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Il n’y a pas qu’en France.. Le magazine allemand « Der Spiegel » s’est ému ces derniers mois de la propension de ses confrères journalistes à collectionner nouvelles sombres et catastrophes diverses, comparaisons dépréciatives d’aujourd’hui avec hier et aspirations peureuses vers un passé qui paraissait meilleur.. Le magazine a donc décidé de marquer 2016 par une nouvelle rubrique où figureraient bonnes nouvelles, tendances positives et comparaisons flatteuses pour notre modernité. Titre éloquent de la rubrique : « Avant, tout était pire » (« Früher war alles  schlechter »).

La rubrique, à vrai dire, n’est pas prête de s’étioler. Le champ de la santé vient en premier à l’esprit pour l’alimenter. Les exemples sont légion et il faut au contraire réfléchir pour trouver des fléaux qui n’existaient pas avant ou qui se sont aggravés. Un bien sûr : le SIDA, mais en contre partie, bye bye variole, diphtérie, poliomyélite, scorbut, rachitisme.. (tout cela de manière complète ou presque complète).  La tuberculose qui décimait les jeunes adultes (et, il est vrai, alimentait la littérature) se compte aujourd’hui par cas isolés.

La mortalité infantile qui a fait, au premier quart du XXe siècle, que mes deux parents avaient l’un et l’autre été privés d’un frère et d’une soeur (soit 60% de mortalité au sein de 2 familles, il est vrai éloignées des grands centres) a maintenant un caractère exceptionnel.

En politique aussi (mais si, mais si…), il y a aussi de bonnes nouvelles. Le blocus vient de se lever à Cuba et en Iran. Les Russes et les Chinois qui n’avaient que des chances infimes de franchir les frontières, voyagent en grand nombre et nous pouvons aller chez eux librement. L’école est gratuite dans beaucoup de pays et si en 1900, c’est un cinquième de la population mondiale qui savait lire et écrire, c’est aujourd’hui un cinquième qui ne sait pas.

Les guerres sont nombreuses, mais elles tuent beaucoup moins. Sans évoquer les deux guerres mondiales, la guerre de Corée a fait 2 millions de morts, le Vietnam 800 000, la guerre Iran/Irak qu’on a tendance à oublier 500 000.. Même le drame Syrien peine à concurrencer ces chiffres bouleversants (voir schéma).

La pauvreté, me direz vous.. Elle affligeait 90% de la population mondiale il y a 200 ans, ce sont aujourd’hui 10% qui en souffrent au même point.

L’espérance de vie, est-il besoin d’en parler ? Elle a pratiquement doublé au XXe siècle, mais attention: la dernière étude de l’INSEE, publiée le 19 janvier, montre qu’elle s’affaisse en France, un peu plus chez les femmes que chez les hommes. Les vieux étant toujours plus vieux, ils sont aussi plus fragiles au froid, au chaud ou à la grippe qui les fauche plus aisément. Quant à l’affaissement plus marqué chez la femme, bien que ce ne soit pas encore démontré, un fait paraît y participer : les femmes commencent à mourir du tabac, alors qu’elles en étaient pratiquement indemnes au siècle dernier.

Alors quoi ? Tout n’était pas mieux hier, et très loin de là. Mais tout peut être pire demain et nous ne devons nullement baisser la garde. Le meilleur peut engendrer le pire plus souvent que l’inverse.

 

 

Comments 2 commentaires

  1. 21/01/2016 at 10:30 klaus

    Je pense que le « Spiegel » a répondu à un sentiment de beaucoup de gens qui se posent tous les jours la question en écoutant les informations: « que des catastrophes, que des guerres, que des faits divers de toute sorte! Quand nous donnera-t-on des informations qui ne vous cassent pas le moral dès qu’on sort du lit? »
    Ceci étant, dans l’article du « Spiegel » on cite l’ancien président américain Bill Clinton qui met en garde contre la tentation de ne lire hâtivement que les titres des articles, de se concentrer sur la situation à un certain moment en oubliant d’observer ce qui se passait avant et donc les tendances: « Don’t follow the headlines, follow the trend lines! »

  2. 22/01/2016 at 13:46 Laurent

    En effet, rien de pire que de baisser la garde ou de se complaire dans l’autosatisfaction…
    Je ne connais pas les sources d’information s’agissant des illettrés comparés aux autres mais j’ai des doutes sur la récente réforme du lycée: je vois de plus en plus d’écrits avec un participe passé à la place de son infinitif pour un verbe du 1ier groupe; sa va au lieu de ça va; des lycéens ne sachant pas définir un adjectif, un pronom…; des adultes écrivant « les pommes que j’ai cueilli » et assimilables… et la liste est longue (ne parlons même pas du langage littéraire et en beau français des idoles de la téléréalité…)! Au sujet de l’école le blog de BRIGHELLI vaut son pesant d’or…
    L’année 2015 est la plus chaude jamais répertoriée depuis que le relavé des températures existe (plus de 120 ans): CO2 dégagé par l’exploitation des gaz de schiste aux USA, charbon de la Chine (et autres polluants)… Et le charbon de l’Allemagne: qu’attend-on pour leur vendre de l’électricité si possible de source solaire? Après tout ne nous vendent-ils pas assez de voitures aux logos, aux marques si bien connues? Les règles de propriété sont claires s’agissant des biens, de surfaces, Etc… Mais pour l’atmosphère terrestre, ça laisse beaucoup à désirer et pourtant le jeu en vaut la chandelle. C’est une copropriété où le gagnant/gagnant est par nature de mise…
    La défiance par rapport à la vaccination: le politique y peut quelque chose! La faute à qui? Les millions de doses perdues en nature et en argent du contribuable de vaccins de la grippe H1N1 y sont sûrement pour quelque chose: merci R. Bachelot et vos conflits d’intérêt…
    L’explosion des pesticides/insecticides sur la peau et dans les fruits et légumes, notamment les pommes: on ne voit aucune réaction pleine de bon sens de la part du politique. Les études portent sur la toxicité d’un produit à la fois pas sur la bonne vingtaine qu’il y a dans les pommes en particulier. Merci Monsanto! Quoique maintenant le roundup est interdit à la vente. Merci Ségolène. ça faisait pourtant longtemps qu’il était commercialisé. Que penser des dégâts insoupçonnés de tous ces produits, des perturbateurs endocriniens? Quel coût à venir pour la santé et pour des vies en péril ou en sursi? Toujours le temps de latence long entre la prise de conscience et l’action salvatrice, réparatrice comme c’est le cas avec les passages à niveau accidentogènes par exemple. Entre temps, que de temps perdu, de promesses non tenues, de discours vains, d’élections et d’élus inactifs…

    Conclusion, c’est pas demain la veille… Je doute qu’en soignant la com. comme avec le livre de Sarkosy (quel pitoyable mea culpa: quand on aime (la France, son enfant), ça va de soi: le dire et le redire paraît tout de suite très suspect…

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