m

Personne n’a relevé la quasi-similitude de la phrase de Sarkozy en Afghanistan « il faut continuer le travail » et d’une autre, prononcée il y a quelque 17 ans. Le rapprochement est instructif de bien des points de vue.

A l’issue de la première guerre du Koweit, George Bush senior a arrêté la progression des troupes américaines à portée de char de Bagdad. Schwarzkopf, le général en chef des armées dans cette mission, a regretté de n’avoir pas pu « finir le travail ».

Finir le travail, c’était alors entrer dans Bagdad et se débarrasser de Saddam Hussein. De nombreux Américains, les années suivantes, l’ont suivi dans ce regret.

Et pour nous, là-bas, c’est quoi le travail qu’il s’agit de continuer ? Le Président n’a jamais ni défini la mission, ni annoncé une stratégie, ni posé des jalons dans l’évaluation de l’action.

Un seul objectif peut justifier notre présence : écarter définitivement les Talibans et leurs moeurs barbares, éviter que l’Afghanistan ne devienne la tête de pont d’Al Quaïda.

Y mettons-nous les moyens ? (« Nous », étant bien sûr les forces de l’OTAN et non la seule France). La population afghane vit en moyenne avec moins d’un euro par jour. La seule chance d’approcher de la mission évoquée est de les rallier fortement , non aux vertus civilisatrices de l’Occident, mais à sa capacité d’améliorer leurs conditions de vie. Tout montre qu’au contraire, l’aide humanitaire tarde et que les talibans retrouvent leur place dans la société.

Ce qui fausse le jeu, une fois encore et comme à peu près partout, c’est la drogue , dont l’Afghanistan est aujourd’hui le premier exportateur . Par l’intermédiaire de la drogue, nous payons nous-mêmes les armes qui visent à nous détruire. Je dirais même à nous détruire doublement : ici en la consommant, là-bas en armant ceux qui ont déclaré la guerre à l’Occident.

Nous ne finirons jamais aucun « travail » tant que ce fléau supérieur à toutes les épidémies de l’histoire continuera d’en fausser la marche.

Je parle toujours avec grande prudence des conflits extérieurs. Ossétie, Afghanistan, ce que nous ignorons est bien plus vaste que ce que nous savons. Même au moment de la motion de censure posée à l’Assemblée par le groupe SRC après la décision d’envoi d’ un contingent supplémentaire en Afghanistan, j’étais dans le doute. L’horreur du régime taliban est telle qu’on ne peut pas simplement détourner la tête.

Un sujet où nous sommes sans certitudes, mais non sans craintes.

Répondre

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel