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En amour de notre langue et mieux que nous soucieux de ne pas la farcir de mots et vocables anglais au point d’en dénaturer le goût.

Non que la langue n’évolue et même soit faite pour évoluer, les Québécois en sont la preuve. Leur parlure est marquée par les mois de neige de l’hiver, l’individualité et le désir de protéger de l’environnement anglophone qui est le leur. Ce qui est d’autant plus signifiant que la plupart parlent anglais et que tous le comprennent. En tout cas, ils le connaissent en grande majorité beaucoup mieux que les zozos snobinards qui ne parlent aujourd’hui de par notre hexagone que d’e-learning et de benchmarking.

« En amour » est beau, juste, bref, parfait. Tellement plus juste que le fâcheux « tomber amoureux » qui évoque davantage la catastrophe que le bonheur et correspond bien mal à l’état qu’il désigne. Plus proche de la réalité de cet état qui enrobe et quelquefois isole. Proche de cet « en amour », en santé et plus simple et plus condensé que « en bonne santé », qui frôle le pléonasme, la santé étant par définition un état favorable et positif.

Même les mots techniques de l’âge sont plus heureux en québécois. Une « marchette » correspond plus à la réalité des désirs d’un âgé qui sont tout simplement de marcher comme bon lui semble qu’un « déambulateur ». Quelle vieille dame a pour ambition de « déambuler », de divaguer ou d’errer. Elle veut tout simplement aller à l’épicerie voisine d’un pas assuré pour y faire ses courses de manière autonome.

Je suis plus réservée sur l’usage presque général du mot « aînés » qui situe les âgés par rapport aux autres. Bien sûr on est toujours l’aîné de quelqu’un mais, bien sûr aussi, on a toujours plus aîné que soi. Je déteste carrément « aînés » quand on l’accompagne de « nos ». Aînés ou âgés, ils sont un groupe fort, n’appartenant ni aux générations d’après, ni à celles d’avant. Ils sont eux-mêmes et fiers de l’être. Faisons, au demeurant, tout le possible pour qu’ils le soient. Pardon à mes amis québécois, je voudrais bien qu’il y ait un jour une « Age pride ».

Comments 18 commentaires

  1. 02/12/2012 at 19:18 Alain

    Va pour « en amour », qui n’est en fait qu’un anglicisme, mais les Québécois « tombent » bien en amour comme les anglophones ‘fall’ in love, ; en d’autres termes comme on tombe fou, ce qui revient au même – fou amoureux s’entend !

    La « marchette » du Québec fait un peu penser à la « poussette » des Belges, qui n’est autre que le caddy de nos supermarchés. A ce propos, une dame qui aura demain 83 ans me faisait remarquer hier qu’elle a de plus en plus de mal à faire son ravitaillement hebdomadaire, en raison d’un dos très douloureux, me précisant qu’elle utilise son caddy comme un déambulateur inconfortable. Sans aller jusqu’à les faire dessiner par Philippe Starck, ne pourrait-on demander aux supermarchés de mettre à la disposition des seniors a mobilité difficile (mais à volonté intacte) un petit contingent de véritables « poussettes-marchettes », engins hybrides propres à leur assurer le confort et la dignité de l’autonomie qu’ils revendiquent ?

  2. 02/12/2012 at 21:06 alphonse

    D’accord avec vous Alain (si vous me permettez encore!), « en amour » dérive probablement du falling in love immortalisé par Barbara Streisand.

    Dans une émission TV récente, l’immense québecquoise Céline Dion a été invitée à faire une déclaration d’amour à Patrick Cohen (7/9 Frinter).
    Elle s’est exécutée en lui disant simplement qu’au Québec et en québecquois, dans ces cas-là,
    on dit: « Tu me fais CAPOTER..! »

    Cela me paraît beaucoup plus proche de la spontanéité imaginative de nos ancêtres sans papiers qui ont fondé les USA et le Canada…même si à l’époque, ils n’avaient probablement pas encore une exigence aussi pointue en matière de sécurité sexuelle…

  3. 03/12/2012 at 09:33 Babeth

    Dans les services d’aide à domicile, on parle de bénéficiaires ou d’usagers. « Usager, comme usé? » m’a demandé un jour une dame espiègle! Non, usager comme « user de », bénéficiaire comme « bénéficier de »… Mais fi de ce langage, j’ai cessé de vouloir utiliser de jolies tournures le jour où j’ai entendu ma chef de service parler de « clients ». Dans un CCAS, donc un service public, c’est moyen.

