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Alain J, Chantal, Nicolas, Pierre, Paul et les autres, on en oublierait presque qu’en ce moment même se produit un événement d’une autre importance : l’équinoxe de printemps. Pour moi, le plus beau moment de l’année, celui où la durée des jours égale celle des nuits, et pas à pas, des pas tous les jours un peu plus grands et optimistes, la dépasse pour culminer au solstice d’été.

Non, le plus beau moment n’est pas ce solstice, car s’il est plein d’éclat, il est aussi plein de menaces, et inéluctablement, à pas d’abord tout petits, les jours battent en retraite devant la nuit.

Une des grandes qualités des humains est d’être des animaux homéothermes, ce qui veut dire que dans certaines limites, la température de leur corps ne bouge pas. Beaucoup sont aussi « homéochromes », mot très incertain, extemporanément inventé, pour dire que leur humeur, leur inquiétude, leur vision du monde, ne dépend ni de la lumière du ciel, ni des couleurs du temp : je ne fais malheureusement pas partie de ce groupe et s’il en faut peu pour me réjouir (deux merles en ce moment bataillant ferme à la porte de ma petite halle aux grains), il en faut peu aussi pour que je m’interroge sur le sens de la vie et autres sujets qui ne font pas forcément grimper aux rideaux.

En ce moment précis, les feuilles des buissons tressaillent comme autant de petits miroirs, les oiseaux volettent en tous sens, et de cette agitation incessante nait une impression d’immense calme.

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