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Le pire n’est jamais sûr

Courte mais fort heureuse « actualité cantonale ». Charbel Mikhael, le chaleureux patron du restaurant « le Libanais », rue David Johnston, ne sera pas expulsé comme un précédent jugement en août l’avait décidé.

Nous nous sommes démenées (mon équipe et moi) autant qu’il est possible pour que le Préfet prête une oreille attentive au dossier de ce jeune patron, à la tête d’un restaurant apprécié de tous et qui venait en outre d’épouser une française. La raison a prévalu, Charbel Mikhael reste dans notre canton et y est désormais pleinement chez lui.

Au marché

Au marché des Chartrons, ce matin. Ce n’est peut-être pas mon endroit favori en temps de campagne électorale, mais, ce matin je me suis sentie plutôt bien, entourée de vrais gens, en face de ma concurrente et d’une bonne douzaine de ses prothèses municipales, comme lors du Conseil de quartier du 11 décembre à la mairie de quartier du Grand Parc.

Ils étaient tous là, adjoints de la vieille garde, adjoints montants, adjoints descendants, tous vibrionnants sans que personne ne sache qui était véritablement la candidate et s’il y en avait une, ou une douzaine. Tout cela par un frais beau temps qui nous fait aimer avant toute chose Bordeaux, son fleuve, son vent du large et le goût de liberté qu’il porte à qui sait le sentir.

La politique, telle qu’elle meurt d’être à Bordeaux

Hier au Conseil municipal de Bordeaux, pour la première fois de son histoire, la majorité ump a voté une délibaration pour interdire un échange foncier entre la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB) et le Conseil général ; cet échange permettait :

-d’apporter rapidement une solution après l’incendie, en octobre 2010, du collège annexe Clisthène rue Pierre Trébod / Robert Schuman dont les causes sont toujours inconnues ;

-de réaliser un projet social ambitieux et utile pour tous : la Maison Départementale de la Santé Sociale.

Pourquoi ? Uniquement et médiocrement pour m’empêcher d’amener à réalisation un projet déjà bien avancé pour lequel je me suis beaucoup battue afin de l’amener à la dimension ambitieuse actuelle.

De quoi s’agit-il ?

Le terrain « Clisthène » appartient à la CUB. Il a été affecté au Conseil général qui gère les collèges. Dans le cadre de la requalification totale du collège du Grand Parc, pièce importante de mon bilan de ces six dernières années, l’annexe Clisthène a été intégrée dans des bâtiments neufs. Le terrain de l’ancienne annexe était donc destiné à revenir à la CUB.

Ce terrain, disponible, est parfaitement situé pour accueillir la future Maison Départementale de la Santé Sociale ; celle-ci regroupant en un même lieu la Maison Départementale de la Solidarité et de l’Insertion de la rue Camille Godard, la Protection Maternelle Infantile de la rue Cazalis et d’autres services départementaux rendus ainsi aisément accessibles à tous. Elle se trouverait au cœur du quartier, à proximité du bus, accessible en tramway ou en voiture. Depuis plus d’une année, la Mairie joue la montre pour retarder le projet en proposant des terrains de taille insuffisante et dont elle ne peut disposer immédiatement puisqu’ils sont prévus pour servir de parkings aux résidents proches de la rue Emile Counord qui en ont bien besoin. Face à cette évidente volonté d’obstruction, le Conseil général a proposé un échange foncier à la CUB portant sur le terrain « Clisthène » et permettant ainsi une réalisation rapide du projet.

La CUB a sollicité en mai dernier l’avis de la Mairie de Bordeaux qui n’a pas répondu à ce courrier.

CUB et Conseil général ont approuvé cette solution mais la majorité UMP de la Mairie a considéré qu’il était totalement inacceptable que le Conseil général et son élue puissent concrétiser un projet pourtant très utile pour tous les habitants et emblématique pour le canton.

C’est ainsi qu’après avoir tout essayé, mais n’ayant pu le bloquer discrètement, Alain Juppé et son adjointe de quartier ont décidé de faire délibérer aujourd’hui leur majorité de Droite du Conseil municipal de Bordeaux CONTRE cet échange foncier.

Pour cacher les vraies motivations de cette manoeuvre, ils avancent un projet de reconstruction de la crèche municipale actuelle sur ce même terrain « Clisthène ». Annonce de dernière heure, très surprenante puisque lors du dernier Conseil de quartier, le 11 décembre, le seul projet présenté portait justement sur cette crèche et était alors localisé…sur un terrain municipal derrière la salle des fêtes. Et comme tout cela ne tient pas debout, la délibération du Conseil Municipal met aujourd’hui en avant une 2ème crèche dont personne, et surtout pas le Conseil général qui donne pourtant les autorisations, n’a jamais entendu parler. Plus c’est gros, mieux ça passe !

Comment peut-on ne pas condamner de telles pratiques indignes de responsables politiques

Plutôt que de bloquer des projets utiles au prétexte qu’ils sont portés par d’autres, la Mairie ferait bien de montrer sa capacité à satisfaire les besoins réels de ses administrés.

