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Les fils à maman

Les « fils à papa » ont grande presse, même si ce n’est pas souvent bonne presse. Fils de riches, fils de nantis ou de célébrités, ils sont supposés ou affirmés profiter des conditions favorables que leur a fait la génération précédente.

Les « fils à maman » sont une catégorie infiniment plus complexe. « Maman » n’est pas toujours détentrice d’une grande fortune ou d’une position enviée. Quelquefois même tout au contraire, « maman » étant créditée d’abord d’un fort lien ou d’un ascendant puissant vis-à-vis de sa progéniture masculine. Cela peut aller du pire (Folcoche) au meilleur (la mère de Camus, auquel il pensa jusque dans son discours de nobelisé).

Vous connaissez bien sûr de ces fils à maman. Moi aussi, dirais-je même plus qu’à mon tour, car ces garçons prennent souvent le chemin de la politique pour inscrire dans le marbre ce qu’ils ont promis à leur mère ou qu’ils se sont promis à eux-mêmes en son nom. Il y en a qui se sont jurés de devenir Présidents de la République (plus nombreux d’ailleurs que le quinquennat permet de perspectives), d’autres de devenir Députés ou Maires, des troisièmes de renverser la République, des quatrièmes, tout bonnement, de faire fortune et de laver les affronts faits aux générations antérieures.

Ces fils à maman ne sont pas forcément méchants, mais ils sont tenaces, quelquefois même obstinés et c’est justement à cela qu’on les reconnait. Les mamans elles-mêmes peuvent être d’un naturel très différent : joyeux, avenant, quand le père était lugubre ; sévère, exigeant, quand le père lui était absent ou inconsistant. Ces mamans-là ne sont en tout cas jamais banales, non plus que leur vie, tantôt passée sous le boisseau patriarcal (toujours un peu), tantôt s’en échappant par des chemins de traverse, militants, artistiques ou toute autre variante.

Derrière tous ces jeunes gens, dont certains ont plus que mon âge, d’autres au contraire ne faisant qu’embrasser la carrière de « fils à maman », il y a des noms. Pour vous, comme pour moi. Mais certainement nous n’avons pas les mêmes, ou seulement partiellement. L’imagination -ou l’expérience- pourvoira à combler les cases.

Mais me direz-vous, que penser des « filles à papa » ? Sont-elles de la même sorte que les fils à papa, ou que les fils à maman?

Là aussi, chacun se fera son idée. Avouons que j’ai la mienne.

 

 

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