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Tout fout le camp, même la pyramide des âges… A force d’être ignorée des responsables politiques, enseignée dans les écoles et dans les universités sans qu’on en décrypte les effets, la pyramide à large base, appuyée sur le nombre de naissances pour culminer de manière pointue par les rares centenaires qui l’avaient grimpée jusqu’au bout, est devenue l’obélisque des âges°.  A force de n’avoir été ni comprise, ni interprétée comme le plus grand des bouleversements du XXème siècle, elle est devenue une sorte d’obus qui éclate dans la figure des économistes comme des sociologues et de ceux-ci comme de tous ceux qui se targuent de prévoir l’avenir.

Resserrée aujourd’hui à sa base par la réduction de la fécondité, elle s’empâte désormais dans son dernier tiers à cause de la réluctance des âgés à mourir gentiment et régulièrement à partir de 60 ans. En 1950, les 0 à 5 ans représentaient 13% de la population mondiale, en 2100, ils ne compteront que pour un petit 6%. Sur la même période, les 60-65 ans vont voir leur proportion doubler pour atteindre ce même 6%. En 2100, ce n’est qu’après 80 ans, que la pyramide retrouvera sa pointe, les plus âgés se décidant quand même à quitter progressivement la scène.

L’air de rien, cette histoire de pyramide transformée en obélisque ou en obus change tout. La forme diffère un peu selon qu’il s’agit de pays développés ou non, mais la silhouette générale s’impose avec l’augmentation massive de l’espérance de vie et la réduction de la natalité. Et si, enfin, on en venait à considérer la transition démographique comme la plus radicale, en même temps que la plus humaine, des transitions ?

 

° Chiffres et schéma tiré de « La France face au vieillissement » ed Descartes 2013

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