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Il y a pire que l’écriture inclusive… La parole inclusive ! Et ce matin sur France Inter, le candidat vert à l’élection présidentielle, Yannick Jadot en a fait la démonstration en s’essayant à cet exercice.

A chaque phrase de l’entretien avec Lea Salamé et Nicolas Demorand venait la répétition « ils et elles », « chacun et chacune »… A titre d’exemple : « Chacun et chacune a conscience des effets du dérèglement climatique »… « Les Parisiens et les parisiennes mesurent les dommages d’une gouvernance éloignée du défi écologique… Ils et elles m’en font part « . Le souci de bien préciser dans le discours que notre humanité se compose de deux sexes, n’est pas en soi une découverte, mais surtout il plombe assez vite le propos le mieux compréhensible. Notons cependant que « Ils » venaient majoritairement en premier, comme d’ailleurs « chacun » et , bien entendu, les Parisiens l’emportaient sur leurs homologues féminines.. Inclusion, peut-être, parité, pas vraiment.

Reconnaissons-le, le Général de Gaulle ouvrait bien souvent ses discours par « Françaises, Français.. » mais n’allait pas plus loin dans l’inclusion. La parole du Général était d’ailleurs si belle, son vocabulaire si riche, sa voix si forte et assurée, qu’il n’avait point besoin de redondances pour gagner l’intérêt de tous ses « chers compatriotes » masculins ou féminins. Yannick Jadot n’a pas atteint la même verdeur de langage (ce qui est en soi fâcheux), et après peu de phrases son discours s’est changé en vil plomb.

Réfléchissons au demeurant à cette noble intention d’inclure à tout va… . En bonne défenseure des personnes d’âge , trop souvent oubliées des décisions politiques, je serais fondée à exiger que l’on précisât « Français, Françaises, jeunes et âgés … » . Les minorités sexuelles, elles aussi, pourraient prétendre à voir inclure les mentions de « trans » et « LGBTQI » . Pas un signe, pas une prise en considération de tous ces oubliés et oubliées dans le discours de Yannick Jadot et je ne voterai pas pour lui tant qu’il ne les inclura point.

A trop vouloir inclure, je crains fort qu’on sépare. L’écriture inclusive est de ce point de vue d’une efficacité redoutable. Les élèves invité-e-s à une dictée, risquent bien de n’y comprendre rien et de faire de la dite dictée un cimetière orthographique et/ou de la rallonger de plusieurs lignes. « Tous » se muant difficilement en tous.tes , il faudra bien préciser « toutes et tous » … Nombreux et nombreuses seront en tout cas ceux qui décrocheront de l’apprentissage du français et de son bon usage

Comments 2 commentaires

  1. 01/07/2021 at 17:33 Michèle Delaunay

    je dois dire que j’ai failli moi-même décrocher. L’écriture inclusive, c’est décidément pas mon truc…

  2. 02/07/2021 at 02:47 Philippe de Tilbourg

    Il y a encore pire, c’est l’oxymore systématique macronien qui prend ‘en même temps’ en compte toutes les options pour ne retenir au final que la logique des chiffres. Une politique sans cœur.

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