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Sud-Ouest, le 18 mai 2009

DÉPUTÉS. Au terme des deux ans de la législature, un point sur l’activité des Girondins à l’Assemblée nationale, assorti de leurs commentaires
Entamée le 20 juin 2007, la treizième législature de la Ve République va bientôt atteindre ses deux ans d’exercice. Un premier bilan de l’activité des onze députés girondins n’est donc pas incongru, d’autant que l’Assemblée nationale a beaucoup légiféré depuis l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy.

Nous avons donc relevé, à la date au 24 avril dernier, les interventions de nos députés notifiées sur le site Internet de l’Assemblée et réparties en cinq sections : questions écrites et orales au gouvernement, propositions de lois, rapports parlementaires, interventions en séance et en réunions de commission. Sans tirer de conclusions (la fonction de député peut prendre des formes diverses, à commencer par le travail en circonscription), nous avons interrogé le « leader » de chaque classement, ce qui explique que tous n’apparaissent pas ici. Et ce qui ne veut pas dire que les absents ne font rien…

1 Questions au gouvernement : J. -P. Garraud (UMP)

Lors de la précédente législature, le député UMP du Libournais s’était déjà signalé dans ce registre alors qu’il s’agissait de son premier mandat. Cette fois, il lui est attribué 107 questions, juste devant la socialiste Michèle Delaunay (105). L’ancien juge d’instruction est très sollicité par ses pairs pour les affaires de justice, « y compris en dehors de ma circonscription », précise-t-il.
Mais Jean-Paul Garraud a aussi interpellé le gouvernement sur des sujets de société : « Je tiens compte de ce que j’entends à ma permanence de Pomerol. » Le Libournais a en outre oeuvré sur deux rapports concernant la justice et l’accès au droit.

2 Propositions de loi : Chantal Bourragué (UMP)

La députée UMP de Bordeaux a signé ou cosigné 47 propositions de loi, ce qui la classe loin devant sa suivante Martine Faure (19). « Je surveille les thèmes de la famille, de l’emploi et de la protection des femmes, mais je me suis particulièrement investie sur le logement. »
Elle précise toutefois : « Je ne sais pas si ce chiffre est le plus significatif de notre travail, je préfère celui accompli en circonscription. » De fait, il est de notoriété publique que nombre de propositions de loi de députés ne sont pas suivies d’effet.

3 Interventions en séance : Noël Mamère (Verts)

Le député Vert Noël Mamère, malgré une absence de l’hémicycle du 19 janvier au 12 mars pour cause d’intervention chirurgicale, comptabilise 81 prises de parole, deux fois plus que sa suivante Michèle Delaunay. Mais le Béglais s’empresse de relativiser ce score : « J’appartiens à un groupe de 24 élus et il est évidemment plus facile de prendre son tour que dans une collectivité de 250 députés, où les ténors et les spécialistes ont la priorité. »
Sur des sujets comme l’intervention française en Afghanistan ou le changement d’attitude vis-à-vis de l’Otan, qui ont provoqué de grands débats, Noël Mamère est monté à la tribune.
Il s’est aussi exprimé sur la protection des sources des journalistes, son ancien métier, sur la préparation de la loi pénitentiaire ou la révision de la loi bioéthique.

4 Travail en commission : Philippe Plisson (PS)

Avec 35 manifestations répertoriées, le néo député socialiste Philippe Plisson précède Noël Mamère (22). « Je me suis beaucoup investi dans les débats sur le Grenelle de l’environnement et sur la loi chasse avec Pascale Got », explique-t-il pour justifier ce score. Le député du Blayais a excipé de son expérience de vice-président du Conseil général pour le développement durable et de sa sensibilité au sujet pour s’imposer auprès de ses collègues plus aguerris et même monter deux fois en tribune. Il est aussi le leader girondin pour la rédaction de rapports (trois). « Le travail en commission représente un vrai boulot. Il est très efficace, même s’il est moins visible que dans l’hémicycle. »

5 Classement général : Michèle Delaunay (PS)

Si l’on devait attribuer des points à chaque intervention dans les domaines précités, la socialiste Michèle Delaunay arriverait en tête devant sa collègue PS médocaine Pascale Got (183 à 164). « Ce n’est pas évident pour une débutante à l’Assemblée nationale, car, avant de s’exprimer, il faut montrer beaucoup d’assurance dans la réunion préalable du groupe socialiste, même si on ne se sent pas si fort », confie Michèle Delaunay. Celle-ci, cancérologue en disponibilité depuis peu, a évidemment bénéficié de sa compétence pour s’exprimer à la tribune lors du débat sur la « loi hôpital », face à la ministre Roselyne Bachelot, qu’elle a interpellée sur le plan de financement de la sécurité sociale.

Quant à Pascale Got, elle est la seule à produire le recueil complet de ses interventions à l’Assemblée, « sans les amendements, alors que j’en ai déposé plus de 1 200 sur le logement et la santé notamment ». Ce rapport est destiné aux élus et personnalités diverses du monde politique et social. Elle organise aussi à l’intention des électeurs un « bilan d’étape », le troisième, le 25 mai à Blanquefort. Elle est intervenue à 31 reprises en séances. Il reste aux deux leaders féminines, comme en marathon, à tenir la distance sur l’ensemble de la législature.

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel