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Laïcité et oecuménisme

Deux principes, n’appartenant pas aux mêmes « ordres » pascaliens doivent aujourd’hui répondre à la barbarie. L’un, la laïcité, doit régir l’ordre du monde, l’autre, l’oecuménisme, celui de l’esprit (au sens de foi). Dans un vocabulaire moins pascalien, l’un est d’ordre politique, l’autre concerne les religions et le dialogue avec les religions et entre elles.

Le mot « oecuménisme » est utilisé le plus souvent à propos du rapprochement des religions chrétiennes. Mais -je dirais presque par définition- ce mot a d’abord le sens qu’on lui donne. Le mien est large,ouvert et sans oeillères. Je dis souvent, moitié comme une boutade, autre moitié comme un sentiment profond, que s’il y a un dieu, il est unique.

A la suite de l’égorgement d’un quatrième otage, celui-là notre compatriote et survenu dans des montagnes très proches de nous, les religions ont été fortement interpellées puisque la poignée de barbares qui accomplissent ces actes « qu’aucune bête ne ferait » s’est réclamée des commandements d’un dieu.

Pour cela, l’expression ne peut être laissée à la seule laïcité. « Not in our name » ont ainsi, très justement, proclamé les musulmans anglais. N’est-ce pas la même chose pour tous les croyants ?

J’ai pour ma part exprimé mon souhait que la condamnation ne soit pas le fait des seuls musulmans, mais de tous les cultes ENSEMBLE. Tous ont parmi leurs règles fondatrices: « Tu ne tueras point », exprimé selon des formules diverses mais peu différentes. C’est l’arrêt par Dieu du sacrifice d’Isaac (célébré dans les jours suivant Rosh Ashana, c’est à dire en ce moment-même), ou encore le verset du Coran « qui tue un homme tue l’humanité toute entière ». Il n’y a donc pour quiconque, à l’idée d’une célébration commune autour de cette loi, aucune transgression dogmatique.

En Allemagne, 17 manifestations oecuméniques -ainsi appelées- ont réuni les trois grandes religions dans 17 grandes villes pour condamner les actes de daesh. Pourquoi cette grande voix ne peut-elle s’élever en France ?

Que l’on relise le terrible texte de la Genèse (XXII-12) où l’ange arrête la main d’Abraham s’apprêtant à égorger Isaac.

Chacun en tirera l’enseignement qu’il veut.

 

 

L’histoire du petit colibri de Pierre Rabhi

Un feu dévastateur se déclenche sur la terre, qui se propage à grande vitesse de village en village, de forêt en forêt… Les hommes courent, s’empressent, mais rapidement n’ont plus qu’une hâte : s’éloigner et se mettre à l’abri.

Dans le ciel, un petit colibri s’affaire. Il vote de feuille en feuille, très haut, à la recherche de la moindre goutte d’eau. Dès qu’il en saisit une, au creux d’une feuille ou d’une souche, il la met dans son bec et va la projeter sur le feu. Et le manège recommence, le petit colibri s’affaire, toujours plus rapide et concentré sur sa tache.

Un homme qui l’aperçoit le rappelle à l’ordre « Petit colibri, mais pourqu’on t’affaires tu ? Tu vois bien qu’à toi tout seul, tu n’éteindras pas le feu.. »

Et le petit colibri répond : « je fais ma part ».

 

Cette histoire, parue dans le Monde en date d’aujourd’hui en conclusion d’une biographie de David Haynes, me fait du bien. Dans le train, personne ne parle. Le temps pèse sur les visages. Ce soir, ce soir si éprouvant.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel