon Blum : il est à l’origine des 40 heures.

Le manque de courage de Nicolas Sarkozy ce matin, avouant qu’il souhaite que « 2008 voit la fin des 35 heures » est affligeant. Que ne dit-il par quoi il veut les remplacer ?

Justement : par rien. Temps de travail et heures supplémentaires à la discrétion des employeurs.

Un Grenelle génétiquement modifié

Quatre-vingt-six pour cent des Français souhaitent un moratoire sur les OGM. Le gouvernement, si prompt à saisir le moindre fait divers et à coller à la roue de l’opinion, a-t-il manqué cette information? ?

Ce moratoire peut être décidé et mis en oeuvre en appliquant la clause de sauvegarde européenne. Il ne concernera que le maïs Monsanto 810, seul autorisé à la culture. La clause de sauvegarde permet à un pays européenn d’interdire un organisme génétiquement modifié autorisé au plan communautaire, en justifiant cette mesure par un dossier scientifique étayé.

L’engagement de saisir ainsi l’Union Européenne est inscrit en toutes lettres dans les conclusions du Grenelle de l’environnement et a été confirmé devant l’Assemblée par le ministre Jean Louis Borloo.

Voir : https://www.legrenelle-environnement.fr/grenelle-environnement/IMG/pdf/Fiche_7.pdf

Depuis, le Gouvernement a reculé en ne mettant en place qu’un arrêt de la vente des semences jusqu’au 6 février. En un mot : on pourra recommencer à vendre juste à temps pour commencer à semer !

Premier test de sincérité pour le Grenelle de l’environnement : il est malheureusement négatif . José Bové, comme nous tous, a cru en la parole donnée et sa démarche actuelle mérite d’être soutenue et relayée.

J’ai d’ores et déjà, en tant qu’élue et médecin hospitalo-universitaire, signé l’Appel pour la liberté et le droit de consommer et de produire sans OGM (www.stop-ogm.org ) .

Berlin

Un mot de Berlin où j’ai fait une courte virée autour du premier de l’an. Une certitude tout d’abord : les Berlinois ont eu beaucoup de malheur dans le siècle passé, mais ils ont eu une grande chance. Ne pas avoir Alain Juppé pour maire au moment de la réunification.

Berlin s’est une nouvelle fois reconstruite : des hectares entiers laissés vides, en particulier autour du terrible mur bâti en août 61, ne demandaient qu’à renaître et à exprimer l’avenir de la ville redevenue capitale. Innovations architecturales et immeubles solides se côtoient de manière assez équilibrée. Sous AJ , les Berlinois auraient risqué ce beau bric-à-brac de petits immeubles disparates qui fait du site exceptionnel de la rive droite de la Garonne une cité jardin digne des bords de la Midouze vers 1960.

(Pour ceux qui l’auraient oublié, la Midouze est le fleuve homérique, célébré dès la mythologie, qui traverse Mont-de-Marsan…)

Berlin donc. J’y suis allée beaucoup avant, peu avant, la chute du mur et maintenant. L’histoire, si formidablement présente à chaque coin de rue, donne l’impression de vouloir être effacée. Les plans ne portent plus ce fin pointillé qui indiquait l’emplacement du mur. Un seul mirador persiste, devenu mini-musée. Le « check-point charlie » est entouré de riants commerces..

Autre trace d’histoire, plus pregnante encore : la guerre et ses bombardements. Les restes, extraordinairement signifiants, de la « Kaiser-Wilhelm-Gedächtnis-Kirche », une haute dent creuse qui correspondait au clocher de l’église bombardée, étaient situés en secteur ouest, et je me souviens que lors de ma première visite, dans les années soixante, avec les « Jeunesses Européennes Fédéralistes » , ce monument nu, tragique, où le moindre nuage paraissait devoir se déchirer en lambeaux, m’avait grandement impressionnée. « La dent creuse » est toujours là, et une pancarte fait appel à souscription pour la réhabiliter. Mais elle est incluse dans un entourage si vivant (une place commerçante garnie de sapins de noël) que, ce jour-là au moins, la paix semblait s’être faite autour d’elle.

La différence d’atmosphère entre Berlin Ouest et Est demeure pourtant perceptible. Autour de « l’Ile aux musées », qui était située à l’est, des petits étals de pauvres marchandises venues de la Pologne toute proche racontent une histoire toute différente que les boutiques opulentes du Kurfürstendamm. Ce n’est plus bien sûr cette odeur de tourbe, utilisée alors pour le chauffage, ce maigre éclairage, ce silence qui m’avaient frappée lors de ma première visite à l’âge de 15 ans, juste une idée, une sorte de parfum discret d’une « civilisation » déjà lointaine…

Pourquoi Juppix peut perdre

Un ami me met le nez sur la réaction de Juppé (son blog du 3 janvier) au titre de l’Express « Pourquoi Juppé peut perdre »

Mentionnant le titre et la publicité qu’en a fait « Sud-Ouest », AJ écrit brièvement : « On ne me laissera pas m’endormir. L’air de janvier sera vivifiant. Mais j’aime ça, comme Astérix au milieu des légions romaines ».

Sans doute n’ai-je pas une lecture exhaustive d’Astérix, mais le rapport entre l’air de janvier et Astérix m’échappe un peu. Par contre, celui qui assimile les rangs de la gauche aux légions romaines n’est pas tout à fait faux. L’histoire l’a démontré.

Que Roussetix me pardonne…

1,1% : qui dit moins ?

Je viens de pondre une question écrite au gouvernement pour m’éffarer de la distance entre les promesses du candidat Sarkozy et la réalité en matière de petites retraites.

Au passage, les questions écrites sont des exercices, très formels dans leur présentation et leur rédaction, qui permettent aux députés d’interpeller les ministres responsables sur les sujets qui les touchent. Ils obtiennent une réponse… au bout d’un certain temps. Ce certain temps est plutôt long car aucune de la vingtaine de questions que j’ai rédigées n’ont encore reçu la moindre levée de sourcil. Pour ceux que le sujet intéresse, les questions écrites déjà publiées au journal officiel se trouvent sur le site de l’Assemblée.

Revenons-en à nos retraites : 1,1% d’augmentation en 2008 ! Moins que l’inflation, ce qui signifie une aggravation du pouvoir d’achat (on devrait dire de « l’impuissance d’achat ») de la grande majorité des retraités.

Et encore cette pseudo-augmentation a t-elle été repoussée en 2008. Dès l’arrivée aux responsabilités de Nicolas Sarkozy, nous avons voté d’urgence le paquet fiscal et adressé aussitôt les chèques correspondants au personnes ayant plus gros patrimoines de notre pays. Ceux-ci ne pouvaient pas attendre. Les retraités, oui.

Le candidat Sarkozy avait promis une revalorisation du minimum vieillesse, et une augmentation significative du pouvoir d’achat pour ceux qui touchent une pension de retraite ou une pension de reversion.

Au lieu de cela : cette augmentation inférieure à la hausse des prix, qui est par ailleurs grevée par la mise en oeuvres des franchises médicales, lesquelles touchent particulièrement les personnes âgées ayant besoin de soins et de médicaments.

1,1% : pour une petite retraite, de quoi s’acheter une pantoufle. Pas la paire.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel