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Au beau nom de l’association « Le droit de mourir dans la dignité » se superpose celui, plus urgent encore « Le droit de vivre dans la dignité ».

L’Allemagne vient de faire un pas en ce sens. La presse française n’en a pratiquement rien dit et c’est pourtant un jugement fondamental que vient de rendre la cour constitutionnelle de Karlsruhe en déclarant incompatible avec ce droit à la dignité et avec la constitution allemande des dispositions calculant le barême de l’indemnisation des « plus démunis », comme on dit chez nous.

Ces dispositions qui datent de cinq ans sont connues sous le nom de « système Hartz IV ». Elles prévoient une décroissance de l’indemnisation qui parvient à des taux « incompatibles avec la dignité humaine », laquelle est inscrite dans la constitution allemande (au contraire de la nôtre).

Le jugement de la Cour constitutionnelle vise particulièrement la situation des enfants, qui n’ont pour vivre pas seulement besoin de manger et de dormir, mais d’éducation et de biens culturels. Leurs parents doivent pouvoir leur permettre d’avoir des livres, une calculatrice, des loisirs culturels et l’indemnité prévue par le système Hartz ne le permet pas.

Les Français donnent des leçons au monde entier en se référant aux Droits de l’Homme. L’Allemagne, sans excès de bruit hors de ses frontières, vient de nous en donner une double : en inscrivant la dignité humaine dans sa constitution en 1949, en considérant aujourd’hui que ce qui relève de l’esprit et de son élévation était constitutif de cette dignité.

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