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Depuis des semaines, je suis choquée de la manière dont nos gouvernants, nos ministres, parlent de la Grèce et des pays menacés de « faillir ». Qui peut s’autoriser à donner des leçons quand l’Allemagne est la championne de l’évasion fiscale et que nous le serions aussi si nous avions autant de capitaux à faire évader ? Depuis 4 ans, Nicolas Sarkozy, qui avait déclaré la guerre -avec tant d’autres guerres- aux paradis fiscaux n’a pas mis le moindre dispositif en place pour que les services fiscaux puissent repérer, dénicher, traquer les évadeurs du produit de notre travail.

C’est faux, me direz-vous : il fait des pubs sur les chaînes de grande écoute, que n’écoutent guère les champions de l’évasion. Des pubs aussi sur la fraude, la petite fraude de tous les jours, quand la grande coule des jours heureux dans les paradis déjà évoqués. La meilleure manière de contrer la fraude ordinaire, c’est de ne pas donner l’exemple de l’extraordinaire. Tout le monde se croit alors exempté de devoirs.

La Grèce n’a pas inventé que la démocratie, elle a inventé la tragédie, cette éternelle variation sur le thême « plutôt souffrir que subir ». Se faire convoquer, sommer, annoncer dans nos médias que « Papandréou passera un mauvais quart d’heure », quand on est le Président démocratiquement élu de ce pays de tragédie et d’héroïsme, je comprends que l’on préfère prendre des risques que supporter des leçons de qui n’a pas la haute stature qui lui permettrait d’en donner.

J’ai souffert pour lui, pour tout un peuple, acculé, trompé sans doute sur la vérité de ses comptes, mais fier et désireux de le demeurer. J’ai souffert tout court.

Comptes falsifiés au moment de l’entrée dans la zone euro ? Possible, je n’y étais pas, ou du moins pas même en mesure de réclamer qu’on le vérifie. En tout cas, le tort est partagé de ceux qui ont accepté, voire accéléré, l’entrée de la Grèce sans probation suffisante et de ceux qui ont falsifiés. C’était en 2001. Qui était alors, en France, Président de la République ?

Un proverbe arabe dit « Mieux vaut tuer un homme que l’humilier ». L’humilier en tout cas le pousse à des comportements suicidaires et/ou à jeter des bombes. Il m’est arrivé d’en avoir envie.

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