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Une aussi longue absence

25 ans que les habitants du Grand Parc attendaient la réouverture de « leur » salle des fêtes. Bâtiment emblématique de ce quartier à la fois par son architecture due à l’architecte Ferret et parce qu’il constituait un des pôles culturels de la ville et attirait un large public dans ce quartier à 80% d’habitat social.

25 ans et de ma part 3 campagnes départementales au cours desquelles j’ai défendu la réouverture de la piscine olympique (qui a eu lieu en 2007 au prix d’une réduction de 40% de la surface de nage) et de cette salle des fêtes.  Pour cette dernière, j’ai proposé au nom du Conseil Départemental d’acheter le bâtiment ce qui nous aurait fait gagner plusieurs années de fermeture. Alain Juppé a refusé… Mais cette proposition lui a sans doute fait sentir l’urgence d’agir.

C’est dire que, comme les habitants, ce n’est pas sans un peu d’émotion que j’ai participé à l’inauguration dans le public. Concert émouvant des enfants du quartier qui s’exercent à la musique et qui ont donné ce merveilleux mouvement de la 9ème symphonie qu’est « l’Ode à la joie », lequel est devenu l’hymne européen. Sur la scène ensuite, Alain Juppé, entouré de ses seuls adjoints et qui n’avait pas eu l’a propos de faire monter à ses côtés les membres du collectif d’habitants qui ont travaillé à ce projet.

Il a commencé son propos en secouant la jambe droite, en disant « ça va mieux… ». Ma voisine m’a dit « mais pourquoi fait-il ça ? » et je lui ai appris que le Maire s’était récemment fait opérer du genou. Cela avait échappé à ma voisine, comme sans doute à beaucoup d’autres. Bref discours, rappelant le coût de la remise en état (7 millions), lequel aurait sans doute été moindre encore, si l’ensemble n’était pas demeuré si longtemps sans entretien.

La restauration et le nouvel agencement sont à la fois de qualité et fidèles à l’oeuvre initiale et je m’en réjouis, comme tous ceux qui étaient autour de moi.

Un « cocktail » était annoncé ce qui était la moindre des choses. Et ce fut en effet « la moindre des choses » : un gobelet de bière en plastique, quelques bâtonnets de légumes crus, des cerises et des fraises. Consigne avait été donnée de ne pas dépasser 2000 euros, service et préparation compris, pour 1000 personnes attendues. Je n’ai pas l’habitude de ces remarques mais au regard de l’importance que le Maire avait donné à l’événement dans son discours et dans la presse, les agapes annoncées étaient bien chiches. Le public était composé principalement des habitants historiques du quartier, beaucoup ayant oeuvré pour cette réouverture. Je n’aurais pas été choquée qu’un buffet plus festif et plus généraux ait honoré à la fois leur présence, leur patience et leur travail. L’adage « A quartier populaire, buffet rudimentaire » me parait aller au contraire d’un bonne politique municipale.

La salle des fêtes est rouverte, belle de sa beauté particulière et accueillante. Je souhaite qu’elle ramène beaucoup de mixité et de renommée à ce quartier qui fut la plus belle et la plus innovante réalisation de Jacques Chaban-Delmas.

 

 

Hommage à Dominique Ducassou

Il fut mon copain, mon confrère et mon collègue. Dominique Ducassou est mort ce matin d’un infarctus cardiaque et j’ai envie de parler du jeune homme plein de talents multiples avec lequel j’ai partagé les bancs de la faculté de médecine. Il était Navalais, dans le groupe de ceux qui figuraient en tête de tous les classements (ce qui était très irritant..), mais plus encore, c’était un copain joyeux et passionné de musique. Nous avons tous les deux animé une soirée dans une maison de retraite : il jouait de la trompette et avec deux ou trois étudiantes je dansais le french cancan..
Trente ans plus tard, nous nous sommes retrouvés sur les bancs du Conseil Municipal et du Conseil d’administration de l’Opéra. Il était moins joyeux mais toujours passionné d’art et de musique, ce qui lui valut d’être adjoint à la culture, où son authentique connaissance des oeuvres lui donnait une grande crédibilité. Il a quitté la politique me semble-t-il un peu déçu par elle. La médecine mène à tout, mais sans doute eût-il voulu que le chemin allât plus loin.

