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Parmi les plaisirs de la lecture des journaux des mois passés, celui de découvrir nombre de dossiers laissés en plan, d’affaires évoquées mais jamais menées à leur terme, et de grandes annonces qui ont fait florès et dont on n’entend plus parler.

De cette dernière variété, reconnaissons que les gouvernements Sarkozy sont particulièrement prodigues. Les ballons d’essai qui ont été pudiquement retirés et soustraits à la curiosité des journalistes par l’envoi d’une autre bombinette sont légion.

Parmi eux, l’annonce en grande fanfare il y a environ dix-huit mois de l’évaluation et de la notation des ministres. On allait voir ce qu’on allait voir. A chaque Ministre était fixé un « tableau de bord », à chacun serait appliqué « en toute transparence » une notation des résultats obtenus. La culture sarkozienne du résultat tenait là son fleuron.

Les mois ont passé. Le gouvernement a été remanié selon un jeu savant de chaises musicales qui tenait plus de l’inspiration du moment que de l’évaluation objective. Sur quelle appréciation, sur quelle note, MAM aurait-elle, par exemple, été déménagée du Ministère de l’intérieur à celui de la justice ?

Interrogé en septembre 2008, le premier Ministre avait d’ailleurs reconnu que l’évaluation chiffrée des Ministres s’était transformée « en un point d’étape sur la feuille de route confiée à chacun ». Le cabinet d’audit qui avait été embauché pour la notation (ou du moins qui devait l’être) a disparu du paysage. Les indicateurs que l’on avait soit-disant établi n’ont à aucun moment été transmis à la presse comme il avait été promis.

Dommage ! Les médias se seraient certainement beaucoup amusé de publier des tableaux d’honneur ou d’horreur, de distribuer lauriers ou bonnets d’âne.

En réalité, l’annonce n’était qu’une annonce, le projet irréaliste, comme, sous beaucoup d’aspects, cette culture du résultat qui relève plus souvent de l’intoxication que de l’objectivité.

Et si les Français se mêlaient à leur tour de noter à leur juste valeur les annonces du gouvernement et les résultats de sa politique ?

La réponse est simple : les Socialistes seraient au pouvoir pour dix ans. Il doit y avoir quelque part quelques chose qui cloche…

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