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Le chiffre du mois

Un seul chiffre (ou plutôt deux..) pour cette rubrique mensuelle des « chiffres du mois ».

Celui-là est si terrible que je veux le laisser tout seul faire son chemin dans nos têtes.

100 millions de morts au XX ième siècle : non, ce ne sont pas les deux guerres mondiales réunies (55 millions pour la deuxième, 8 pour la première), aucun conflit n’a atteint un chiffre aussi faramineux, aucune pandémie, aucune famine…

100 millions de mort, c’est le tabac.

Le pire est à venir : si dans nos pays les chiffres stagnent ou baissent, planteurs et vendeurs de tabac, cigarettiers, ont changé de cibles et c’est vers les jeunes des pays en développement qu’ils s’orientent aujourd’hui.

« Si rien n’est fait, le nombre de décès liés au tabagisme atteindra plus de 8 millions par an d’ici 2030 et 80 % des cas se produiront dans les pays en développement ». On atteindra un milliard de morts au XXI ième siècle si les tendances actuelles se poursuivent.

« Les cigarettiers ont recours à des stratégies de communication prédatrices pour accrocher les jeunes à leur drogue » . L’OMS (Organisation mondiale de la Santé) demande la suppression totale de la publicité, dont on sait qu’elle a un rôle initiateur considérable dans la consommation et partant, dans la dépendance.

Ceux qui m’entourent savent que c’est pour moi une bataille de chaque jour, sans doute mon seul dogmatisme. Il faut avoir vu un homme jeune mourir d’un cancer du poumon, un autre de cancer de la gorge, un troisième avoir une artérite, un infarctus, un accident vasculaire cérébral… pour partager ce dogmatisme anti-tabac. A côté des risques du tabac, tous les pesticides, polluants, OGM sont des pastilles de santé.

Travail du dimanche : le facteur humain

Travaillé tout l’après-midi à rédiger des amendements que je compte proposer à l’occasion de la proposition de loi « visant à rénover les dérogations au repos dominical ».

La proposition de loi viendra à l’Asssemblée la semaine prochaine. Le texte vient, précipitamment de nous être mis sous les lunettes. Ce n’est pas un mince sujet, car il pose le problème du modèle de société dont nous voulons. Vendre plus, acheter plus, ou être plus ? Pour moi, la réponse est claire et un précédent billet l’a déjà évoqué (« travail du dimanche : c’est non »).

Mon amusement, en cette fin d’après-midi, est que nous sommes justement dimanche, et que, mon assistante Charlotte, une copine de sciences-po et moi, nous avons plutôt trouvé du plaisir à travailler sur le sujet, et de l’amusement à constater que nous y travaillions le dimanche !

Bien sûr que je suis pour le travail du dimanche, si ce travail consiste à faire quelque chose dont a envie, à se former, à progresser, à aller dans son labo jeter un oeil sur une expérimentation en cours et tant d’autres belles choses, y compris travailler à des amendements législatifs ! Bien sûr que je suis définitivement contre le travail du dimanche quand il concerne l’emploi commercial, vendre, faire vendre, faire acheter…

Donc, toutes les trois, à quelques centaines de kilomètres les unes des autres, on a essayé de mettre en forme législative, tout ce qu’implique de fâcheux un élargissement des dérogations au repos dominical.

J’évoque ici un seul point, parce que lui aussi est amusant. « Le repos du 7ème jour », présent dans la bible, correspond à un besoin biologique. Beaucoup d’études scientifiques nous montrent aujourd’hui que ce sympathique animal qu’est l’être humain répond à des règles chronobiologiques qui font qu’il a besoin de se reposer à intervalles réguliers, que tel métabolisme n’est pas le même à 7 heures du matin qu’à 7 heures du soir, et, par exemple, l’éfficacité des médicaments n’est pas la même selon l’heure et la périodicité selon laquelle on les administre.

Donc, celui qui a écrit ou inspiré la bible, était déjà au courant de ces études chronobiologiques, quelques dizaines de siècles avant qu’elles aient été faites..

Et si on regardait un peu « le facteur humain » (c’est le titre d’un roman de Graham Greene) avant de légiférer à tort et à travers ?

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel