m

Bernard-Henri Lévy, dans une interview, ce matin, publiée dans le Journal du Dimanche, condamne littéralement à mort le Parti Socialiste. Avec la grande modération dans les termes qui convient au Philosophe conscient de sa responsabilité comme de la complexité de l’âme humaine, il dit sans ambages: « Le Parti Socialiste doit disparaître ».

Quelques lignes plus loin, la sentence est exécutée: « Le Parti Socialiste est mort ». Pour ce verdict éclair, des motifs eux aussi tout en nuances : « C’est une chape de plomp qui empêche de penser, qui empêche de rêver ».

Brr…

Devant ce glacial Fouquier-Tinville, les micros se sont aussitôt tendus et c’est à l’instant sur France-info que je viens de saisir au vol les plus beaux extraits de son réquisitoire.

Pour être tout à fait sincère, BHL fait partie de ceux qui m’ont convaincue depuis longtemps que ce n’étaient pas les femmes, mais les hommes qui devaient porter la burka. Comment un philosophe se soumettant ainsi aux regards complaisants des acteurs de la vie parisienne, aux flashes des photographes, aux micros et aux caméras, ne serait-il pas détourné de l’étude des textes, de la « réflexion dans une chambre », ainsi que la désignait Pascal (Blaise, pas Sevran), et de l’austérité consubstantielle à sa vocation de philosophe ?

Qui cherche quoi ? Y a-t-il question plus radicalement philosophique, à l’exception du définitif: « D’où viens-je, où vais-je ? », auquel Pierre Dac a non moins définitivement répondu en ajoutant: « Et qu’est-ce qu’on mange à midi ? » ?

Pourquoi BHL, preux chevalier du jaurèsisme, s’est-il enflammé comme étoupe pour annoncer la mort du socialisme ? Un peu plus, c’est celle de Dieu lui-même qu’il aurait ajoutée à son verdict. J’ai senti en l’écoutant qu’il hésitait à le faire. Mais proclamer « Dieu est mort », c’est finalement assez ringard et il s’en est tenu au socialisme.

J’y reviens, avec ce caractère un peu borné qui m’a donné beaucoup de suite dans peu d’idées : qui cherche quoi, en mettant, devant les lèvres bien dessinées de BHL, à l’orée de son romantique décolleté, tous les micros et les flashes de toutes les radios et de toutes les télés du monde ?

Je l’ai exprimé déjà bien souvent : quand on s’interroge, c’est le plus souvent qu’on s’est déjà répondu.

Répondre

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Suivi et Infogérance par Axeinformatique/Freepixel