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Le travail, une valeur de gauche

Beau et surtout très, très intéressant discours de Benoît Hamon à Bercy devant 15000 personnes. Changement de ton et magistral retour aux valeurs fondatrices de la gauche, en lettres majuscules. La GAUCHE historique, fondamentale, essentielle et qui, en effet,  fait toujours « battre le coeur ».

C’est un champ souvent évoqué dans ce blog, qui me retient une fois encore : la place et la valeur du travail. Ce champ est à ce point fondateur de la gauche que j’ai été gravement troublée de le voir jusque-là trop absent ou malmené dans la campagne de Benoît. Oubliées aujourd’hui, ou en tout cas non mentionnées, les phrases-clefs des Primaires :  « Notre rapport au travail doit changer », « le travail ne doit plus être au centre de la société », « qui n’est pas heureux dans son travail doit pouvoir arrêter bénéficier d’un revenu » .. (Je cite non littéralement, mais sans changer le sens) . Exit aussi, le fait que le travail doive inéluctablement se raréfier, voire disparaître, et en tout cas ne plus fonder notre rapport au réel. Il va changer, plus radicalement encore qu’on ne le croit, avec un retour majeur du travail non substituable par la technique quand nous serons demain près de 10 milliards de terriens, mais il demeurera à la base de notre place dans la société et de nos liens sociaux sous peine de basculer dans une socièté façon « le meilleur des mondes ».

J’ai entendu aujourd’hui dans le discours de Bercy : « Comme vous, je crois à l’effort, comme vous je crois au travail ». Et dans une phrase que je ne sais plus citer exactement, un salut sans réserve au rôle émancipateur du travail. Merci Benoit. Merci pour la petite fille dont tu as parlé et qui demain sera peut-être à ta place à Bercy, candidate comme toi à la Présidence de notre République ; merci pour les milliers de jeunes qui t’entouraient, merci pour tes parents (et en particulier ta maman, ce que toi seul comprendras..) qui ont travaillé, peiné, pour que tu sois ce que tu es. Merci tout court : mes grands parents et mes parents étaient, en tous points, semblables.

Et bravo pour tout ce discours. Pour ces accents de tribun, pour cet incroyable effort de concentration que suppose un tel exercice. Ne le négligeons jamais : ceux qui s’y appliquent n’ont pas « de la mémoire » mais de la volonté et une exceptionnelle capacité de travail. Toutes les cases susceptibles de rassembler la GAUCHE en lettres majuscules, celle que j’évoquais tout à l’heure, tu les as marquées et personne d’entre nous ne peut y être insensible. Oui, mon coeur a battu. Et c’est avec le coeur, mais aussi avec les mains de l’artisan, les pieds du marcheur et le réalisme du père de famille gérant un budget, que nous devons construire dans une Europe que, toi comme moi, nous aimons et à laquelle nous voulons appartenir pleinement.

 

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel