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Pour les lecteurs qui, par mégarde, n’habiteraient pas Bordeaux, Saint Michel est le coeur vivant de notre ville, le lieu le plus fidèle à sa tradition multiséculaire : actif, ouvert au monde par sa proximité du fleuve et sa population diverse et chaleureuse, vivant.. Ne méconnaissons pas le fait qu’il célèbre un prénom internationalement populaire et réunissant dans l’hexagone 750 000 jeunes filles et garçons tous, malheueusement, un poiluchon en train de prendre de l’âge…

Mais ce n’est pas le sujet (encore que..). Saint Michel est trop vivant, trop divers, pour plaire totalement à notre excellent Maire. Et surtout, il vote mal : pour un Conseiller général plein d’énergie et de compétence, Matthieu Rouveyre, et pour une députée exceptionnelle (ma pomme) portant le prénom sus-évoqué. L’ennui est que tous deux sont socialistes.

J’en reviens à ma place Saint MIchel. Du moins j’essaye : ce n’est pas nous qui commandons l’écriture, c’est elle qui nous commande. Elle vivait (la place) ce matin le déménagement de son marché à quelques encablures de là, sur le quai des Salinières.

Voir la place vide résumait l’incohérence et le risque de ce déménagement. La place St Michel a été construite pour réunir. La petite bordure de pierre en forme de feston qui ceint le marché en atteste : elle constitue non pas une barrière mais un lien protecteur autour de commerçants et chalands. Qu’adviendra-t-il d’elle dans le projet municipal ?

Très nombreux sont les Bordelais à s’inquiéter de la gentrification de ce quartier. La vie, l’animation, l’esprit d’un lieu se décrètent beaucoup plus difficilement qu’une intervention militaire, fût-elle dans le désert libyen. Un exemple du débat qu’a suscité le projet : pavés de bois ou pas ? Est-ce vraiment le sujet ?

Ce matin donc, les commerçants non sédentaires déménageaient sur les quais. Une pluie triste et grise les a accompagnés. Les voilà désormais sur les rives du tram, avec d’incertaines barrières protectrices, disposés en ligne, sans coeur ni bordure pour les réunir et sans emplacements pour garer leurs camions de marchandises. Sans non plus ce matin beaucoup de chalands.

Matthieu et moi avons parcouru, puis quitté le marché, mouillés de tristesse..

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