Augmentation des prix des parkings. bxmetro 23 mars 2018

 » Il y a un moment, Monsieur le Président, chers collègues, où les délégations au secteur privé, de même que les partenariats et autres formes de collusion d’intérets, atteignent à l’immoralité et ceci, pour n’avoir pas mis le coût que nous imposons au service que nous rendons.

Nous sommes dans un de ces moments et je voudrais l’illustrer par une brève anecdote. Récemment, j’assistais à une réunion avec plusieurs habitants de la métropole  qui pour des raisons différentes avaient peu de facilités à se déplacer la nuit autrement qu’avec leur véhicule.

La réunion se tenait à la lisière des quartiers Saint-Pierre et tous s’étaient garés au parking Camille-Jullian : un peu plus d’une heure de réunion, un diner rapide, leur facture de stationnement a dépassé 13 euros et.. le prix de leur repas. Première immoralité que de considérer que 2 h d’occupation de 10 m2 de ciment valent plus qu’un repas. Si nous multiplions par 12h ces 13 euros, cela équivaut à une nuit dans un hôtel de très bonne qualité. Je propose qu’ hôteliers comme restaurateurs réfléchissent à une reconversion

Ce parking, comme les autres, a depuis 20 ou 30 ans été largement amorti et le secteur privé empoche depuis lors des bénéfices exponentiellement croissants alors que les métropolitains doivent assumer un coût qui ne cesse d’augmenter.

Sans doute, ici et aujourd’hui, trouvons-nous ces bénéfices insuffisants et les habitants bien propres à être taxés davantage, puisque vous nous demandez de voter des augmentations allant au-delà de ce qui est établi comme « maximal » dans les contrats de concession, dont on connaît pourtant le caractère léonin. Deuxième immoralité, deuxième injustice

Troisième immoralité, la rédaction et l’hypocrisie de ces délibérations. Par exemple, l’affirmation que l’on n’augmente pas les 5 premières heures du jour (pour la majorité des parkings de 8h à 13h) « pour ne pas nuire à l’attractivité du centre ville ». Mais l’attractivité du centre ville pour les commerces, les restaurants, les cinémas, les activités culturelles, elle n’a pas majoritairement lieu dans la matinée mais au contraire de 13 h à 23 heures. Des dizaines de phrases relèvent de cette même hypocrisie et de cette même duplicité. Le résultat est inéluctable : l’assèchement progressif du cœur de notre métropole.

Quatrième immoralité en effet : vous imposez en même temps un alourdissement du coût et des règles du stationnement de surface. Tout au contraire, n’étions-nous pas en droit d’attendre de notre métropole une vision globale de la question, incluant le stationnement privé (location de places, garages privés). Et comme toujours : nulle concertation avant les décisions.

Et puis des « immoralités de forme », apparemment secondaires, mais destinées à rendre les modifications des tarifs incompréhensibles des utilisateurs. La nuit par exemple commence et finit à heures différentes selon le délégataire et selon les parkings. Cela ne relève pas d’une vision poétique du couchant et du levant, mais des moments d’affluence autour de tel ou tel parking* . C’est vrai que par exemple, on dîne moins souvent à Stalingrad qu’à Saint-Pierre, c’est vrai aussi qu’une uniformité des règles, des prix et des horaires, aurait constitué une faiblesse permettant aux Bordelais de comprendre et donc de pouvoir contester, au lieu de n’avoir qu’à payer..

En ce moment nous sommes nombreux à avoir ces jours-ci un peu honte de la politique, honte de toutes les formes de collusions d’intérets, Honte de l’apparente bienséance de tant de déclarations, alors qu’elles ne sont que l’utilisation d’une novlangue incompréhensible et trompeuse. Honte que nous soient présentées des délibérations qui en réalité démontrent que cette politique locale en lesquelles les Français croient encore,  peut , elle aussi, et à ce point « etre faible avec les forts et forte avec les faibles ».**

 

*Alain Juppé, qui m’interrompait toutes les deux phrases pour me désarçonner, a eu à ce sujet une remarque admirable « Mais Madame, c’est tout à fait normal, on doit payer d’autant plus cher qu’il y a de monde.. ». Voilà une idée qu’elle est bonne, et qui pourrait inspirer par exemple, les urgences des hôpitaux. La facturation à l’affluence serait susceptible de renflouer grandement les budgets hospitaliers.