  4. 03/12/2012 at 10:13 alphonse

    …m’enfin….dirait Gaston…en matière de cadies-déambulateurs…c’est aussi bien, comme souvent et ailleurs, une question de « point de vue »…

    L’autre jour dans mon patelin reculé où les accès à la Belgique sont comme autant d’accès à la mer…, je vois une dame avec ce genre de véhicule, avec des freins et tout…complètement bloquée au fond de la rigole profonde qui sépare le « passage piétons » et le trottoir: elle s’efforçait de lever son engin et tout son contenu à bout de bras…comme un haltérophile…!!!

    Et si vous montiez sur le trottoir en marche arrière, Madame, en tirant votre « poussette » vers vous, ça n’irait pas mieux?

    Total, elle a encore dû penser que j’étais tombé amoureux…

  5. 03/12/2012 at 11:29 Alain

    @ Babeth et alphonse

    En fait, comme l’illustre l’exemple d’Alphonse, la poussette-marchette doit être mise à disposition des personnes à l’intérieur du supermarché, pas les contraindre à s’encombrer d’elle pour la trimballer jusqu’à leur voiture (ou un transport en commun) et la charger avec les provisions, etc. En résumé, donc, la poussette-marchette disponible à l’intérieur de la grande surface (pas sur le parking), puis la livraison des provisions à la maison (ce service existe déjà). Cela ne représente pas un gros investissement pour les grandes surfaces.

    • 03/12/2012 at 11:52 gautheron

      Du temps perdu,vous le diriez comment en Québécois.
      Nos anciens, agés, vieux, vieillards, résidants, clients, patients et autres appellations non controlées, ont besoin de toute autre chose que de savoir comment vous les nommez..

      • 03/12/2012 at 17:38 Babeth

        Pas d’accord. Le mot traduit la pensée. La pensée induit l’acte. Donc oui, c’est important. C’est comme la différence entre « les handicapés veulent travailler » et « les personnes handicapées veulent travailler ». Dans la première phrase « handicapés » est le nom définissant la personne, dans la seconde « handicapés » est l’adjectif qualifiant la personne. C’est peut-être un détail, mais ça fait la différence.

        • 04/12/2012 at 10:01 gautheron

          Les femmes de ménage ont elles vu leur sort amélioré depuis qu’elles sont affublées de la dénomination de Technicienne de surface ? Pour elles et aux yeux des autres elles restent des femmes sous payées et mal considérées.

          • 04/12/2012 at 16:44 Babeth

            Je plussoie. Mails il faut avouer que « technicienne de surface » est une expression qui ne veut rien dire.

  6. 04/12/2012 at 13:57 citoyen

    @ gautheron
    j’aime pas les râleurs systématiques. Surtout pas ceux qui argumentent en disant que ce qu’on écrit exclut autre chose. On peut faire l’un ET l’autre. Mais les manichéens cherchent à tout prix à diviser et opposer. Tristes figures.

    • 04/12/2012 at 16:31 gautheron

      OK cher citoyen, pour faire « l’un et l’autre ». Ma question reste posée, une fois les mots pour le dire changés quand s’attaque t on aux problèmes ?

  7. 04/12/2012 at 17:35 Louis

    Un cas de « figure » amusant : le RUMP de Fillon. En anglais, the rump = le croupion. Ou plus familièrement : le fion (à ne pas confondre avec le Fillon). C’est vraiment pas de cul ! L’UMP en train de devenir un parti croupion …

  8. 05/12/2012 at 22:34 alphonse

    Louis…si je puis me permettre, vous touchez là celui de Morano…

    Je veux parler du niveau. Donc du fond.

    Ce qui se passe à l’UMP, des oeuvres de Fillon, à moins que cela ne tourne en eau de boudin, est un évènement politique salutaire dont la France manquait depuis assez longtemps.

    Sauf la « classe » de Ségolène Royal pour l’avoir évité au PS, je crois que l’on y serait bien avisé d’en prendre de la graine.
    Le catalyseur du pouvoir et l’appétit de certains aidant…on ne va pas tarder à y voir plus clair.

    • 06/12/2012 at 11:24 Louis

      Vous savez Alphonse, que l’UMP tourne en eau de boudin ou en n’importe quoi d’autre, je m’en tape complètement. Triste image de politicards professionnels qui se raccrochent à toutes les branches. Et puis ça évite de parler d’autre chose ! Pratique pendant que la France est en train de crever la gueule ouverte.

  9. 06/12/2012 at 11:35 citoyen

    je n’aime pas ce déclinisme un peu trop partisan (je vous connais, Louis…). Certes, la situation est grave, mais la faute à qui? Et qui bosse comme des fous pour sortir la France de cette situation? et qui essaie de leur mettre des bâtons dans les roues?

    • 07/12/2012 at 11:55 Louis

      Citoyen, vous me connaissez bien mal !

  10. 06/12/2012 at 17:50 alphonse

    Il y en

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