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Un intéressant débat s’est ouvert après le précédent billet (commentaires d’Asse42, de Belxa…) et j’ai découvert que, comme moi, plusieurs d’entre nous se sentaient « Sociaux- Républicains ».

Curieusement, l’association des deux mots n’a guère fait florès, au contraire de « social-démocrate » dont on sait qu’elle a pignon sur rue, en particulier chez nos voisins allemands. En France, elle hérisse le poil de bien des socialistes, pas toujours pour de bonnes raisons.

Etre « sociale-républicaine », dans nos temps difficiles, , c’est essayer de retrouver dans toute sa vigueur le sens du mot République et la force de ses valeurs. Mieux vaut dire d’ailleurs : l’exigence de ses valeurs, bien malmenées de nos jours par ceux-là mêmes qui devraient les incarner et les défendre.

Je disais précédemment « c’est mettre l’intérêt général au dessus de la somme des intérêts particuliers », c’est à dire donner le pas à la République relativement à la démocratie. Très justement, Belxa a fait remarquer que République, pour les socialistes, n’allait pas sans démocratie. Bien évidemment, gardons nous comme de la peste d’une République totalitaire et de tout ce qui pourrait incliner la République dans ce sens. Pour autant, ne soyons pas tout à fait rassurés des Républiques qui s’affichent « républiques démocratiques ». Certaines ne sont pas totalement recommandables.

La conjonction « République », « Démocratie » ne vient pas par hasard à l’occasion du débat sur les primaires du parti socialiste. Organiser des primaires, donner à une électorat très ouvert mais dont nous ne savons rien (pas même s’il sera très nombreux), n’est-ce pas prendre le risque de donner une trop grande part aux annonces médiatiques, au pouvoir de la télévision, à l’écume des jours plutôt qu’à la gravité des enjeux ? La Démocratie, on le sait, « est le pire des systèmes à l’exception de tous les autres ». Mais c’est aussi le plus fragile et celui dont un mauvais usage peut le plus facilement être fait.

L’avalanche des sondages avant une élection, est-ce vraiment de la démocratie, maintenant que nous savons qu’ils peuvent être commandés de l’Elysée (ou d’ailleurs), être orientés par le choix même des questions et qu’ils n’apparaissent souvent dans le calendrier qu’à point nommé ? Nommé par l’un ou par l’autre, tous les deux n’étant pas innocents. Pour autant, il n’est pas de bonne démocratie de les interdire. Décidément, rien n’est simple..

A la fin de sa vie, mon père m’a dit « Tu verras, en vieillissant, on devient de plus en plus Républicain et de moins en moins Démocrate ». En suis-je là ? Ou plutôt, l’avis de tempête qui accompagne ce début de XXIème siècle ne nous conduit-il pas à bien nous accrocher au mât de la République, à sa rigueur, à son exigence de laïcité et à son idéal d’égalité ?

Mais pour autant, à son irrépressible besoin de liberté. Et donc de démocratie.

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