 

** Ce texte correspond à la rédaction écrite de mon intervention. Elle est parfaitement fidèle au prononcé, sauf pour quelques membres de phrases que j’ai du modifier au fil des saillies du Maire. Sa conclusion a été : « vous n’êtes capable que de populisme ! ». La définition du « populisme » est donc : préférer défendre les intérets des citoyens que les sur-bénéfices des grands groupes du BTP. Les Bordelais qui auront pris la peine de lire ce texte jugeront. Quant à la presse, elle est restée muette sur ces augmentations outrepassant les limites légales..

 

 

 

 

Stationnement à Bordeaux : intervention en conseil municipal 26-02-2018

« Il n’est pas de l’intention de notre groupe* de dénier tant soit peu  l’importance des enjeux environnementaux d’une métropole et en particulier l’objectif d’y réduire l’usage de la voiture. Au contraire nous y souscrivons. Pas davantage nous ne pensons qu’il est facile de parvenir à des solutions équilibrées, mais nous rejettons la méthode brutale, insoucieuse de vos propres engagements de campagne en 2014**  comme de la moindre concertation, que vous appliquez sur la question du stationnement. Aucune préoccupation de l’impact sur le travail et l’emploi à Bordeaux, aucune préoccupation sociale ou simplement humaine, aucune prise en compte des caractéristiques des quartiers en matière de densité urbaine et d’installations publiques. Nous sommes précédemment intervenus à plusieurs reprises sur ces sujets et ceci ,sans effet. Il faut la colère de deux quartiers considérés comme « bien votants »*** et traditionnellement favorisés par vos politiques pour retenir votre attention. A Bordeaux sud comme à la Bastide, vous avez ignoré l’expression populaire

Impact en effet sur l’emploi et en particulier sur les ménages bordelais comportant au moins deux actifs. Et comme d’habitude, dans la pratique, c’est souvent le travail des femmes et leur usage de la voiture, qui est le plus pénalisé. Soyons concrets, nous demandons que ces ménages disposent de deux macarons s’ils n’ont aucune facilité personnelle de stationnement (garage, cour..) et j’y ajoute personnellement un macaron gratuit si le 2ème véhicule est électrique

Impact sur l’emploi des professionnels dont l’activité leur impose des déplacements en des lieux multiples chaque jour et je suis tombée de ma chaise en découvrant que les médecins en cabinet de groupe ne disposaient que d’un macaron par adresse professionnelle ! Résultat : ils renoncent aux visites à domicile.

Après plusieurs de mes interventions, chiffrées, vous avez accordé la disposition d’un macaron pour les aides à domicile agrémentées qui ont de multiples postes de travail et dont il n’était pas supportable de penser qu’elles mettaient dans l’horodateur une part non négligeable de leur smic horaire. Mais qu’en est il de tous les autres salariés relevant de particuliers employeurs qui aujourd’hui sont contraints d ‘abandonner leurs « heures » auprès de ceux qui résident en centre ville.

Impact sur l’emploi à Bordeaux des travailleurs métropolitains : un exemple concret d’une habitante de la périphérie, exilée avec sa famille par le prix du foncier : 2 et demi pour venir travailler en transport en commun, trois quarts d’heure à une heure en voiture, y compris en déposant ses enfants à l’école. Que choisiriez vous M le Maire ?

Injustice aussi pour les artisans dont le siège est hors Bordeaux, ce qui est le cas le plus fréquent car leurs locaux demandent une surface que le centre ville ne leur permet plus. Pourquoi un charpentier de Bègles ou un maçon de Mérignac devrait il payer une facture de stationnement très lourde en venant travailler à Bordeaux, facture qu’il répercuterait sur ses clients et qui le défavoriserait par rapport à un homologue bordelais

Impact sur l’artisanat et le commerce bordelais. Je sais vous me répondrez régulièrement « le commerce ne s’est jamais aussi bien porté ». C’est faux : nombre d’enseignes ferment au bénéfice des supermarchés qui offrent une heure et demi gratuite et du commerce en ligne. Nombre de Bordelais en effet renoncent à aller faire leurs emplettes en ville.

Impact social et surtout injustice sociale très lourde. Quinze euros par mois dans un quartier politique de la ville, c’est trois repas, l’expression est de ma collègue emmanuelle ajon, parce que c’est qu’on nous dit à la Benauge ou au Grand parc. Même chose sur une petite retraite qui voit en ce moment ses modestes revenus attaqués de toutes parts.

