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Pour quelques décisions positives, pour quelques évolutions favorables (le tabac, la peine de mort..), combien de fausses routes, de mauvais choix qui sont comme des pas en avant vers cette « aberration durable » où s’installe notre société ?

Un exemple, un exemple de plus, de ceux qui me gâtent l’humeur pour un bon moment : l’ouverture de la publicité télévisée à la grande distribution.

Hier au forum participatif de la Bastide, nous avons regretté que les référentiels de prix soient maintenant dictés par la grande distribution. Qui y trouve bien évidemment son compte, car pour un produit étiqueté « le moins cher », une « gondole » entière de produits inutiles, médiocres ou coûteux sont proposés autour de lui. Les participants du forum ont souligné la nécessité de prix conventionnés (par l’Etat) pour les produits de première nécessité, y compris ceux de nécessité sociale (pouvoir prendre un crême dans un café, dans n’importe quel quartier..).

La décision d’ouvrir la publicité télévisée aux grandes enseignes alimentaires a, exclusivement, des effets délétères

– cette publicité est très coûteuse, et c’est bien sûr le consommateur qui la payera (pour le seul mois de janvier intermarché a investi 4,3 millions d’euros, Auchan 3,6 et Leclerc 3,4)

– la forte audience de la tévision, et l’impact de cette publicité, vont renforcer la position dominante de la grande distribution. Que l’on ne prétende pas ensuite soutenir le petit commerce, les commerçants bio, les petits producteurs ..

– les distributeurs s’adressent d’abord aux chaines commerciales à forte audience, et cela renforce naturellement la position de TF1 qui a d’ores et déjà engrangé 52,6% des parts de marché. Quant on connait l’engagement culturel et éducatif de TF1, c’est incontestablement le bon choix de renforcer sa position.

– l’effet « produit phare » est accentué : Carrefour vante ses couches, Système U ses steaks, qui seront bien évidemment entourés de mille autres produits inutiles dont le consommateur repartira chargé

– la presse quotidienne, qui n’a pas réellement besoin de cela, est lourdement pénalisée et dès janvier a connu une réduction des investissements publicitaires de la grande distribution (part importante de ses ressouces) (réduction de 50% pour la presse nationale et de 28% pour la presse régionale).

J’ai parlé d’effets exclusivement délétères. C’est faux. Ce formidable cadeau fait par le gouvernement aux chaînes de télévision quand s’ouvre une période de campagne électorale de 18 mois n’est pas délétère pour tout le monde.

C’est tellement gros, tellement méprisant de l’intérêt public au profit de l’intérêt particulier, qu’on voudrait avoir une possibilité d’action immédiate. Et nous en avons une en réalité : c’est notre bulletin de vote.

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