Qui est responsable des espaces publics ? La Mairie, qui décide, avec les crédits de la CUB, de refaire les rues du centre ville plutôt que les voiries défoncées du canton ? La Mairie
Qui est propriétaire de la salle des fêtes fermée depuis 20 ans ? La Mairie
Qui a refusé de sauver le centre social indispensable au quartier au point que le Conseil général ait du le racheter ? La Mairie

Dans les prochaines semaines, la candidate de la municipalité va sans doute multiplier les promesses. Elle vient pourtant aujourd’hui d’agir et son action, c’est de dire NON à un projet concret, réalisable rapidement.

Tous les faits que je tiens à rapporter ici avec précision sont vérifiables et les documents à disposition.

Depuis six ans, j’agit pour notre canton avec la majorité départementale, dans un contexte politique national difficile où la Droite étrangle les collectivités et les classes moyennes pour offrir toujours plus d’avantages fiscaux à ceux qui n’en ont pas besoin.

A Bordeaux, c’est la même Droite qui va dépenser 200 millions d’euros pour le « foot business » mais qui refuse depuis 20 ans d’en consacrer 2 millions pour que les habitants retrouvent enfin leur salle des fêtes.

Pour mémoire aussi, « Evento », évenement culturel sans consistance, a coûté 4,3 millions d’euros.

Brève de camp’ : Cours de Luze à Bordeaux, quelque part entre Egypte et Tunisie

Ce soir, cours de Luze, dans ce vent glaçant dont le Grand Parc a le secret. Bref échange avec une dame de mon âge, l’air soucieux comme j’ai souvent et, comme il m’arrive aussi, le besoin d’échanger quelques mots.

– Où en sommes-nous ? Que va-t-il se passer ?

Une pause, un instant suspendu :

– Bien sûr, nous avons un vernis, c’est pas tout à fait pareil. Mais nous ne sommes pas très loin de la Tunisie ou de l’Egypte…

Nous n’en sommes pas si loin. Je n’ai pas eu même à répondre, elle a compris. Elle a compris combien j’étais frappée par ses mots. Si proches de ceux que j’ai failli écrire, quelque part vers 4 heures, la nuit précédente ; à cette heure où le noir nous parait plus noir que noir et où nous avons souvent raison.

Beaucoup sentent ce poids, ce subtil étau de non-dit, de blessure rentrée et ce vernis qui, comme une étrange cotte de maille, nous empêche d’aller trop loin ou de dire trop fort.

Cet après-midi, écoutant les propos du Maire de Bordeaux au Conseil municipal, esquivant les questions de l’opposition PS, avec ce sourire finement méprisant, ce regard qui cherche dans ses troupes l’approbation et bien souvent l’obédience, n’aurais-je pas eu une si grande affection pour mon ordinateur qui retransmettait la séance, j’aurais craint de le défenestrer.

Il y a dans cet « entre soi » de ceux qui sont du bon côté ou qui croient l’être, quelque chose de totalement insupportable. Immanquablement, pas toujours dans le bon ordre, il me revient ce morceau de vers de Ruy Blas: « Et vous, Ministres intègres, serviles conseillers… »

Je ne suis pas tout à fait sûre que le peuple tunisien soit imprégné de Victor Hugo. Mais Victor Hugo à coup sûr était imprégné de ce qu’il y a d’universel dans la fierté d’un peuple.

Brève de camp’ : 19 heures au Grand Parc

Dix neuf heures. Une vieille dame, d’ordinaire légitimement plus préoccupée des soucis de son âge (86 ans) que des turbulences de la vie politique Grand Parcoise, m’accueille d’un air peu amène :

– « On commence à en avoir assez de ces élections ! »

Je réponds d’une moue entendue, à mi chemin entre « il ne faut pas, il ne faut pas, c’est un scrutin à valeur nationale » et, tout à l’oppsé « ça m’arrive aussi, vous savez, mais ça ne fait que commencer… »

Sans décrypter plus avant les finesses et les sous entendus d’une moue aussi finement balancée, la voilà qui continue du même ton :

– Deux coups de téléphone cette semaine, ça commence à faire !

Un silence et elle ajoute

– Vous exagérez !

Je comprends enfin que je suis incluse dans le « vous ». Je réponds à la Dame la stricte vérité : je ne suis pour rien dans ces coups de téléphone. J’ai horreur du téléphone et ce n’est pas le moindre motif de mes proches de me vouer aux gémonies, ou quelque lieu approchant.

Fine mouche, je lui demande d’expliquer plus avant.

Le premier appel, dont plusieurs gentils habitants du canton m’ont déjà rendu compte est un sondage. « Que pensez-vous de l’action du Maire de Bordeaux ? » « Quelle est votre sensibilité au plan national » et, le poisson étant ferré, : « Pour qui envisagez vous de voter aux élections cantonales ? » Suit une liste de noms, se limitant à deux.. »

Le deuxième appel n’est pas davantage que le premier diligenté par moi. Si j’ose dire : tout à l’adverse.

J’invite ma vieille dame, au troisième appel, à ne pas raccrocher trop vite : il lui sera aisé de constater que je n’en suis ni l’auteur, ni l’instigateur.

Rassérénée, elle conclut :

-« Faut quand même qu’ils soient bêtes et qu’ils n’aient rien à faire! ».

On en conviendra, je n’ai pu qu’opiner.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel