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Comme beaucoup d’entre nous, j’ai eu froid dans le dos en écoutant Nicolas Sarkozy dire qu’il voulait « liquider mai 68, en finir avec la permissivité et le relativisme des valeurs ».

« Liquider » est un mot terrible. On l’utilise pour un otage, un traitre ou un prisonnier dont on veut se débarrasser de manière violente et sans jugement. Beaucoup a été déjà écrit sur le vocabulaire des hommes politiques et on sait que leur choix des mots n’est aucunement anodin, et révèle beaucoup de leur tempérament véritable. Des thêses entières sont écrites sur le sujet.

J’ai saisi au vol ce matin à la radio l’analyse d’un chercheur qui a passé dans un logiciel toutes les prises de parole de Nicolas Sarkozy et de Ségolène Royal. Pour le premier, le mot qui revient le plus souvent est la particule négative « ne » : il ne faut pas, on n’a pas le droit, on ne doit pas… Pour Ségolène, c’est le « nous » de rassemblement : nous voulons, nous pensons…

Nous sommes tous dans l’attente du débat de ce soir. Nicolas Sarkozy fera patte douce car il sait que son caractère rebute et fait peur. Ses « communiquants » l’ont sans doute grandement mis en garde contre toutes les élévations de ton et les mots agressifs. Une analyse filmée de leurs discours au cours des semaines, a déjà démontré combien il avait changé sa gestuelle et supprimé les doigts pointés vers le public et l’écran et les mains jointes et raides dirigées comme un pistolet vers l’interlocuteur.

Les slogans de 68 étaient tous extrèmememnt inspirés. « Mettre les villes à la campagne » ou encore « Soyez réalistes, demandez l’impossible », « Pas besoin de penser pareil pour pousser ensemble ».. .

Dans le commentaire d’un billet précédent, Eric proposait d’y substituer, si par mégarde Sarkozy est élu « Tout ce qui n’est pas interdit est obligatoire ». Ca promet..

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