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C’est à une nouvelle scène de ce scénario, éternellement rejoué, que nous assistons aujourd’hui à l’Assemblée, à l’occasion de la deuxième séance d’ « initiatives parlementaires » où nous déposons trois propositions de loi.

Trois propositions de justice sociale sont mises en débat :
1-Proposition « Hauts revenus et solidarité » centrée sur l’abrogation du bouclier fiscal, la suppression des stock options hors de certaines conditions, des parachutes dorés, et imposant la transparence des rémunérations des dirigeants d’entreprise ainsi que leur plafonnement entreprise par entreprise.

2- Proposition « augmentation des salaires et de protection des salariés et des chômeurs

3- Abrogation du « délit de solidarité »

Je reviendrai sur ces textes, tous et en particulier les premiers de haute actualité dans le contexte de crise qui est le nôtre : augmentation du chômage de 25 % en un an, et de 25% en trois mois pour les jeunes, perte d’un emploi par minute… Comment peut-on imaginer que l’effort qui est demandé aux Français, que la solidarité qui s’impose envers ceux qui sont touchés de plein fouet, puissent être compris et acceptés en dehors d’un contexte d’équité sociale ?

Comment peut-on imaginer que seuls les plus hauts patrimoines soient exemptés de tout effort ? Comment peut-on supporter qu’entre le salaire d’un dirigeant et celui d’un salarié au smic, il puisse y avoir un facteur 1000 ? Est-ce qu’il n’est pas de toute urgence de donner des signes de cette urgente obligation d’équité ?

Au lieu de répondre avec nous à ces interrogations, la majorité ump a consacré la matinée a faire feu d’arguties procédurières pour échapper au débat. Motion d’irrecevabilité présentée par Jean-François Copée, puis retirée, réservation de vote par le gouvernement, je n’explique pas le détail de ces procédures, l’objectif était de dédouaner les députés majoritaires du débat et de leur permettre de se soustraire au débat. Et de fait, la presque totalité d’entre eux ont quitté l’hémicycle avec un flegme méprisant qui ne peut que susciter en retour le mépris.

De fait, la majorité est en situation de faiblesse sur tous les sujets que nos propositions de loi abordent. Ils n’ont aucune réponse acceptable aux questions que je posais précédemment. Salaires de dirigeants d’entreprises bénéficiant d’aides publiques augmentant de 150 % quand on refuse une augmentation du smic de 0,3%, politique de défense du pré carré non seulement des riches, mais des très riches, elle ne peut ouvrir la bouche sans s’accuser.

Ainsi, nous débattons en face de quelques députés épars et de la Ministre, Mme Lagarde, laissée pratiquement seule face à nos questions et à nos propositions, ce qui manque sacrément de courage et d’élégance. Les options de la Ministre sont loin d’être les nôtres, mais elle répond face avec constance, sérieux et dignité.

Ce mépris d’un débat essentiel, concernant la base même de notre pacte social, a quelque chose d’insolent, de malsain, de décadent. Nous demeurons presque entre nous, sur les bancs de la gauche, nourrissant de l’expertise de beaucoup et de l’engagement de tous les présents, un débat que nous voulons au contraire respectueux de ceux qui souffrent et digne de ce que l’on doit attendre de la représentation nationale. Son contenu sera dès demain disponible sur le site de l’Assemblée et il m’apparaît que nous n’avons pas à en rougir.

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