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Luxueuses, somptueuses, leurs grandes hampes montent fièrement de plantes qui ne coûtent rien et qu’on s’offre d’un jardin à l’autre. Pas même besoin d’avoir la main verte ni des voisins généreux : une seule hampe contient assez de graines pour couvrir un hectare, en quelques étés quand même.

Ces plantes merveilleuses n’ont pas que la majesté de leurs hampes : la générosité de leurs feuilles dont trois suffiraient pour une jupe, leur texture comparable à la peau, leur découpe savante ajoutent au précieux de la plante que pourtant nulle jardinerie ne songe à vendre car trop banale et sans autre valeur que le regard qu’on sait lui porter.

Ce regard n’est pas anodin et bien des médecins (tiens donc !) l’ont suffisamment porté pour faire entrer le nom de la plante dans le vocabulaire scientifique. Les épithéliums peuvent se développer selon le beau dessin de l’ « acanthose »et la comparaison à la découpe des feuilles est souvent utilisée par de doctes personnes très éloignées du jardinage.

Plus loin encore dans les siècles et bien avant que le microscope ne débusque le dessin de l’acanthe dans des formes minuscules, les architectes l’ont élevé très haut au sommet des colonnes corinthiennes « à feuilles d’acanthe ». Ces belles épanouies ornent l’histoire de la peinture et de la bijouterie. Elles sont partout et jusque dans les châteaux, plantes du pauvre qui ont fait fi de l’ascenseur social.

Tout cela n’a évidemment pas échappé aux poètes qui lui comparent la souplesse et les courbes des jeunes filles, l’irréel des mondes imaginaires et bien d’autres fantaisies de l’esprit dont les poètes ont le secret.

Mon jardin en est plein et je dois les contenir pour qu’elles ne l’emportent pas sur le lierre étendu au sol, les sureaux tout aussi prolifiques, les bébés micocouliers  semés à tout vent par leurs parents, les petits palmiers tombés des grappes jaunes que les adultes essaiment largement… Tout cela est si amical, ordonné en même temps qu’anarchique, satisfait de la pluie comme du soleil, bref, heureux de vivre que j’ai eu envie d’en parler…

Comments 6 commentaires

  1. 02/06/2013 at 16:40 DERUELLE michelle

    Bonjour chère Ministre
    loin de l’assemblée la vrai vie prend le dessus,et la nature continue son œuvre ,majestueuse ,au dessus des lois , des textes, etc..pour vous permettre de souffler un peu ,la rentrée est sur les chapeaux roues, pas de répit.je vous trouve très sage sur les bancs de l’assemblée que je suis toutes les semaines (ça c’est pour rire)
    bon courage nous sommes fiers de notre gouvernement ça avance .

  2. 02/06/2013 at 17:44 sylvie

     » la tentation de Venise  » : vous bénéficiez de l’invitation à Paris toutes les semaines, ça n’est déjà pas si mal… à défaut de  » l’invitation au voyage  » bien sûr ! ( blague poétique pour une fois )

  3. 03/06/2013 at 05:16 dove33

    à feuille d’acanthe sans s ! 🙂

  4. 05/06/2013 at 15:54 Alain

    J’eusse aimé un mot pour nos amis les crassulas, quand bien même ils sont un peu empotés.

  5. 06/06/2013 at 09:41 klaus

    Alain, ils vont bien! Comme toutes les autres plantes d’ailleurs, grâce à nos soins. Faut venir les voir!

  6. 07/06/2013 at 18:35 alphonse

    « …trois suffiraient pour une jupe… »

    Dans les marches lointaines de la République, le sud belge qui vit tant de français aller au front et ne pas en revenir, on dit encore, quand on voit un petit coin de ciel bleu:
    « …il y en a assez pour faire une culotte de soldat français… »

    C’est comme de vrais socialistes: combien, au gouvernement, depuis 1981…?

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