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Ce sont bien souvent les commentateurs de ce blog qui en font l’actualité et l’énergie. Sous les pas du billet précédent est apparu, non pas un contre-sens, mais un sens à double entendement. La « personnalisation » flirte très fort avec la « pipolisation », mais elle ne lui est pas synonyme.

La première est, comme le disent Clem, Asse42, d’autres, inhérente au(x) régime(s) présidentiel(s) ; inhérente, probablement, à notre société d’images et de médias. Obama en est, non pas l’avatar, mais l’apogée. Comment pourrait-il en être autrement ? Physiquement, essentiellement, il représente par sa seule apparence, par sa seule personne, un tournant de l’histoire des Etats-Unis. Il le fait avec un exceptionnel talent, et si un psycho/démo/socio/ethno/anthropo/logue décortique un jour son image, on verra combien elle est transitionnelle en même temps que profondément US. Les Américains de pouvoir étaient autrefois (hier matin) des « WASPS » (White Anglo-Saxons Protestants). Ils sont aujourd’hui autorisés à être des « Black Cosmo-Saxons Protestants ». Malgré son immense talent, Obama n’aurait pas pu changer tous les paramètres d’un seul coup, mais il a déjà fait beaucoup. L’allitération par contre est impossible. Les initiales BCSC ne sont promises à aucun succès !

Je me suis laissée éloigner, comme bien souvent, du corps de mon sujet. La « personnalisation », défendue par Asse42 à propos de Ségolène, répond en effet à une nécessité du temps, mais elle n’est pas nouvelle. Sans avoir besoin de s’enfoncer dans l’histoire, Pierre Mendès-France (avec parcimonie), de Gaulle (avec faste) l’ont utilisée et ils ont eu raison. Pour cela, ils ont marqué notre histoire et notre inconscient.

Elle connait aujourd’hui d’autres exigences. La prééminence de l’image impose aujourd’hui à celui/celle qui a du charisme d’être une star. Obama ressemblerait-il à Idi Amin Dada, il ne serait pas Président des Etats-Unis et il ne serait pas Obama. Il dit lui-même qu’il s’est fait une règle « de ressembler à celui que l’on croit qu’il est ». Tout est dit, dominé, avoué. Oui, la personnalisation est nécessaire, même si elle est vulnérable et toujours menacée du culte de la personnalité ou de la grosse tête.

La pipolisation, j’oserais dire que ce sont les miettes de la personnalité, qu’on laisse volontairement tomber de la table pour les donner au peuple, pour fabriquer une image dont on puisse parler sur les marchés.

« Fabriquer » est bien le mot. Si la « personnalisation » ne peut pas vivre sans un fondement de vérité, la pipolisation n’en a rien à faire. C’est « le misérable petit tas de secrets » que dénonçait Malraux vendu à vil prix, et produit par un faussaire. Il s’agit de créer une image, de l’adoucir, de la rendre plus compliante aux circonstances et plus complaisante au public. C’est constamment, de la fausse monnaie et les femmes y sont toujours perdantes car elles y sont bien souvent utilisées selon des schémas réactionnaires qui ajoute au peu de goût que j’ai de ce mauvais commerce. Elles mêmes d’ailleurs, quand elles ont le premier rôle, s’en gardent avec prudence.

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