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« Ours impartial », ce pourrait être le surnom d’un gentil scout ou d’un indien de la tribu de Jeronimo. C’est celui – avec bien d’autres – qui convient à Philippe Seguin que nous sommes nombreux à regretter aujourd’hui.

Il venait souvent à l’Assemblée, en face de la commission des affaires sociales dont je fais partie, présenter les rapports ou les analyses de la Cour des Comptes à laquelle il avait donné un visage (et quel visage !) et une voix (et quelle voix !). Lors d’une de ses dernières visites – il s’agissait de l’analyse de l’impact budgétaire des réformettes du système de santé des gouvernements successifs de la droite sur les comptes de la sécurité sociale -, le verdict, son verdict, était accablant mais bien sûr exprimé avec cette retenue bienséante qui fait partie des attributs de la Cour. Philippe Séguin y ajoutait son éloquence très charnelle, sa voix et son coffre de baryton et son humour très fin, témoin de sa pétillante intelligence.

A ces occasions, nous avons plusieurs fois eu l’occasion d’ « échanger », comme on dit maintenant. La dernière donc, je l’ai interrogé sur l’étrange raison qui ferme les comptes des établissements privés de santé aux regards de la Cour. Etrange, puisqu’il s’agit de financement public et donc, légitimement, de contrôle public.

Sa réponse avait été, à la fois si fine et si passionnée, que j’ai compris qu’elle signifiait qu’il serait bien content qu’un(e) député(e) se charge de ce combat. Et j’ai commencé à interpeller le gouvernement, avec la ferme intention de ne pas lâcher prise.

Las, c’est lui qui a lâché, et la vie, et un poste où il sera difficilement remplaçable. Dans cette République sans exemplarité et sans courage, qui aura la stature d’exercer et d’exprimer un contrôle impartial sur le budget et les dépenses de l’Etat ?

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