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Hugues Martin – comme Alain Juppé lui-même – a un mot constamment à la bouche pour expliquer la fausse vraie candidature du ministre-maire à l’élection législative : « Alain Juppé a besoin de l’onction du vote des Bordelais ».

Le suffrage démocratique, les citoyens, sont-ils là pour donner des onctions ? La République est-elle là pour oindre le front des ministres, comme on le faisait autrefois pour les rois de France dans la cathédrale de Reims ?

Ce vocabulaire, ce relent permanent de pratiques et de temps révolus, m’est quasiment insupportable. Hugues Martin qui n’est jamais avare de ce type d’évocation, disait à l’envie au moment de la campagne municipale anticipée « Alain Juppé veut laver son honneur ».

Cette fois la référence est biblique. Ce qui est en cause, ce n’est ni HM ni AJ, c’est la conception même de la République dans la conscience des Français. Cette rigueur qu’elle exige nous sommes entrain de la pervertir.

Plus légèrement dit : ces onctions, ces lavages, nous donnent envie d’une vraie grande lessive.

Grr…

Comments 13 commentaires

  1. 05/06/2007 at 12:47 XYZ

    Ces références aux sacrements de de l’église catholique m’énerve un peu aussi.
    Je suis de gauche (pas socialiste, désolé) et je suis aussi catholique. Je suis de gauche justement parce que mes convictions religieuses m’empêchent d’être de droite. Comment peut-on être catholique (mais c’est aussi valable pour les autres religions) et en même temps voter pour une droite dure qui ne pense qu’aux riches et qui s’attaque aux plus défavorisés ?
    Être catholique c’est partager, aimer son prochain, être tolérant. Je ne trouve pas ces valeurs dans cette droite UMP.
    C’est pourquoi je mets ma foi en pratique en étant de gauche.
    Il y a des moments où il faut se regarder en face et être cohérent dans ses actes.
    Je voterai pour vous au deuxième tour.

  2. 05/06/2007 at 12:58 Nicolas R

    Juppé ne réussira jamais de "laver son honneur". Quelqu’un avec son casier judiciaire est moralement inéligible à tout jamais. La République a besoin de personnalités sans taches indélibiles.

  3. 05/06/2007 at 14:49 F.R.

    Vous êtes un peu dur. N’a t’il pas endossé un fardeau qui n’était pas que le sien (mais qui était aussi le sien) ? Pour moraliser vraiment la vie politique -et Dieu (*) sait qu’elle en a un urgent besoin- Il faudrait sans doutequ’une peine entraîne une inéligibilité très très longue, voire définitive. On finirait par y regarder à deux fois avant de se compromettre dans des affaires douteuses. Cela étant, alors que je faisais en son temps remarquer à un ami la mise en examen d’un homme politique, l’ami me répondit aussi sec, un peu désabusé et distant, le sourire dans l’œil : "Qui n’est pas mis en examen, maintenant ?" Banalisation et même, et presque rite d’initiation : tu seras un homme, mon fils. Si on trouve cela normal, alors…

    (*) encore une référence biblique. Personne n’a l’exclusive, qu’on se le dise.

    à M. D.
    Vous avez entièrement raison. elle est pourtant belle, cette notion républicaine, belle et saine.

  4. 05/06/2007 at 14:56 M.V.

    Quelqu’un parlait, plus haut dans le blog, de "revanche"; je dirais personnellement "vengeance", vengeance froide, sans état d’âme. Oû est la conscience de la République? Le mental de Sarkozy, plus le mental de Fillon,plus le mental de Juppé, cela fait une association redoutable!
    Je vous admire, tous les opposants engagés, pour votre énergie, votre pugnacité; vous méritez de gagner. Michèle Delaunay mérite le choix des électeurs qui lui permettra de s’imposer. Courage et Bravo!

  5. 05/06/2007 at 15:10 chris

    c’est vrai, michèle, le registre sémantique de notre nouvelle droite décomplexée est empreint de constantes et pernicieuses références religieuses, probablement pour singer la démocratie quasi théocratique, télévangélique et compassionnelle américaine (c’est curieux, on ne copie que ce qu’il y a de pire dans ce pays pourtant admirable à qques égards). Outre le fait que l’essence laïque de notre république est mise à mal, c’est quand même un comble que ces "nouvelles valeurs" soient portées par des "pères fondateurs" bien loin de l’ascèse et de l’exemplarité des originaux !
    Aujourd’hui, vive le fric, la vulgarité morale, l’arrogance..ce n’est pas une lessive qu’il faudrait, c’est un lavage de cerveau qui a déjà eu lieu!!

