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Cent-dix châteaux du Bordelais sont aujourd’hui la propriété de capitaux chinois. Et combien, de par le monde, de milliers d’hectares de terres agricoles qui seront demain la clef de la subsistance des 10 milliards d’humains que nous serons bientôt ?

Combien d’entreprises, elles aussi en partie ou en totalité, désormais propriétés asiatiques ? Combien de formes de l’irrésistible expansion chinoise, de la main-mise sur les grandes équipements comme en Afrique jusqu’à la colonisation de proximité comme c’est aujourd’hui le cas au Laos ?

Et en face de cela, l’impuissance, l’inertie, la division de notre petite Europe qui cale sur la question qui pourrait être pour elle une des rares solutions à son maintien au rang des grandes puissances : l’accueil et l’intégration des réfugiés.

Seule l’Allemagne l’a compris (avec bien sûr l’habituel lot de résistances internes). Elle se propose d’intégrer un million cent mille réfugiés -je ne compte que ceux qui sont déjà sur son territoire- . Un million sur 81 millions d’habitants, est-ce une invasion ? Ou, au contraire, ces nouveaux-venus dont les enfants seront scolarisés, les jeunes inclus dans le système universitaire et la formation professionnelle, et les moins jeunes dans le monde professionnel tout court, ne sont-ils pas un investissement considérable pour demain ?

Hors de cet exemple, l’Europe pense-t-elle pouvoir vivre dans un carcan de barrières, économiques, humaines, rejetant au-delà de ses frontières les investissements étrangers  – qui sont bien souvent des acquisitions pures et simples –  et les inéluctables migrations venant de pays à forte population et faible PIB vers des pays à population moyenne et généralement déclinante et fort PIB ?

L’Europe est une urgence. On en prend si peu conscience qu’on n’ose même plus en parler. On laisse quelques partis extrêmes prospérer sur son rejet. Ils nous promettent une France qui ressemblerait aux « gated communities » de Floride : une concentration de vieux riches bougons n’ayant plus besoin d’ouvrir les yeux sur l’avenir.

L’expression demeure quasi inconnue en France : la transition démographique, qui à l’échelle mondiale, fait basculer la puissance et l’économie mondiales vers d’autres continents. L’Europe n’a d’autre chance de survie que son unité et son ouverture vers l’Afrique et vers ses voisins orientaux.

 

 

 

Comments 6 commentaires

  1. 17/04/2016 at 14:09 Klaus Fuchs

    Ce n’est pas le fait d’être Allemand qui m’amène, une fois de plus, à me réjouir de la politique de Angela Merkel à l’égard des réfugiés ( mot plus juste que celui de migrants) et à regretter la frilosité de la politique française dans ce domaine. Hier encore, au Liban, François Hollande s’est contenté d’un maigre soutien à ce pays qui doit faire face à une dimension de problèmes qui dépasse l’imagination.

    Quant aux remarques sur la Chine, une émission d’hier sur ARTE a montré la brutalité de ce pays envers le petit voisin du Laos. Les Chinois y ont acheté, avec la complicité des gouvernants laotiens, des parties entières transformées en colonies avec lois chinoises, militaire et police chinois. Ils y ont créé des gigantesques casinos où les touristes chinois s’amusent avec des jeux qui leurs sont interdits chez eux. Et d’autres parties de ce pays « ami » où pour satisfaire des besoins d’énergie, des entreprises chinoises construisent de gigantesques barrages avec à la clef l’expulsion de la population indigène concernée contre des indemnisations dérisoires. Et au bord du Mekong, fleuve frontière avec le Cambodge voisin, achat d’importantes surfaces agricoles dans lesquelles on a remplacé l’agriculture traditionnelle par des plantations de bananiers, plantations où des travailleurs sont exposés aux pesticides sans protection efficace, avec d’immenses dégâts sur la santé. Le Mekong est en train d’être intoxique par les produits chimiques utilisés et la pêche traditionnelle y est en train de disparaître. La Chine, pour résoudre les problèmes que pose son immense population, mène une politique du même genre en Afrique en achetant des terrains immenses. Un pays qui fait peu de cas de toute considération humaniste et le monde regarde cela sans dénoncer cette politique. Dans quel monde vivons nous et vivrons nous enfants?

  2. 17/04/2016 at 17:37 Louis

    François a montré la voie : il a accueilli 12 migrants, tous musulmans … Allah-wakbar !

  3. 18/04/2016 at 11:50 francis

    1 million de réfugiés en allemagne, 10 Milliards de marks budégéts par ce pays qui a les moyens.

    je ne comprends pas :  » les inéluctables migrations venant de pays à forte population et faible PIB vers des pays à population moyenne et généralement déclinante et fort PIB » .
    les pays africains sont-ils à forte population ? je n’en suis pas certain car l’Afrique mise sur un doublement démographique dans les prochaines décennies et les leaders africains disent haut et fort que leurs pays sont sous peuplés. en tout cas les taux de croissance économique en Afrique sont plus élevés qu’en Europe, et donc y créent logiquement opportunités et emplois.
    si l’idée est : plutôt que d’en finir avec conflits et tribalisme,de développer leurs pays,leurs économies, avec l’aide de tous, et en particulier celle des européens, les africains ont intérêt à venir profiter d’un système politique et économique développé, efficace,humaniste…
    je crains qu’un tel propos n’alimente les fantasmes du grand remplacement et autres concepts frontnationaux.

  4. 18/04/2016 at 18:57 Louis

    Allez donc vous promener dans le 93, et vous verrez que le grand remplacement, ce n’est (hélas) pas un fantasme.

  5. 21/04/2016 at 10:32 Capitaine Conan

    a vous lire chère madame, on comprend rapidement que vous n’avez aucune confiance dans la jeunesse FRANCAISE, pour croire qu’un afflux de migrants nous soit salvateur. Et par ces propos vous faites la propagande pour une certaine forme de colonialisme, qui engendre le pillage de ce qu’un pays a le plus besoin, a savoir sa jeunesse et au travers de cela, sa matière grise et intellectuelle en devenir!!! mais peut’être faut’il etre plus bête pour être mieux asservi

  6. 21/04/2016 at 17:06 Louis

    Très juste, mon capitaine. C’est la caractéristique du néo-colonialisme moderne : on n’exploite plus la main d’oeuvre « indigène » chez elle, on l’exploite chez nous.

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