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Depuis maintenant 3 siècles et demi, la Ville de Bordeaux occupe l’Hôtel Ragueneau. Elle décide aujourd’hui de le mettre en vente pour des motifs au combien non convaincants.

L’hôtel a été construit entre 1643 et 1656 par la veuve d’un conseiller au Parlement de Bordeaux. Très vite,  il est loué par la Ville pour y loger la Chambre de l’Edit de Guyenne. Il le sera de nouveau de 1847 à 1928 pour héberger les services centraux de l’octroi.

La Ville en fait l’acquisition en 1860 et engage à partir de 1936 d’importants travaux de rénovation. En 1939, les Archives municipales s’y installent et y resteront jusqu’en décembre 2014.  Elles ont depuis, déménagées sur la ZAC de Bastide Niel, rue de la Rotonde et ouvriront dans quelques mois leurs portes au public.

Le bâtiment, de style Louis XIII est de toute beauté, avec une déclinaison Renaissance et Classicisme. Les façades côté cour et la galerie sont classées Monument Historique depuis 1964 et la cour héberge la plus célèbre glycine de Bordeaux labellisée Arbre remarquable de France en 2012.

Lors du Conseil municipal du 25 janvier, une délibération sera présentée aux élus bordelais pour acter la mise en vente de cet ensemble immobilier au motif qu’il est vacant et ne « présente plus d’intérêt pour l’administration communale et les bailleurs sociaux ». Sa mise aux normes serait « trop onéreuse » et ne se « justifie pas au regard du coût de la réhabilitation ». Ce mauvais état est en effet dû à l’absence depuis 20 ans de tout entretien et de toute réparation, ce qui ne correspond pas aux besoins d’un des très rares immeubles du XVIIème siècle à Bordeaux.

L’an dernier, d’autres bâtiments appartenant à la Ville ont été vendus. Certains très bien situés auraient pu être une très belle et attendue Maison des Associations. Cette vente se trouve donc dans cette lignée et a une visée assumée : financer les nouveaux bâtiments municipaux bordelais, largement de bien moindre valeur patrimoniale et architecturale.

Ainsi, le patrimoine historique des Bordelais se disloque peu à peu durant cette mandature, vendu pour financer des constructions qui seront très probablement, faisons le pari, très dégradées dans ne serait-ce que dans quelques années.

Ce bâtiment, tout autant que le Palais Rohan, est partie intégrante de l’Histoire de Bordeaux et des Bordelais. Nul Maire n’a le droit de vendre ce qui appartient aux Bordelais et à leur Histoire.

 

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