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Pendant ce temps-là, un mien copain, soigné par un autre mien copain, parcourt les rues d’Aleph, de Gaza ou de Donetsk entre bombes et obus. Chaque traitement, chaque examen dont on attend le résultat est à haut risque, et au bout de la rue, nul ne sait ce qu’il trouvera.

Ce même copain et ses congénères, quand il entend à la radio parler de la stratégie de Pierre ou de Paul pour 2017, il n’en pense qu’une chose « 2017, est-ce que je serai-là ? »

A vrai dire, moi aussi, quand j’entends Pierre ou Paul, déclarateurs politiques précoces, quelquefois à répétition, se poser assurément pour les primaires ou autre concours de saut programmé dans 3 ou 4 ans, je m’interroge aussi pour lui « Sera-t-il là, se pose-t-il même la question à être ainsi si assuré ? »

45 ans de médecine et une bonne trentaine de cancérologie m’ont appris que le futur est un pari. Plus important, ils m’ont fait partager le quotidien de « ces héros de notre temps » qui franchissent les épreuves que nous (les médecins) leur infligeons avec un courage qu’ils ne se connaissaient souvent pas eux-mêmes, voulant tout savoir, des risques comme des chances, et continuant à vivre, parlant de ces bombes et de ces obus d’une voix naturelle, ou presque naturelle, supputant le destin comme les commissaires d’une enquête dont ils ne sont en rien coupables mais il leur reste à savoir s’ils seront la victime.

La politique, oui certainement, il faut l’aimer ; plus certainement encore, il faut la remettre à sa place.

Comments 11 commentaires

  1. 17/08/2014 at 16:11 Michèle Delaunay

    Les gentils habitués du blog remarqueront que quelques chiffres manquent à « il faut aimer la politique ». Des articles de cette série au fil du clavier me paraissent plus propres au différé d’un petit (éventuel) ouvrage. Voilà pourquoi.

  2. 18/08/2014 at 09:48 citoyen

    difficile de mieux décrire ce que l’on vit dans ces situations d’attente entre deux traitements ou deux scanners. Summun de lucidité, de volonté de savoir et de courage face à des traitements qui peuvent être très éprouvants.
    Est ce que vous regrettez quelquefois votre métier précédent ?

  3. 18/08/2014 at 10:39 alphonse

    … »situations d’attente entre 2 traitements et 2 scanners »….ou entre deux élections…c’est à peu près pareil…Il y a aussi, même si ce n’est guère posible d’y penser tout le temps pour vivre, la mort pour tous…

    Mais Madame devrait nous préciser un peu à qui elle pense en parlant de ces « déclarateurs précoces », en politique donc (mais on « sent » la sexologie clinique derrière ce bel euphémisme!)…
    Pour les distinguer des déclarateurs toujours tacites…comme le beau Laurent du précédent article?
    Je me suis bien gardé d’en remettre sur l’excellente réflexion lapidaire d’Alain sur ce « sujet »: « …gendre parfait…la classe! » (il ne manquait qu’un accent circonflexe sur le a)

    Mais sur les conditions plus ou moins difficiles du passage de rien à tout, ou de tout à rien, j’ai trouvé chez StEx dans son « Courrier Sud » une riche expression:

    « …la nostalgie non de la fortune, mais de ce qu’elle autorise… »

  4. 18/08/2014 at 15:48 patient

    Personne ne sait comment il réagit quand le verdict tombe. Pour moi, ce furent 10 secondes de panique puis : « réfléchis, que faire de la situation? » Opposer la raison à la peur. Essayer « to make the best of it » et de se battre en faisant confiance aux médecins. Eviter d’imaginer le « worst case ».
    Je sais que cela se dit facilement, que maîtriser ses angoisses et peurs n’est pas donné à tout le monde, mais dans mon cas ça m’a permis de bien traverser cette épreuve.

  5. 19/08/2014 at 08:16 Alain

    Cela n’a jamais fait de mal à personne, en effet, d’être « remis à sa place ».

    La politique n’est pas une science mais un outil, qu’on trouve parfois dans les mains d’élus qui n’auraient jamais été reçus à leur examen, eût-il existé un CAP de maire, de conseiller général, de député, voire même de président de la République (je ne vise aucunement l’actuel tenant du titre).

    Je pense aussi au permis de « conduire » : si l’obtention d’un mandat électif était soumise aux mêmes épreuves que celle du permis de conduire, combien de candidats seraient reçus au « code » et à la « conduite », littéralement ? A combien de ceux-là resterait-il en fin de mandat des points sur leur permis ?

  6. 19/08/2014 at 08:22 fan club

    Votre commentaire  » les gentils habituES du blog…  »

    en somme le fan club est autorisé à s’auto dissoudre

  7. 19/08/2014 at 09:50 Michèle Delaunay

    A fan club.Il n’en est rien, il n’en est rien… le fan club est cher à mon coeur et à celui de ces habitués qui visite chaque jour mon blog.
    Les commentaires y sont plus rares qu’il y a quelques années, mais il semble que cette évolution soit générale. Les blogs se sont raréfiés et les commentateurs ou autres intervenants sont davantage présents sur facebook ou twitter.

  8. 19/08/2014 at 11:32 alphonse

    Mais enfin, madame…..vos déclarateurs (politiques!) précoces…..ils n’attendraient donc pas le comble de l’étreinte finale, les yeux dans les yeux des français…pour exprimer pleinement leur tréfonds, alors…?

    Allez, donnez-nous des noms!

    Ou alors, votre déontologie vous oblige à leur proposer un traitement.
    Déjà que Robert Hue écrit un bouquin où il explique que les partis sont en train de mourir, et ils ne le savent pas..

  9. 19/08/2014 at 12:12 Gauci Honore

    Je rappelle a Madame Delaunay que l annee derniere,quand elle etait encore ministre des personnes agees,je lui avait envoye un dossier prouvant le detournement en curatelle de compte de ma vieille mere par le juge des tutelles d Albi et un curatrice…Aucune reponse,aucune suite..C est ca votre politique?

  10. 19/08/2014 at 20:14 Citoyen

    Que peut-on faire contre cette confusion dont une fois de plus, alphonse croit devoir nous arroser?

  11. 20/08/2014 at 14:13 gauci Honore

    Madame Delaunay, Vous etes peut etre une bonne cancerologue mais vous ne faites pas votre devoir en tant que ministre des personnes agees.L annee derniere,je vous avais envoye un dossier prouvant le detournement de fonds du juge de tutelles et d une curatrice a Albi au detriment de ma vieille mere,sans defense..Aucune reponse,aucune action contre ca!Honte a vous!

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