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C’est une série de coups sur la tête fort désagréables que nous a assénés Didier Migaud, président de la Cour des comptes lors de la présentation du « rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques ».

Un résumé bref pourrait être : situation et perspectives sont également mauvaises à très mauvaises. La Grèce n’est pas loin et il faudra beaucoup ramer pour ne pas échouer sur son rivage.

Le plus dur est peut être de mesurer les aberrations de la gestion sarkozienne. La plus spectaculaire, la plus révoltante est le cadeau qui a été fait aux restaurateurs, en échange de quelques centaines d’adhésions à l’UMP : il correspond à 8 ans d’économies liées à la RGPP. En langage clair, le déficit de rentrées fiscales lié à la réduction de la TVA sur la restauration engloutit et annule 8 ans d’économies liées au non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.

Le langage n’est peut être pas encore aussi limpide que je le voudrais mais je pense que tout le monde comprend le scandale de cette mesure purement électoraliste, qui a apporté peanuts en créations d’emplois et zéro pointé en réduction de votre facture de restau, mais qui a annulé l’exigence faite à des milliers de fonctionnaires de travailler pour deux quand leur salaire était gelé pour deux ans.

Encore quelques chiffres pour vous faire obligeamment partager l’inquiétude qui nous tenait au sortir de la présentation.

Le déficit public (déficit de l’ensemble des administrations publiques) n’a baissé en 2010 que de 0,4%) par rapport à son chiffre record de 2009 (7,5% du PIB). Le taux de 7,1% qui a été atteint est bien supérieur à celui de tous les autres pays de la zone euro (Allemagne 3,3%).

Pourquoi ? A cause de la suppression de la taxe professionnelle dont le coût pour les administrations publiques et de 7,9 Milliards d’euros. Cette suppression engloutit totalement les efforts du plan de relance et au total nous ne connaissons donc aucune progression structurelle favorable de notre situation.

Ces deux exemples illustrent l’esprit général de la gestion sarkozienne : l’effort demandé à Pierre engloutit par les cadeaux faits à Paul. Pierre et Paul ne sont évidemment pas les mêmes et n’appartiennent pas aux mêmes classes sociales. Cadeau et effort sont seulement distribués en sens contraire de toute justice sociale.

Nous sommes sortis catastrophés de la confirmation de ce que nous savions déjà. Reconnaissons que les députés de droite ne faisaient pas non plus bien bonne mine.

« A brebis tondue, Dieu mesure le vent », dit un proverbre béarnais. Je m’y complie (verbe déponent, je le reconnais), et vous réserve pour un prochain épisode tout ce qui concerne la dette publique…

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