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Fin d’une de ces journées, si rares, où je n’ai pas à mettre le nez hors de cet ensemble bienveillant qu’est mon jardin et ma maison. Travail de bureau, papiers, revue de presse avec toujours un grand retard, balade reposante et plutôt gaie parmi les « twittos », mini-jardinage, c’est comme une halte, une respiration, après des jours enchaînés à la suite, précipités, hachés, bourrés de scuds et de mauvaises nouvelles que l’on doit digérer avant de passer à la suivante.

Le mot « babygro » désigne dans le privé de mon langage tous les vêtements souples et sympathiques qui ne correspondent à aucun des uniformes que la civilité ordinaire oblige à endosser (députée dynamique, conseillère générale tous terrains, Bordelaise en représentation…) . Tout à l’heure, en fin de soirée et toujours dans cette amicale tenue, j’ai suivi le discours de François Hollande au congrès du MJS. Incontestablement un discours référentiel : chaleur du ton, équilibre très fin entre le « je » et le « nous », allusions historiques, progressions (ce que l’on appelle savamment un tricolon ascendant), moments ralentis et moments d’exaltation, tout y est de ce qui est susceptible de faire partager l’élan et de donner de la force à qui écoute.

Je l’ai écrit ici souvent : Hollande est un grand orateur et non, comme on le dit, parce qu’il imite Mitterrand, mais parce qu’il a cette générosité, ce don de soi, qui fait, non pas le tribun, mais l’orateur véritable, l’homme de parole. Cette dernière expression et son double sens ne sont pas un hasard. Les orateurs façon Hollande croient ce qu’ils disent et le portent aisément aux oreilles de qui les écoute et les entend.

Il y a des journées babygro, il y a aussi une manière babygro d’écrire ; celle qui passe du coq à l’âne et de l’âne à son picotin, qui commence sans savoir où elle va, et finit par parler de Hollande en étant parti d’un mot souvenir, d’un mot qui évoque le câlin de l’enfance.

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