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Avec deux, trois copines, morpionnes comme j’aime, facétieuses comme ce devrait être obligatoire au Parti Socialiste, nous méditons le projet d’une grande banderole sous laquelle défiler « United Colors of Socialism ».

Le projet a pris corps ce matin, dans la manifestation contre la politique du gouvernement (les retraites n’en sont qu’un élément) ; il s’est gravé dans le marbre de la détermination et du militantisme, ce soir, en réunion de section : une vaste banderole, sous ces mots inspirés de Benetton, (et, reconnaissons-le, inspirés tout court), où nous défilerions, serions photographiés, agirions dans la grande diversité du Parti Socialiste.

Diversité de couleur, d’abord, au sens benettonien du terme, et nos sections, grâce au Dieu pan-militantiste qui est le nôtre, réunissent des militants de toutes origines, ethnies, races, régions, dialectes, coutumes, moeurs et usages enfin. Et je vois bien Mohand, Greta, Arsene, Françoise et Sigrid, Manuela et Samuel (ils se reconnaîtront) porter les hampes de la banderolle.

Diversités de couleurs, couleurs politiques, aussi bien sûr, du rose le plus vif (la Nouvelle Gauche, l’ancien Nouveau Parti Socialiste, les mélenchoniens du 5ème jour), au rose polychrome du futur Parti Socialiste libéro-démocrate (…) et du parti Socialiste Républicain pur et dur (que je vais finir par fonder si la République continue d’être oubliée un peu partout), sans parler des socialistes Straussko-néo-Lacaniens, des archéos-Méxandistes, et des Poperéno-progressistes…

Que personne ne se sente vexé : je me suis juste amusée à imaginer toutes les couleurs de nos couleurs.

Tout cela, tous ceux-là sont dans nos rangs, et bien d’autres : tous défileront avec nous sous cette banderole avant-gardiste.

J’ai déjà réussi semblable coup pendable à l’hôpital. Un semestre bienheureux où nous avions en dermatologie des internes du plus noir jusqu’au plus celtique (et on devine qu’en dermatologie, la couleur de peau n’est pas sans importance ni sur les pathologies, ni sur leur risque), nous avons l’idée de ce « United Colors of Dermato ». Pourquoi serait-ce plus difficile pour le socialisme universel ?

Les plus fins limiers politiques des lecteurs de ce blog y devinent un avant-goût de Congrès du Parti Socialiste. Oui, c’est vrai, nous sommes une armée assez décidée de morpionnes et de facétieuses (reconnaissons qu’il y a aussi quelques garçons) à refuser d’être déchirés par la position d’un point-virgule dans une motion ou par le choix des couleurs de cravates de Manuel Valls.

Promis, en effet, nous y veillerons : United colors plutôt que Divided Unconsistency.

En français, pur territoire : plutôt unis que morts.

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