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Il faut aimer la politique (II)

Dès le lendemain de la mise en ligne du billet, numéroté « I » par une sorte de superstition destinée à lui donner une descendance, un petit papier du Figaro m’amène tout droit à l’épisode II.

« Spleen à répétition » diagnostique « le Fig ». Je ne le vis pas ainsi. C’est bien une blessure, bientôt une cicatrice, qui n’empêche ni bonne humeur, ni énergie positive, ni projets plus nombreux que n’est vaste le temps pour les réaliser. Et la question demeure « quelle politique que l’on puisse aimer et faire aimer ? »

Je me souviens d’une conversation, relativement longue, avec François Hollande, alors récent candidat à la Primaire pré-présidentielle. C’était dans son petit bureau de député, au 4ème étage du 3AB, nom de code du bâtiment de l’Assemblée sis 3 rue Aristide Briand. J’avais évoqué avec lui (déjà !) la nécessité de s’adresser aux âgés et de ne pas faire de la jeunesse sa priorité exclusive. Sa réponse était –et demeure-  « En parlant des jeunes, on parle aussi à leurs parents et grands parents qui n’ont plus grand désir (ou plus grande inquiétude) que leur avenir ».

Les 15 millions de retraités français ont besoin aussi qu’on leur parle d’eux-mêmes, mais ce n’est pas ce qui m’occupe ici. La conversation a évolué et je lui ai exprimé mon admiration de sa manière affable, attentive, souriante, lumineuse, avec laquelle il allait vers les autres. Sans aucun doute ce naturel, cette générosité de soi qui paraît sans calcul, font aimer la politique. Pour moi, il m’ont aussi fait aimer François Hollande.

Ce naturel avenant, il l’a traduit dans son admirable discours du Bourget par l’expression « J’aime les gens ». J’en ai fait le fil rouge de la campagne électorale pour les primaires puis pour les présidentielles : pas un de mes interlocuteurs, dans des dizaines et des dizaines de séances de porte à porte, qui n’ait eu droit à un petit sketch sur la personnalité et le sourire du candidat, ne laissant aucun doute sur son soucis des Français et des plus modestes d’entre eux.  J’étais sincère, joyeuse moi même, j’ai toujours été entendue avec confiance. Je n’irai pas jusqu’à affirmer que cela a joué dans le très beau résultat de mon candidat à Bordeaux (59%, le plus beau score des villes de droite), mais pour autant j’espère que cela n’y a pas été pour rien.

J’aime la politique quand elle portée comme une lampe de mineur, capable d’éclairer tous les tunnels. Quand elle est joyeuse, chaleureuse, nette, quand elle n’a pas honte d’avoir quelque chose de physique, de proche, de communicatif. Je pense là à Christiane Taubira qui aime toucher, prendre la main, tenir aux épaules. C’est un reproche que l’on m’a fait au début de ma vie politique et c’est vrai, j’allais vers les gens en médecin, peut-être trop puisqu’on me l’a reproché comme porteur d’ambiguïté.

Hollande pouvait-il lui même demeurer tel qu’il fût candidat dans le carcan qu’on lui a imposé dès le début de sa Présidence ?  Disait-il un mot amical sous forme de plaisanterie, on rappelait qu’il avait été « Monsieur petite blague ». Prenait-on de lui une photo souriante, une meute de basheurs s’abattait sur son ignorance de la situation du pays. Pour ma part je crois que le sourire n’exclut ni la dignité, ni le respect et qu’il exprime d’abord la deuxième des valeurs de la République, celle dont nous manquons le plus : la fraternité.

 

Lui, Président

Euphorie sur le terrain ce matin. Presque trop. Les grincheux s’étaient sans doute cachés. Nous étions pourtant dans une rue où l’on compte d’ordinaire plus de figues que de raisins et où l’accueil à François Hollande est, disons, mesuré.

Il faisait beau, c’était sans doute ça. Une paroissienne -comme on disait autrefois- m’a hélée d’un trottoir à l’autre

– C’était bien, très bien. Bravo ! Continuez !

Un peu plus et je me suis sentie un instant la débattrice d’hier. Derrière une porte, une mine un instant triste comme un jour sans pain s’éclaire d’un coup :

– On va gagner ! Tenez bon ! Du courage !

Les mots exacts de François Hollande à Cenon quand il racontait tous les encouragements qu’il reçoit à tous moments. Le plus drôle étant « surtout, allez jusqu’au bout. Je ne crois pas que François ait eu jamais l’intention de s’arrêter à mi chemin.Pour tout dire, moi non plus, à qui l’on dit souvent les mêmes mots.

Retour chez moi. Une élégante de mon âge, très « champ de Mars », risque un « Soyez assurée que nous vous suivons ! »

La formule est plus ambigüe. Suivre, sûrement, mais jusqu’à quel bout ?

Ne boudons pas notre plaisir. On colle, on tracte, on porte-à-porte jusqu’à demain minuit.

Et 48 h après, on recommence !

 

Le kit Sarkozy

Le programme du candidat Président est annoncé : non pas pour il y a un mois, comme d’abord annoncé, pas davantage pour samedi dernier comme attendu, mais peut-être pour demain ou pour samedi prochain..

Finalement, pas de précipitation : il reste plus de deux semaines avant le 1er tour.

Soyons compréhensifs : ils montent le kit. Qui n’a peiné sur une étagère IKEA du modèle le plus simple lance le premier sac de clous ! Quand il faut monter tout un programme avec une planche trouvée au rebut du rayon immigration, un tiroir fourre-tout à la sécurité, des montants branlants côté justice… Comment voulez-vous faire ça en quelques semaines même en période de vacances scolaires et en s’y mettant tous !

Après enfumage, bricolage est élevé au rang de 2ème mamelle de la France sarkozienne. On verra bien ce qu’on va voir et si ça tient, branlant mais debout, jusqu’au 6 mai.

A vrai dire tout le quinquennat a été comme ça. Dès juin 2007 a été annoncé « le grand plan sur la dépendance et le cinquième risque ». Cinquième risque qui n’a jamais été que la cinquième roue de la charrette et qui a été abandonné en rase campagne à la rentrée 2011.

Il y a eu aussi « la grande loi de santé publique ». De grande loi point dans les cinq ans. De petite non plus d’ailleurs. Mais soyons honnêtes : deux minuscules apparitions « santé » lors de la loi HPST : l’interdiction des cigarettes-bonbons et de la vente de tabac aux mineurs. Pas de quoi révolutionner la santé des Français, d’autant que 75% des buralistes reconnaissent de vendre du tabac à qui veut bien.

Tant d’autres exemples… comme tant d’autres de ce qui a été retiré en dernière heure car décidément avarié avant d’être utilisé comme le parrainage par les enfants des écoles de leurs congénères morts dans la shoah ou la notation des ministres par des officines privés.

Bricolage et enfumage reprennent du galon en dernière heure…

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel