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Verdun, capitale de la paix et ciment européen

300 jours, 300 nuits de combatq, 700 000 morts… La télévision quelquefois prend toute sa dimension. Ce fut le cas aujourd’hui avec la commémoration du centenaire de Verdun. Débats, commentaires et images à l’unisson.

La macabre comptabilité de ces morts, de ces jours et de ces nuits aux portes de l’enfer, prend aujourd’hui une dimension qui réconcilie -un peu au moins- avec la politique et avec l’histoire. Verdun, après Konrad Adenauer et de Gaulle, Mitterrand et Kohl, et désormais Angela Merkel et Hollande, démontre que la tragédie peut devenir un lien, un ciment mémoriel entre l’Allemagne et la France.

Plusieurs images aujourd’hui ont été frappantes : Hollande abritant Angela sous un parapluie, tous les deux avançant ensemble et paraissant protégés un moment de la pluie de soucis et d’interrogations que connaît l’Europe. Tous les deux encore, ranimant la flamme à l’ossuaire de Douaumont et posant ensemble leur main comme on le fait sur un cercueil avant la crémation. Des milliers de jeunes déferlant entre les croix uniformes de l’immense cimetière militaire, un instant mis à terre, symboles de la génération qui fut fauchée en cet endroit, puis faisant refleurir les tombes avec leurs T-shirts de toutes couleurs, tandis que des elfes blancs, fantômes de la mémoire, évoluaient en cercle au milieu des rangées.

J’appartiens comme mon mari Klaus à la génération des « petits fils » qui portent encore le souvenir de la grande guerre. Nos quatre grands-pères se sont combattus. Un y est mort, un autre y fut gazé à l’ypérite, deux ont survécu jusqu’à la guerre prochaine qui en emporta un encore. Nous en avons connu trois, nous conservons leurs photographies, pour l’un, sa plaque d’identité militaire et tant de bribes de mémoire, charriées jusqu’à nous.

Cent ans ont passé où lentement, longuement, l’Europe s’est construite, qu’un souffle mauvais pourrait d’un coup, détruire. Confettis que nous sommes dans un monde de 7 milliards d’humains, puissions nous conserver, solidifier, pérenniser cette « maison commune » et enfin, pouvoir décider d’une nationalité européenne.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel