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Dans le train, comme chaque semaine. Le jour se lève sur une campagne rougie et brunie qui donne envie de longues marches et d’air piquant. Dans le wagon, les ordinateurs travaillent, ouverts sur les tablettes comme des livres couchés sur la tranche. Quelques regards, quelques sourires s’échangent. On reconnaît l’un ou l’autre, on devine l’occupation de l’un ou le motif du déplacement de l’autre et on revient à son écran. Les trains du matin sont silencieux et travailleurs.

La grand-mère d’Obama ne le verra pas Président des Etats-Unis et sans doute c’est à cela qu’il a pensé en versant une larme en Virginie. Nous, je l’espère, le verrons ce soir tard ou demain. J’écoutais un extrait de son discours : « une voix peut changer une ville, une ville peut changer un Etat, un Etat peu changer le monde ». A quoi la foule répondait le célèbre « yes, we can », admirable de concision.

Mais un homme peut-il changer le monde, du moins en orienter le cours ? La « métissude » d’Obama est un formidable atout. Et s’il faisait comprendre au monde que nous sommes tous métis, dans nos gènes, dans notre pensée, dans nos civilisations ? Métis d’homme et de femme, de religieux et d’athée, de conquérant et de souffrant, d’ogre et de victime, métis de blanc et de noir mais je ne parle pas ici de couleur de peau.

Le train roule sous le soleil montant.

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