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L’actualité n’a pas tardé à illustrer les propos que nous tenions lors de la récente réunion de « la Gauche européenne 33 », le 17 avril. La santé pourrait et devrait être un des moteurs de l’idée européenne.

Après la vache folle, le SRAS, la grippe aviaire, le risque d’une nouvelle épidémie se profile aujourd’hui. Pas de panique, elle n’est ni proche, ni certaine, elle est tout simplement possible.

L’Europe peut être concernée. Comme le nuage de Tchernobyl, les agents infectieux n’en connaissent ni les frontières internes, ni les frontières externes. Mutants ou pas mutants, les virus n’ont rien à faire des accords de Schengen.

En la matière aussi, il y a une particularité qui mérite la plus grande attention : si un seul pays d’un ensemble n’applique pas strictement les mesures de vigilance et de protection, tous les efforts des autres sont inutiles. C’est la loi du maillon le plus faible d’une chaîne. Cette loi-là les virus la connaissent et l’appliquent. Si la grippe mexicaine franchit l’océan (et il suffit en théorie d’une personne infectée), tous les Européens auront partie liée avec cette chaîne. En un mot, ils seront d’abord des Européens, pas des Français, ni des Espagnols et leurs différents pays devront agir en même temps et au même niveau d’efficacité.

Au cours de ces dernières années, un dispositif d’alerte a été mis en oeuvre à l’échelon européen. Un embryon d’administration, insuffisant en personnel, en moyens et surtout en bases juridiques s’est mis en place depuis les épidémies -ou craintes d’épidémies- précédemment évoquées. Si une pandémie survenait, tout le monde tomberait à bras raccourcis sur l’Europe.

Mais personne, avant cela, ne songe à l’importance de cette structure, à la nécessité de la conforter dans ses actions dans le domaine. En ce « temps de l’Avant » des élections européennes, nul, j’en suis sûre ne met en avant ce moteur pour l’Union.

A preuve ce matin la chronique de Jean-Claude Guillebaud dans Sud Ouest dimanche (« l’Europe à reculons »). Il appelle de ses voeux, comme beaucoup d’entre nous, le discours mobilisateur, la personnalité, qui sauront redonner foi en l’Europe, montrer sa nécessité, son obligation face « aux périls du monde qui vient ». Guillebaud évoque deux de ces grands enjeux: la crise financière, la migration des peuples venus du Sud.

Pas un mot des immenses enjeux de santé qui nous menacent et dont l’ensemble des Européens sont préoccupés. En tout cas qu’ils sont parfaitement à même de comprendre et de partager. Et mieux encore, de percevoir qu’ils sont égaux devant eux et qu’ils ne peuvent les aborder qu’unis.

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