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Simone Weil avec un W ; pas l’autre Simone, celle-ci avec un V, plus connue du grand public mais toutes les deux de famille juive aisée et surtout fortement engagées. Leur destin fût pourtant tellement différent.

Je n’évoquerai que la première, morte le 24 aout 1943 (il y a 58 ans exactement). Une très beau « fil » sur twitter présente aujourd’hui sa biographie condensée*. Je ne parlerai que des quelques liens qu’elle a eu avec ma famille.

Elle fut professeur au lycée de Bourges, en même temps que mon père. L’une était professeur agrégé de philosophie, l’autre agrégé d’histoire et géographie. Ils se connaissaient assez pour que tous les deux fassent le projet de partir en Espagne pour rejoindre l’armée républicaine et participer à la guerre contre le franquisme. Mon père ne partit pas, du fait d’une « pointe de tuberculose »** et d’une probable solide réticence de ma mère.

Simone ne servit pas longtemps dans les rangs de l’armée. Elle avait été affectée à la cuisine, ce qui était certainement le domaine où elle avait à la fois le moins d’attirance et le moins de compétences. Après quelques semaines, elle renversa sur elle une marmite de soupe bouillante et fut rapatriée.

La cuisine en effet n’était pas son fort. Elle avait décidé de vivre avec 5 francs par jour et donnait la totalité de son salaire, à l’exception de cette somme modeste, aux ouvriers. Seul souvenir privé que je connaisse, elle se nourrissait à midi, dans l’intervalle des cours, d’un croissant et d’un café.

La guerre la fit exclure de l’Université du fait de sa judéité. Elle devint ouvrière agricole et se mêla aux mouvements de grève. Initialement agnostique comme sa famille, elle se rapprocha ensuite de la religion (et même des religions, sur laquelle porteront principalement ses écrits.

Je ne peux pas recopier des bribes de sa biographie. Elle est pour moi « un souvenir entrevu » par le biais de quelques rares récits de mon père. Agnostique lui-même et qui le restera toute sa vie, il disait pourtant d’elle « c’était une sainte », alors qu’il ne l’avait approchée que dans sa période militante. La « sainteté » lui apparaissait en tout cas comme sa nature profonde , quelque raison qui pût la nourrir…

  • compte twitter de Mathilde Larrere
  • Je ne sais rien de cette « pointe du tuberculose »

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