  6. 05/06/2007 at 16:00 Bruno

    Michèle,
    Au-delà de la référence biblique, ou plus immédiate c’est selon, il y a une référence liturgique, sacramentelle même. En effet, si vous gagnez le 17 juin, c’est (qu’il s’agisse de participation au sous-gouvernement ou de perchoir au Palais Bourbon) l’extrême-onction qu’il faut apporter à ce Monsieur. Les "tradi" qu’il aime tant (l’abbé L.) seraient ravis de psalmodier en latin pour l’occasion.
    Trève de plaisanterie : vous faites une belle campagne, et dans la Gironde profonde, on vous suit, on vous encourage.
    Amicalement. Bruno

  7. 05/06/2007 at 17:28 JEAN-REMY

    Juppé n est pas humain c est une machine qui veut gagner tous les pouvoir .Il veut etre le maitre de la France .En effet il prépare dejà l après Sarko car au fond de lui il est frustré .En effet c est lui qui aurait dut etre à la place de son maitre Sarko et ça il le fait subir au autres .Mais est ce que Sarko va reussir à canaliser la machine Juppé

  8. 05/06/2007 at 20:47 Philippe

    En 1995, JUPPE a fait des lois qui portent son nom : les lois JUPPE. Parmi elles, une voulait moraliser la société : toutes les personnes inscrites à un Ordre ( médecins, pharmaciens, architectes …) et qui serait condamnée par un tribunal pour des peines du type PRISE ILLEGALE D’INTERET seraient inelligibles A VIE dans leurs instances professionnelles ( Ordre, syndicat, …) JUPPE n’a même pas la décence de s’appliquer à lui-même ce qu’il juge bon pour les autres. Il a été condamné pour prise illégale d’intérêt en politique, il ne devrait plus faire de politique.
    Mais JUPPE se croit supérieur. Quelle arrogance ! Quelle morgue !
    Rien que pour cela, il mérite d’être battu.
    Courage Michèle
    DEHORS JUPPE.

  9. 05/06/2007 at 22:47 michele

    Dépassons les cas individuels, Philippe. L’idée d’un "Ordre" susceptible de moraliser une profession n’est pas très loin de celle que j’ai avancée au Parti Socialiste : celle d’un comité d’éthique, sanctionnant les manquements aux engagements et aux valeurs.

    Vous allez plus loin ; l’idée de souscrire à des "bonnes pratiques politiques" est excellente. J’emploie ce terme un peu désuet de "bonnes pratiques" parce que c’est lui qui régit, en médecine, la recherche clinique ("les bonnes pratiques cliniques")

    Cette idée est excellente. Je m’engage à la porter si je suis élue.

  10. 05/06/2007 at 22:47 michele

    Dépassons les cas individuels, Philippe. L’idée d’un "Ordre" susceptible de moraliser une profession n’est pas très loin de celle que j’ai avancée au Parti Socialiste : celle d’un comité d’éthique, sanctionnant les manquements aux engagements et aux valeurs.

    Vous allez plus loin ; l’idée de souscrire à des "bonnes pratiques politiques" est excellente. J’emploie ce terme un peu désuet de "bonnes pratiques" parce que c’est lui qui régit, en médecine, la recherche clinique ("les bonnes pratiques cliniques")

    Cette idée est excellente. Je m’engage à la porter si je suis élue.

  11. 05/06/2007 at 23:06 Nicolas R

    1° La droite et Juppé depuis longtemps (cf St Eloi!) misent sur les traditionalistes catholiques. Vive la République laïque!
    2° à F.R.: je m’énerve depuis belle lurette que l’on essaie d’excuser les défauts des uns par ceux des autres. Cette logique disant: " la gauche l’a fait aussi" (ou Emmanueli ou xyz, la droite nous sert toute une panoplie), revient en fin de compte à dire: puisque [la gauche] a assassiné quelqu’un, on ne peut pas reprocher à la droite de faire pareil. Quel méconnaissance du principe d’égalité de traitement! On ne peut jamais se référer à quelqu’un/à quelquechose de négatif pour demander un traitement pareil; l’égalité de traitement ne fonctionne que dans les références positives!
    Donc, on ne pourra jamais excuser le grave délit commis par Juppé (qui devrait le disqualifier à tout jamais pour des hautes fonctions républicaines) en se référant à quelqu’un de gauche coupable des mêmes violations du droit.
    Un peu trop d’éthique pour certains peut-être, mais j’y tiens! Où part-on du principe que l’éthique et la morale c’est quelquechose à respecter par la gauche – la droite n’en a rien à cirer – elle "agit"… ?

  12. 05/06/2007 at 23:53 F.R.

    à Nicolas R
    tsit, tsit, tsit… vous partez sur vos grands chevaux ! Ce n’est pas ce que j’ai écrit. J’ai parlé de fardeau qui n’était pas que le sien, mais qui était aussi le sien. Il a seul assumé, sur cette affaire-là, ce qui, semble t’il, aurait pu être aussi assumé par d’autres…
    Bravo pour ce rappel à l’éthique et à la règle de droit : une infraction n’en autorise ni n’en légitime une autre. Que votre colère est sympathique !

  13. 06/06/2007 at 10:09 M.V.

    Jean-Rémy pose une question lucide sur un avenir, peut-être pas si éloigné…Affaire à suivre!

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