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Outre l’action individuelle, dans son milieu professionnel, que peut-on faire contre ce désastre que sont la souffrance et le suicide au travail ?

« On » : les pouvoirs publics, le législateur, le candidat aux présidentielles.

En charge de cette partie, apparemment modeste mais essentielle, dans la campagne de François Hollande, j’ai été à plusieurs reprises interrogée sur le sujet. Et je le reconnais, je découvre de la part des journalistes une certaine déception à ne pas m’entendre annoncer une mesure décisive, du genre « l’extinction du paupérisme après 18 heures » mais seulement des pistes de travail, c’est bien le cas de le dire.

Toutes ces pistes ont pourtant un fil directeur : faire l’opposé absolu de ce que fait la droite depuis 10 ans et son Président depuis 5.

« Travailler plus pour gagner plus », ce slogan que j’ose qualifier de misérable, réduisant le travail au gain, quand, parallèlement le décile des plus hauts revenus de notre pays crevait tous les plafonds et que Sarkozy lui-même s’entourait de gens gagnant 500 fois et plus le SMIC, la réforme des retraites confondant pénibilité et invalidité, le show de dernière heure sur « le coût du travail » qu’il fallait réduire par une TVA dite sociale, et tant d’autres mesures comme la confusion du « travail du dimanche » avec le « commerce du dimanche », nous ont donné tout bonnement envie de vomir.

Je ne suis pas coutumière des mots forts, voire excessifs, mais c’est ce que j’ai exactement ressenti. Le travail est pour moi une valeur fondatrice, de l’individu comme de la société, et tout ce qui le dévalorise, le foule au pied, me révolte.

Alain Juppé dans son blog a, il y a un nombre certain de mois, fustigé les salaires faramineux des chefs d’entreprises ou des sportifs. Quand Hollande leur donne une autre dimension et propose qu’ils participent à l’effort national, Juppé dit que « ce n’est pas la bonne méthode ». La bonne méthode, c’est quoi ? Ne rien faire, comme d’habitude. Juppé est l’artiste du « laver sans mouiller ». Il dénonce à la marge et s’empresse de passer à autre chose.

Alors, redonner son sens au travail, retrouver sa valeur, la PARTAGER, montrer qu’il est le premier de nos échanges, de la réciprocité qui nous unit, que nul ne peut vivre sans le travail de l’autre, et que l’effort ou la performance de l’un sont égaux quel qu’en soit le domaine, il ne faut compter ni sur Sarkozy, ni sur son premier lieutenant pour le démontrer.

Et c’est pourtant une des clefs de notre redressement. Santé et bien-être au travail sont les clefs de l’efficience et de la performance. Nous le savons tous sans avoir besoin de faire appel ni à des experts, ni à des « coaches », mais seulement à notre jugement individuel, à notre expérience personnelle, et à ce qu’on appelle depuis des dizaines de générations « le bon sens ».

Je le reconnais, depuis le discours de Sarkozy à Bordeaux hier, avilissant, abêtissant, médiocre non dans sa forme mais dans ce qu’il prétend solliciter dans cet individu sans grandeur qu’est pour eux l’électeur, je suis remontée comme une vielle pendule. Mais dans le domaine du travail, oui, c’est certain, depuis dix ans, ils ont tout faux;

Venez débattre demain avec nous (Bordeaux, Athénée municipal à Bordeaux, 18 h 30). « Travailler mieux pour vivre mieux », comme ça, au premier abord ça parait pas sexy, mais c’est le noyau de l’atome de notre vie et de notre vie en société.

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