Impact humain, sur les âgés qui ne viennent plus en ville alors que les sorties et les déplacements sont pour eux un outil contre l’isolement et le déclin cognitif. Pour les personnes en suivi thérapeutique ou en traitement qui doivent interrompre les consultations pour aller nourrir le paramètre,  qui payent un lourd forfait de dépassement d’horaire si la chimiothérapie n’est pas terminée… Et finissent pas renoncer à utiliser leur véhicule et commandent un transport médical qui sera facturé à la sécurité sociale dix fois le prix de la consultation.

Injustice d’un territoire à l’autre.la généralisation se fait sans analyse et sans réflexion. Les territoires sont différents autant en densité urbaine qu’en densité –et souvent en absence- d’équipements collectifs. C’est irréaliste de dire : au dessus de 2 heures de stationnement, il faut stationner en parking souterrain, mais savez vous bien qu’il y a de nombreux quartiers qui n’en disposent pas ? Et pourtant l’amende de dépassement des 2 heures de stationnement en surface est la meme et elle n’est pas financierement accessible à la majorité des portefeuilles bordelais

Alors, il faut rebattre les cartes avec les Bordelais qui aujourd’hui rejettent le jeu tout entier parce qu’ils perçoivent aujourd’hui que l’enjeu est aujourd’hui financier bien plus qu’environnemental et ils rejettent cet impôt supplémentaire.

Rebattre les cartes et élargir la table au niveau métropolitain, pour les habitants comme pour les territoires. je l’ai dit, un plombier de Bègles, un couvreur de Mérignac, ou un maçon lormontais doivent pouvoir venir travailler à Bordeaux, comme bien sûr l’inverse. Rebattre les cartes en s’instruisant de la cartographie d’usage qu’objective le stationnement payant. Et pendant cette période de concertation, un moratoire tout de suite sur la réduction à 17 euros de l’amende de la troisième heure »

* le groupe des élus socialistes au nom duquel je parlais (c’est pour bien rester dans le cadre dont nous avions convenu que j’ai écrit et lu mon intervention, ce qui me permet de la reproduire)

** le candidat Alain Juppé avait promis des parkings de proximité dans les quartiers, il n’en a fait aucun ; il avait annoncé le stationnement résidentiel payant uniquement à l’intérieur des cours : il l’a généralisé

*** Saint Augustin et Cauderan

 

 

 

 

 

 

 

Stationnement : un mauvais procès

Le journal @sudouest fait de la politique, ce qui est son droit, mais de la politique déloyale, ce qui est moins en accord avec la déontologie du journalisme. Il affirme ce matin que les élus PS ne se sont jamais prononcés « depuis des semaines » sur la question du stationnement et n’avons prévu une conférence de presse que pour « surfer sur la vague du mécontentement » qui hérisse Bordeaux.

Comme plusieurs de mes collègues PS, je suis pour ma part intervenue sur ce sujet majeur pour le quotidien des Bordelais à l’occasion de chaque Conseil municipal et métropolitain. J’ai en particulier obtenu qu’un macaron à tarif résidentiel soit attribué aux aides-à-domicile qui n’auraient pu poursuivre leur activité en devant mettre dans l’horodateur une part importante de leur SMIC horaire. J’ai dénoncé l’injustice sociale et la contrainte qui était mise sur ceux qui travaillent et sur le commerce bordelais…

La question est que @Sudouest ne rend plus vraiment compte des débats des conseils municipaux et métropolitains : une photo d’un tiers ou une demi page, quelques anecdotes, rien du fond de ce qui a été dit. Dommage, car nos interventions sont le fruit d’un vrai travail pour une vraie démocratie.

Pourquoi avons nous décidé d’une conférence de presse ? parce que nous pensons de notre devoir de présenter les propositions de l’ensemble de notre groupe aux Bordelais . Etre en désaccord, critiquer est une chose, dire ce que nous ferions si nous étions aux affaires en est une autre, à mon sens plus importante. Comme dans le cas des aides-à-domicile, notre objet est d’être utiles et de mettre sur la table des propositions constructives que le Maire puisse mettre en oeuvre.

@emmanuelleajon @vincentfeltesse @nguenro @mattrouveyre

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel